A Paris, l'enthousiasme inébranlé pour les NFT, malgré le krach

Les gens s'assoient sur la pelouse du Champ de Mars alors que la Tour Eiffel se reflète sur les panneaux de verre du Grand Palais Ephemere avant l'inauguration de la structure temporaire à Paris le 3 mai 2021. (AFP)
Les gens s'assoient sur la pelouse du Champ de Mars alors que la Tour Eiffel se reflète sur les panneaux de verre du Grand Palais Ephemere avant l'inauguration de la structure temporaire à Paris le 3 mai 2021. (AFP)
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Publié le Samedi 25 février 2023

A Paris, l'enthousiasme inébranlé pour les NFT, malgré le krach

  • Pour sa deuxième édition, l'événement est passé de 600 visiteurs à plus de 10 000. Le public, plutôt jeune et largement masculin, est réuni pour l'occasion au Grand Palais Éphémère
  • L'idée est surtout de familiariser le public avec la manipulation d'actifs entièrement numériques

PARIS: Malgré des ventes en chute libre depuis un an, les certificats numériques, ou NFT, attirent toujours collectionneurs et passionnés d'art numérique, rassemblés en nombre jusqu'à samedi soir lors du salon NFT Paris.

Pour sa deuxième édition, l'événement est passé de 600 visiteurs à... plus de 10.000. Le public, plutôt jeune et largement masculin, est réuni pour l'occasion au Grand Palais Éphémère, face à la tour Eiffel.

A l'entrée, trône un gigantesque Schtroumpf blanc, en train d'être colorisé à la bombe par le graffeur parisien André Saraiva.

La sculpture doit ensuite être vendue aux enchères, mais surtout, 12.500 figurines uniques des célèbres créatures de Peyo sont distribuées sous forme de NFT, ces certificats numériques réputés infalsifiables car adossés à la technologie de la chaîne de blocs, ou "blockchain", sur laquelle repose aussi notamment les cryptoactifs.

"Les NFT introduisent la notion de propriété dans un monde qui va devenir de plus en plus numérique", explique à l'AFP Alexandre Tsydenkov, organisateur de l'événement.

Toutefois, contrairement à de célèbres collections de NFT comme les Bored Apes ou Crypto Punks, les détenteurs de Schtroumpfs virtuels ne pourront pas commercialiser leurs propres produits dérivés, car les droits de leur avatar resteront attachés au propriétaire de la licence, la société belge IMPS.

L'idée est surtout de familiariser le public avec la manipulation d'actifs entièrement numériques.

Pour attirer le chaland, de nombreuses start-up proposent, dans le cadre du salon, un code à scanner qui permet d'installer une application et d'obtenir gratuitement une œuvre virtuelle ou un jeton pour accéder à une expérience future.

"Les portefeuilles crypto seront centraux dans toute la vie numérique, à la manière d'un sac à dos dans la vie réelle", et deviendront à terme les "profils sociaux" d'un futur réseau social décentralisé, imagine Pierre-Nicolas Hurstel, l'un des sponsors du salon et cofondateur d'Arianee, l'un des leaders français du web3, soit la nouvelle génération d'internet.

«Mise en abyme»

"La France est désormais la place la plus dynamique pour l'écosystème web3 en Europe, et probablement dans le monde", a lancé le ministre délégué au Numérique Jean-Noël Barrot, en visite vendredi.

Pour le ministre, les technologies décentralisées du web3 sont les héritières d'une certaine vision originelle d'internet et pourraient permettre de relever certains défis, comme le contrôle de la majorité en ligne.

Mais pour le moment, le but affiché le plus souvent est de "créer de l'engagement" et un lien avec le visiteur-consommateur.

L'intérêt financier pour les collectionneurs est quasi nul, tant les valorisations liées aux NFT qui avaient atteint des sommets en 2022 se sont effondrées en quelques mois, dans le sillage de tout le secteur des cryptomonnaies. De fait, aucun prix n'est affiché dans tout le salon.

Certains n'hésitent d'ailleurs pas à tourner la situation en dérision, tel le studio EBB dirigé par l'artiste Neil Beloufa, qui propose aux visiteurs de générer une image à partir d'un scan de leurs fesses...

L'installation, créée en collaboration avec Nicolas Sassoon, spécialiste de l'art numérique, est "une mise en abyme de ce qui se passe dans le monde crypto", estime Constantin Beck, responsable du projet.

Après avoir réalisé leur œuvre, les spectateurs sont invités à l'acheter en NFT pour 0,08 ether, soit tout de même une centaine d'euros.

Enfin, l'attraction principale, qui représente tous les espoirs des aficionados des NFT, vient tout droit de New York et est signée par l'artiste plasticien Tom Sachs.

En août 2021, celui-ci émet 3.000 jetons correspondant à différentes pièces d'une fusée virtuelle. Plusieurs grandes marques, dont le joaillier Tiffany (LVMH), mais également Nike, Chanel, Apple ou Hermès investissent dans le projet.

Au NFT Paris, les collectionneurs déjà intéressés par le projet font la queue pour avoir l'occasion de discuter avec l'équipe, qui leur créera une planète à leur image. Comme souvent dans le monde des NFT, l'expérience est censée se conclure par la réalisation d'un jeu vidéo, encore hypothétique.


