Les Houthis se sont enrichis en pillant le pétrole et les recettes fiscales, selon des experts de l'ONU

Déchargement d’un conteneur au port de la mer Rouge de Hodeidah, tenu par les Houthis, au Yémen, le 25 février 2023. (Reuters)
Déchargement d’un conteneur au port de la mer Rouge de Hodeidah, tenu par les Houthis, au Yémen, le 25 février 2023. (Reuters)
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Publié le Jeudi 02 mars 2023

Les Houthis se sont enrichis en pillant le pétrole et les recettes fiscales, selon des experts de l'ONU

  • Au lieu d'utiliser les revenus pour payer les fonctionnaires dans les régions sous leur contrôle, les Houthis ont utilisé l'argent pour se remplir les poches et financer des activités militaires
  • Les Houthis ont imposé un nouveau prélèvement connu sous le nom de taxe khums (un cinquième) sur les secteurs des minéraux, de l'eau et de la pêche ainsi que sur d'autres activités économiques

AL-MUKALLA: Les familles des dirigeants houthis ont amassé de vastes fortunes en détournant des milliards de riyals yéménites (1 riyal yéménite = 0,0037 euro) du pétrole, des impôts et d'autres prélèvements vers leurs propres poches et en profitant également de la création de marchés noirs du pétrole, a déclaré le groupe d'experts de l'ONU.

Ce constat par des experts de l'ONU a confirmé les soupçons de longue date des militants et des autorités yéménites selon lesquels les membres des milices se servaient du conflit pour s'enrichir.

Couvrant la période allant de début décembre 2021 au 30 novembre 2022, les experts de l'ONU ont déclaré dans leur rapport annuel au Conseil de sécurité de l'ONU que depuis le début de la trêve négociée par l'ONU du 2 avril au 30 novembre, 69 navires-citernes ont livré 1 810 498 tonnes de dérivés pétroliers au port de Hodeidah contrôlé par les Houthis, générant 271,935 milliards de rials yéménites pour les Houthis.

Au lieu d'utiliser les revenus pour payer les fonctionnaires dans les régions sous leur contrôle, comme l'exige l'accord de Stockholm négocié par l'ONU, les Houthis ont utilisé l'argent pour se remplir les poches et financer des activités militaires.

«En vertu de l'accord de Stockholm, les Houthis devaient percevoir des droits de douane sur l'importation de pétrole via le port de Hodeidah, à condition qu'ils paient les salaires de la fonction publique. Cependant, le groupe d’experts a été informé qu'aucun salaire n'avait été encore payé au moment de la rédaction de cet article», selon ce groupe.

En plus d'autres sources de revenus telles que les taxes sur les services téléphoniques, le pétrole, les banques, les hôpitaux, les pharmacies et la zakat, qui sont estimées à 45 milliards de riyals yéménites par an, les Houthis ont imposé un nouveau prélèvement appelé khums (un cinquième), taxe sur les industries minières, l'eau et la pêche, ainsi que d'autres activités économiques, tous les bénéfices allant aux familles houthies et à d'autres dirigeants alliés, indique le rapport de 194 pages.

«L'immobilier est un autre secteur qui génère des revenus importants pour les Houthis, qui se sont approprié de force de vastes étendues de terrains de même que des bâtiments au cours de la période concernée. Les Houthis utilisent également diverses sociétés de télécommunications pour envoyer des millions de messages sollicitant un soutien et des contributions financières pour leurs efforts de guerre», selon ce même rapport.

Les experts de l'ONU ont découvert que les Houthis se livraient au trafic et au commerce de drogue afin de financer leurs activités militaires. Les autorités saoudiennes leur ont affirmé qu'elles avaient intercepté plusieurs cargaisons de stupéfiants provenant des Houthis au Yémen.

«Lors de sa visite à Riyad, le groupe d’experts a été informé de plusieurs saisies par les autorités saoudiennes, notamment à Wadi’ah, Khadra’, Ulab, Tuwal et le port de Jazan. Les autorités saoudiennes ont déclaré que le trafic et la contrebande des cargaisons étaient soutenus et encouragés par les Houthis afin de générer des fonds destinés à leurs activités de guerre.»

Les experts de l'ONU ont identifié les Houthis soutenus par l'Iran comme les principaux auteurs de violations des droits humains au Yémen en raison de leurs attaques aveugles contre des rassemblements et des infrastructures civiles, des enlèvements arbitraires, de la torture et des disparitions forcées.

Pour la deuxième année consécutive, des experts de l'ONU ont accusé les Houthis d'avoir rompu leur engagement envers l'ONU de cesser de recruter des enfants dans leur armée, ajoutant que les services communautaires houthis ont contraint des enfants, principalement âgés de 13 à 17 ans, à rejoindre leurs camps d'été, de recrutement et de formation, par le biais d'incitations financières ou d'intimidations.

«Les Houthis ont poursuivi leur campagne d'endoctrinement comme de recrutement et d'utilisation d’enfants dans leurs forces, notamment en tant que combattants, contrairement à leurs obligations légales et au plan d'action signé avec l'ONU en avril 2022, visant à prévenir et mettre fin au recrutement ainsi qu’à d'autres violations graves contre les enfants.»

L'ONU a trouvé des preuves que l'Iran continuait d'expédier des armes, notamment des composants de missiles balistiques aux Houthis, après avoir examiné les cargaisons d'armes saisies sur terre ou en mer au Yémen.

Les experts de l'ONU ont également identifié Mohammed Halas Mohammed Bishara comme le chef de l'organisation de contrebande maritime houthie.

Ils ont eu accès à des composants de missiles balistiques et de drones Quds saisis par la marine britannique dans le golfe d'Oman en janvier 2023 à bord de deux navires sans pavillon déterminé se déplaçant des plages iraniennes vers Oman.

«La saisie de composants de Quds par la Royal Navy britannique confirme l'évaluation du groupe d’experts selon laquelle les missiles continuent d'être introduits en contrebande en pièces détachées depuis l'étranger et que l'assemblage final a lieu dans les zones contrôlées par les Houthis», indique le rapport.

Les autorités yéménites ont également autorisé des experts de l'ONU à inspecter une cargaison de 52 conteneurs transportant des missiles guidés antichars 9M133 Kornet qui avaient été dissimulés à l'intérieur de quatre énormes générateurs électriques et saisis au poste frontière de Shahn avec Oman.

«Le groupe maintient sa position de longue date selon laquelle certaines des armes saisies – comme les missiles antichars guidés saisis à la frontière omanaise – ont des caractéristiques techniques et comportent des marques ​​​​semblables à celles fabriquées en Iran», a révélé le rapport.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.