LYON: La chaîne d'informations internationale Euronews envisage de supprimer près de 200 postes au sein de son siège à Lyon, dans le sud-est de la France, avec un redéploiement dans plusieurs capitales européennes prévu, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
Les syndicats attendaient depuis plusieurs mois les détails du plan stratégique annoncé par la direction pour relancer la chaîne, face à des résultats catastrophiques - environ 160 millions de pertes en dix ans.
"Lors de la réunion extraordinaire du CSE (Conseil social et économique), la direction a présenté un plan de licenciements massif qui prévoit 198 licenciements" d'ici octobre 2024 à Lyon - sur quelque 500 employés, a annoncé le Syndicat national des journalistes (SNJ) dans un communiqué.
Dans un courrier interne, le directeur général Guillaume Dubois, nommé en juillet pour relancer la chaîne, a confirmé le nombre envisagé de suppressions de postes.
"Ce projet prévoit un redéploiement de la rédaction d'Euronews en Europe", a-t-il précisé, indiquant que s'ouvrait "une période de négociation de plusieurs mois (...) sur les principes et les modalités d’application de ce projet".
Selon le SNJ, la direction souhaite redéployer ses équipes de journalistes dès octobre 2023 "avec une rédaction centrale à Bruxelles et l'ouverture de six bureaux à Rome, Berlin, Lisbonne, Madrid, Londres (et Lyon) dans un délai de six mois. Seules les équipes de langues suivantes resteront à Lyon: française, russe et farsie".
Contactée par l'AFP, la direction n'a pu préciser immédiatement le nombre de postes à créer dans les autres bureaux hors-France.
Selon le SNJ, 142 postes doivent être maintenus à Lyon malgré la vente annoncée du siège.
"Le démantèlement de notre chaîne à Lyon est désormais quasiment total", a fustigé le SNJ.
Lancée en 1993 par une vingtaine de chaînes européennes, Euronews est passée en juillet dernier sous le contrôle du fonds d'investissement Alpac Capital basé au Portugal qui a acquis 88% des actions de l'entreprise en rachetant les parts détenues par le magnat égyptien Naguis Sawiris via sa holding MGN.
Euronews diffuse en continu des informations en 15 langues avec une rédaction de 400 journalistes de 30 nationalités. Elle avait déjà lancé en novembre 2020 un plan social qui a entraîné une trentaine de départs, dont une dizaine contraints.