Naufrage en Italie: Des petits cercueils blancs pour les enfants

L'embarcation s'est brisée sur des rochers à quelques mètres de la côte. Des images de la police italienne ont montré des débris de bois disséminés sur une centaine de mètres de la plage (Photo, AFP).
L'embarcation s'est brisée sur des rochers à quelques mètres de la côte. Des images de la police italienne ont montré des débris de bois disséminés sur une centaine de mètres de la plage (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 01 mars 2023

Naufrage en Italie: Des petits cercueils blancs pour les enfants

  • Le bilan de ce naufrage survenu au large de Crotone, dans le sud de l'Italie, s'est alourdi mardi à 65 morts
  • Au total, 14 mineurs figurent au nombre des victimes décomptées à ce stade

STECCATO: Les cercueils des 65 victimes du naufrage d'un bateau de migrants survenu dimanche près des côtes italiennes ont été exposés mardi dans un gymnase. Parmi eux, cinq enfants reposant dans de petits cercueils blancs.

Le bilan de ce naufrage survenu au large de Crotone, dans le sud de l'Italie, s'est alourdi mardi à 65 morts après la découverte d'un nouveau corps, a indiqué dans la soirée la préfecture.

Les corps de 28 victimes ont jusqu'ici été identifiés. Parmi elles se trouvent 25 Afghans, un Pakistanais, un Palestinien et un Syrien, a-t-elle ajouté.

Selon l'agence européenne de garde-frontières Frontex, qui avait été la première à repérer le bateau samedi soir, quelque 200 personnes se trouvaient entassées à bord de l'embarcation partie d'Izmir en Turquie, tandis que les garde-côtes italiens ont donné le chiffre de 150 passagers.

Seuls 79 personnes, originaires d'Afghanistan, du Pakistan, de Somalie, d'Iran, des Territoires palestiniens et de Syrie, ont survécu au naufrage survenu dimanche à l'aube alors que la mer était démontée.

Les cercueils des victimes, ornés de fleurs, ont été installés au PalaMilone, le complexe sportif de Crotone, une ville de près de 60 000 habitants, où se tiendra mercredi une prière en leur mémoire.

Ils sont alignés sur trois rangs sur le parquet de la salle de sport après avoir été laissés ouverts pour permettre à des proches et amis de les identifier. Une femme venue reconnaître un mort a crié sa détresse, selon un journaliste de l'AFP.

Le neveu d'un rescapé afghan ayant perdu sa femme et trois enfants âgés de 5, 8 et 12 ans est venu d'Allemagne pour s'occuper de son oncle et de l'unique enfant survivant, âgé de 14 ans. Il a indiqué à des journalistes vouloir rapatrier les corps en Allemagne ou en Afghanistan.

8 000 euros par personne

Devant la salle de sport, des dizaines d'habitants se sont recueillis mardi en déposant des bougies et des fleurs en hommage aux victimes.

"Nous allons sur cette plage en été. Ce sera un souvenir qui restera pour tous les habitants, de penser qu'il y a eu toutes ces victimes, surtout ces enfants et ces jeunes", a confié Daniela Brugnano, 45 ans.

Pour Lucia Sottile, habitante de Crotone, "tant qu'un business millionnaire sera derrière ces pauvres gens, ce sera une urgence qui ne finira jamais."

Au total, 14 mineurs figurent au nombre des victimes décomptées à ce stade, selon les derniers chiffres donnés mardi par le ministre de l'Intérieur Matteo Piantedosi lors d'une intervention au Sénat.

Il s'agit d'un des naufrages les plus meurtriers en Méditerranée centrale, que des dizaines de milliers de personnes tentent chaque année de traverser au péril de leur vie pour atteindre les côtes européennes.

Dans le cadre de l'enquête, trois présumés passeurs, deux Pakistanais et un Turc, ont été interpellés, a confirmé mardi à l'AFP un porte-parole des forces de police. Selon l'agence italienne AGI, ils sont soupçonnés d'avoir fait payer entre 5 000 et 8 000 euros à chaque migrant qu'ils ont fait embarquer.

L'embarcation en bois s'appelait "Amour d'été" et était partie le 23 février d'Izmir, en Turquie, selon le récit des rescapés à la Croix-Rouge. Plusieurs ONG, dont Médecins sans Frontières, ont dépêché des équipes sur place pour prendre en charge les survivants, parmi lesquels des enfants ayant vu leurs proches se noyer.

L'Agence européenne de surveillance des frontières, Frontex, a indiqué qu'un de ses avions de patrouille avait repéré un bateau "en forte surcharge de passagers" se dirigeant vers l'Italie, et avait alerté les autorités italiennes.

"Il n'y avait pas de signe de détresse", a souligné l'agence dans un communiqué, ajoutant que l'avion, à court de carburant, avait dû quitter la zone. Elle a aussi indiqué que l'Italie avait déployé deux patrouilleurs, contraints de rentrer au port en raison de la mer houleuse.

Les garde-côtes italiens ont de leur côté assuré que Frontex avait de fait repéré le bateau mais avec "une seule personne visible" à bord.

Selon le ministère italien de l'Intérieur, près de 14 000 migrants ont débarqué en Italie depuis le début de l'année, contre environ 5 200 durant la même période l'an dernier et 4 200 en 2021.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.