Pollution plastique: Des experts demandent un traité de l'Onu «ambitieux et audacieux»

Des perles en plastique, aussi appelées "larmes de sirène" gisant sur le sable, polluent les plages de Plomeur, en Bretagne, dans l'ouest de la France (Photo, AFP).
Des perles en plastique, aussi appelées "larmes de sirène" gisant sur le sable, polluent les plages de Plomeur, en Bretagne, dans l'ouest de la France (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 28 février 2023

Pollution plastique: Des experts demandent un traité de l'Onu «ambitieux et audacieux»

  • Après-guerre, en 1950, il n'y avait que deux millions de tonnes de plastique produites sur la planète
  • Il y a un an à Nairboi, 175 pays ont convenu de mettre fin à la pollution plastique dans le monde

PARIS: Seul un traité audacieux et ambitieux des Nations unies, prévoyant des réformes radicales de l'ensemble du cycle de vie des plastiques, peut permettre à la planète d'endiguer la crise mondiale des déchets, ont estimé des experts lundi.

Même si les mesures considérées comme les plus susceptibles de réduire la consommation de plastique dans le monde sont mises en œuvre, elles ne parviendront pas à empêcher une augmentation substantielle de la production et de l'utilisation de plastique, avertit un rapport de Economist Impact, du groupe The Economist, et de la Fondation Nippon, une organisation philanthropique privée, publié lundi.

Il y a un an à Nairboi (Kenya), 175 pays ont convenu de mettre fin à la pollution plastique dans le monde en élaborant d'ici fin 2024 un traité juridiquement contraignant sous l'égide des Nations unies. La prochaine session de négociation sur le sujet est prévue en mai à Paris.

Parmi les mesures clés en cours de négociation figurent une interdiction mondiale des articles en plastique à usage unique, la mise en place d'un système de "pollueur-payeur" et une taxe sur la production du plastique neuf.

Mais même avec un tel arsenal de mesures, il est fort possible que le traité "soit trop faible pour infléchir la courbe de consommation vers le bas", soulignent les auteurs dans un communiqué.

Trois approches 

Si les tendances actuelles se maintiennent, l'utilisation de plastique va presque doubler par rapport à 2019 dans les pays du G20 d'ici 2050, pour atteindre 451 millions de tonnes par an, selon le rapport.

Après-guerre, en 1950, il n'y avait que deux millions de tonnes de plastique produites sur la planète.

"L'étude souligne le niveau d'ambition et le sentiment d'urgence nécessaires à la table des négociations", a déclaré à l'AFP l'économiste Gillian Parker, coauteur du rapport, basée à Singapour.

Le rapport modélise trois approches politiques - toutes en discussion sous l'égide de l'ONU - qui couvrent l'ensemble du cycle de vie du plastique, de la production à son élimination.

Une interdiction mondiale des plastiques à usage unique inutiles, notamment les sachets et les cotons-tiges, ne ralentirait la croissance de la consommation de plastique que de 14% d'ici à 2050, selon l'étude.

Les filières dites REP (à responsabilité élargie des producteurs), qui font peser la responsabilité de la collecte des déchets finaux et du recyclage sur les industriels émetteurs du plastique, permettraient à peine de freiner l'augmentation prévue de la consommation, en la faisant passer de 451 à 433 millions de tonnes.

Et même une taxe sur la résine de plastique vierge ne réduirait que de 10% la projection de consommation jusqu'en 2050.

La mise en oeuvre combinée de ces trois mesures permettrait de fait encore à la consommation mondiale de plastique d'augmenter d'un quart, résument les experts.

Un problème «soluble»

Ces mesures insuffisantes se heurtent de plus à des freins substantiels: producteurs, détaillants, organismes industriels ou associations de consommateurs sont susceptibles de s'y opposer.

"L'industrie a été très claire en disant qu'elle ne pense pas que les taxes soient productives", souligne Mme Parker. Les industries de la chimie et la plasturgie sont encore moins enthousiastes à l'idée de réduire leur production.

Le recyclage, selon le rapport, n'a pas répondu aux attentes, même s'il reste une partie de la solution. C'est comme "fermer la porte après que les chevaux se sont enfuis", relève Mme Parker.

Il est plus efficace d'intervenir au début du cycle de la filière plastique qu'à la fin, lorsque nous jetons tout, suggère-t-elle.

Mais de nombreux pays ne disposent pas des infrastructures nécessaires pour gérer l'ampleur des déchets plastiques générés et il reste moins coûteux de produire du plastique vierge que de le recycler.

Mme Parker et son équipe restent toutefois optimistes. "Ce n'est pas un problème insoluble", déclare-t-elle à l'AFP.

Avec des interventions contraignantes et applicables et des incitations économiques, la pollution plastique est un problème "soluble", selon elle.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.