A Bruxelles, de nombreux exilés à la rue, victimes de la «crise de l'asile»

Des demandeurs d'asile dans un camp de migrants improvisé à Bruxelles, le 2 mars 2023. (Photo de Kenzo Tribouillard / AFP)
Des demandeurs d'asile dans un camp de migrants improvisé à Bruxelles, le 2 mars 2023. (Photo de Kenzo Tribouillard / AFP)
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Publié le Vendredi 03 mars 2023

A Bruxelles, de nombreux exilés à la rue, victimes de la «crise de l'asile»

  • Ils viennent d'Afrique subsaharienne, d'Erythrée, de Syrie, de Palestine ou ont fui l'Afghanistan en 2021 au moment de la prise du pouvoir par les Talibans
  • Certains disent être à la rue depuis des mois, sans pouvoir prendre une douche ni laver leurs vêtements, comptant sur la solidarité d'associations pour se nourrir

BRUXELLES : A Bruxelles, des dizaines d'exilés dorment sous la tente, dans le froid, au bord d'un canal, à cause de la saturation du réseau d'accueil des demandeurs d'asile. «C'était pas ça mon rêve», lâche l'un d'eux, Moussa, 21 ans, parti en 2020 de Sierra Leone.

Ils viennent d'Afrique subsaharienne, d'Erythrée, de Syrie, de Palestine ou ont fui l'Afghanistan en 2021 au moment de la prise du pouvoir par les Talibans.

Certains disent être à la rue depuis des mois, sans pouvoir prendre une douche ni laver leurs vêtements, comptant sur la solidarité d'associations pour se nourrir.

Souleymane Camara, 24 ans, raconte être arrivé à Bruxelles fin janvier après un long périple de quatre ans depuis sa Guinée natale, via le Mali, l'Algérie, la Tunisie et une traversée maritime «en pirogue» vers l'Italie.

Dans le froid piquant de l'hiver belge, il partage désormais une tente et quelques couvertures avec le Sierra-Léonais Moussa (qui préfère taire son nom). Tous deux réclament «l'aide du gouvernement» pour être admis dans un centre d'accueil le temps de l'examen de leur demande de protection.

«Dormir et manger dehors, c'est difficile (...) je veux me former et travailler ici», ajoute le Guinéen, qui se présente comme apprenti peintre.

L'ONG Médecins sans frontières (MSF) a tiré cette semaine la sonnette d'alarme sur les conditions de vie «indignes» de ces migrants, et fait installer une dizaine de toilettes mobiles et un évier avec accès à l'eau courante à proximité du campement.

Il s'agit de garantir «l'hygiène de base et la dignité que l'on est en droit d'attendre au cœur de la capitale européenne», a grincé l'ONG.

Dénonçant «une gestion désastreuse de l'Etat», MSF Belgique a comparé la situation avec ses interventions d'urgence «dans des régions en crise comme au Sahel».

David Vogel, un responsable de MSF, explique à l'AFP que des tentes sont apparues fin 2021 tout près du bâtiment fédéral -surnommé le «Petit château»- censé orienter les demandeurs d'asile vers un lieu d'hébergement après leur enregistrement. Déjà à l'époque le réseau d'accueil (environ 33.000 places) était saturé.

- Fermeture d'un squat -

Mais d'une soixantaine au départ, «on est passé à plus de 120 tentes à la suite de la fermeture d'un squat» à la mi-février, souligne M. Vogel.

Les services belges de l'immigration ont enregistré en 2022 près de 37.000 demandes de protection internationale, un bond de 11.000 par rapport à l'année précédente, selon les chiffres officiels.

Et la volonté affichée est surtout d'accélérer le traitement des demandes pour renvoyer plus rapidement dans leur pays les migrants dits «économiques».

«Dans notre pays, trop de gens entrent alors qu'ils n'ont pas droit à l'accueil», a déclaré jeudi le Premier ministre Alexander De Croo, interrogé sur le sujet au Parlement. «Il faut un filtrage plus efficace et mieux coordonné entre les pays européens».

Un député d'opposition, le centriste François De Smet, a dénoncé la «honte» que représente pour la Belgique ce campement de fortune «de 100 à 200 personnes» en plein Bruxelles.

Ce à quoi s'ajoute «le ridicule» des saisies de meubles, notamment au cabinet de la secrétaire d'Etat à la Migration, censées financer les «278 millions d'euros» d'astreintes dues par l'Etat, a relevé le député. Ce montant découle des milliers de condamnations prononcées par les tribunaux pour non respect de l'obligation légale d'hébergement.

ONG et associations d'aide aux réfugiés suggèrent pourtant depuis des mois une solution «structurelle» au manque de places.

«Il y a un manque de volonté politique pour résoudre cette crise», déplore David Vogel. «Activer un plan de crise fédéral permettrait d'obliger les bourgmestres à accueillir une partie de ces gens, et de dégager des places disponibles dans les hôtels».


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.