Une mosquée «prise pour cible» après l’attentat de Manchester, selon le président de son conseil d’administration

Fawzi Haffar affirme que la mosquée ne tolère pas le radicalisme religieux. (Capture d’écran, BBC)
Fawzi Haffar affirme que la mosquée ne tolère pas le radicalisme religieux. (Capture d’écran, BBC)
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Publié le Jeudi 02 mars 2023

Une mosquée «prise pour cible» après l’attentat de Manchester, selon le président de son conseil d’administration

  • Avant l’attentat de 2017, Salman Abedi priait occasionnellement dans la mosquée de Didsbury
  • Le président du conseil d’administration de la mosquée nie tout rôle dans la radicalisation et s’adresse aux familles des victimes

LONDRES: Une mosquée locale a été prise pour cible par les autorités en raison d’allégations d’extrémisme à la suite de l’attentat de 2017 à la Manchester Arena, selon le président de son conseil d’administration.

Salman Abedi, l’auteur de l’attentat-suicide qui a fait 22 morts lors d’un concert d’Ariana Grande, ainsi que des membres de sa famille, se sont rendus à la mosquée de Didsbury à de nombreuses reprises avant l’attentat pour y prier.

Lors d’une enquête sur l’attentat, un avocat représentant les familles de plusieurs victimes a soutenu que la mosquée avait «échoué dans sa lutte contre l’extrémisme à l’approche de 2017» et «échoue encore à ce jour».

Le président du conseil d'administration, Fawzi Haffar, a nié ces allégations avant la publication des conclusions de l’enquête, soulignant que la mosquée ne tolère pas le radicalisme religieux.

«Comment certains peuvent dire que nous avons radicalisé ou que nous radicalisons les gens? Mes enfants auraient pu être dans l’arène. Il y avait des enfants musulmans dans l’arène», a déclaré M. Haffar à la BBC.

«Salman Abedi a commis un acte criminel et il n’a certainement pas été radicalisé en écoutant un sermon de dix minutes ici ou en s’associant avec d’autres soi-disant terroristes ou d’autres personnes radicalisées dans ce centre.»

«Si nous avions su que Salman Abedi était un radical, si les services de sécurité ou la police nous avaient demandé de “surveiller cette personne”, j’aurais tout fait pour empêcher ce qui est arrivé. Tout.»

John Cooper CR, qui représente les familles endeuillées, a expliqué aux enquêteurs que la mosquée de Didsbury avait «fermé les yeux» sur l’extrémisme religieux et «adopté une attitude passive» face à la radicalisation de certains de ses fidèles.

M. Haffar a toutefois signalé que ni lui ni aucun autre responsable de la mosquée n’étaient au courant de l’existence d’individus soupçonnés de radicalisme par les autorités.

«Si nous ne sommes pas au courant que ces personnes radicales viennent prier dans notre centre, je ne peux pas aider la police», a-t-il indiqué à la BBC.

Les enquêteurs ont appris qu’Abedi assistait occasionnellement à la prière du vendredi à la mosquée de Didsbury, tandis que son frère Ismaïl enseignait au centre et que son père Ramadan faisait parfois l’adhan, ou appel à la prière.

Selon d’autres allégations, la mosquée accueillait des réunions de 30 à 40 personnes à la fois, qui abordaient des sujets tels que le soutien aux groupes radicaux combattant en Libye, pays d’origine de la famille Abedi et où plusieurs d’entre eux vivraient actuellement.

«Je peux assurer qu’il n’y a aucune chance qu’il ait été radicalisé au centre de Manchester», a affirmé M. Haffar à la BBC. 

«Nous voulons vraiment mettre tout cela derrière nous, mais, encore une fois, je ne peux pas mettre tout ce qui s’est passé derrière moi», a-t-il ajouté.

«Vingt-deux personnes ont perdu la vie. Je ne peux pas les oublier, mais je dirais à leurs familles que nous devons travailler ensemble.»

«Évidemment, il est impossible de contrôler chaque individu, mais il est essentiel de mettre en place un système de gestion approprié et que chaque sermon et chaque activité soient bien conçus, bien préparés», a déclaré à la BBC Salim al-Astewani, imam à la mosquée.

«Nous avons reçu une formation, et maintenant, nous abordons dans nos sermons des sujets liés à la communauté locale. Je suis absolument sûr – j’en ai le cœur net – que la voie à suivre est entièrement positive et qu’elle profite à la société au sens large ainsi qu’à la communauté.»

La mosquée a par la suite été prise pour cible, car on pense qu’elle a joué un rôle dans l’attaque.

«Nous avons reçu des lettres, et des militants d’extrême droite sont venus. Nous avons été victimes d’un incendie criminel», a confié à la BBC Tracey Pook, responsable de l’engagement communautaire.

«Un groupe qui venait démolir la mosquée a heureusement été arrêté par la police. Nous avons donc dû faire face à toutes ces menaces aussi, ainsi qu’à des menaces de l’extrême droite. C’est très désagréable parce que les fidèles qui prient ici et la communauté ne méritent pas cela.» 

«Je sais que ce n’est rien comparé à la souffrance des familles (des victimes). Tout ce que je peux leur dire, c’est que nous vous soutenons. Nous ressentons votre douleur en tant que communauté.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.