Les préparatifs de l’Aïd al-Fitr commencent en Arabie saoudite

À l'approche de l'Aïd A-Fitr, les préparatifs de fête battent leur plein en Arabie saoudite. (SPA)
À l'approche de l'Aïd A-Fitr, les préparatifs de fête battent leur plein en Arabie saoudite. (SPA)
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  • Les foules se rassemblent dans les centres commerciaux et sur les marchés pour faire des achats de dernière minute avant les fêtes de fin d'année
  • Les autorités procèdent à de vastes préparatifs sur les lieux saints alors que les fidèles se préparent aux prières de l'Aïd.

RIYAD : À l’approche de la fin du mois sacré du Ramadan, les préparatifs s’intensifient en Arabie saoudite pour les célébrations de l’Aïd al-Fitr et la semaine de congé qui les accompagne.

Les mosquées du Royaume se tiennent prêtes pour la prière de l’Aïd, tandis que les centres commerciaux voient affluer les foules venues acheter vêtements, friandises et jouets pour marquer cette fête annuelle.

Les familles, quant à elles, se préparent à cette grande occasion.

“Nous sommes à quelques jours de l'Aïd Al-Fitr, la célébration d'une semaine qui marque la fin du Ramadan, mois sacré de jeûne et de réflexion spirituelle, et les préparatifs pour cette célébration annuelle ont déjà commencé”, a déclaré Abdulaziz Ali Saleh, un acheteur rencontré au marché de Dheera, à Riyad.

Il ajoute qu’une part importante des achats de l’Aïd consiste à choisir les robes et les thobes qui seront portés lors des rassemblements familiaux.

“À l’approche de l’Aïd, nous nous rendons dans les magasins, choisissons de jolis tissus et achetons les tenues que nous porterons dès le matin du grand jour. Nous achetons également des bonbons et des chocolats pour les enfants”, explique Rumana Shahid, femme au foyer à Riyad.

“C’est une période de rassemblements et de célébration, marquant la fin du mois de jeûne. On se réunit en famille et entre amis pour partager des moments de joie. L’essence de cette fête annuelle réside dans le renforcement des liens familiaux et dans l’attention portée à ceux qui nous sont chers”, ajoute-t-elle.

Manal Al-Harbi, résidente de Riyad, a décrit l’ambiance festive dans les centres commerciaux à l'approche de l'Aïd : "Les gens, accompagnés de leur famille et de leurs enfants, affluent dans les centres commerciaux pour acheter des vêtements neufs, des chocolats et d'autres cadeaux à offrir à leurs proches à l’occasion de l’Aïd Al-Fitr, la fête la plus joyeuse du calendrier islamique".

"J’ai visité plusieurs centres commerciaux hier soir et aujourd’hui, et je les ai trouvés bondés de monde, tous affairés à faire leurs achats de dernière minute pour l’Aïd", a-t-elle confié.

"L’esprit de l’Aïd se fait sentir partout, surtout le soir. Les rues, illuminées de guirlandes colorées, s’animent, et tout ce qui paraît ordinaire en journée prend une nouvelle vie à la veille de cette grande célébration", a-t-elle ajouté.

Les préparatifs officiels en vue de l’Aïd ont également été lancés dans les sites religieux à travers le Royaume.

Le ministère des affaires islamiques, de la Da’wah et de l'Orientation a entrepris de vastes préparatifs dans les mosquées et les lieux de prière en plein air, selon l'agence de presse saoudienne.

Un nettoyage minutieux et une stérilisation méticuleuse ont été menés afin de garantir des conditions d’hygiène optimales dans ces lieux sacrés.

En parallèle, les systèmes électriques, les climatiseurs et les équipements audio ont été entretenus pour assurer un fonctionnement optimal et offrir un maximum de confort aux fidèles.

La direction régionale du ministère des Affaires islamiques, de la Da’wah et de l’Orientation à Médine a finalisé les préparatifs en vue de la prière de l’Aïd, en équipant 925 mosquées et espaces de prière en plein air à travers la région.

Des inspections sur le terrain ainsi que des opérations de maintenance ont été menées pour garantir que tous les lieux sont prêts à accueillir l’afflux attendu de fidèles.

Selon le calendrier Umm Al-Qura, la prière de l’Aïd commencera 15 minutes après le lever du soleil.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Maja-Ajmia Zellama aborde l'identité culturelle et le deuil dans "Têtes Brûlées"

Maja-Ajmia Zellama à la Berlinale. (Fourni)
Maja-Ajmia Zellama à la Berlinale. (Fourni)
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  • Le premier long métrage de la cinéaste belgo-tunisienne et danoise Maja-Ajmia Zellama, "Têtes Brûlées", a reçu deux mentions spéciales au Festival international du film de Berlin le mois dernier
  • Le film, qui a été soutenu par le Fonds de la mer Rouge d'Arabie saoudite, a été salué pour sa représentation d'une histoire universelle

RIYAD : Le premier long métrage de la cinéaste belgo-tunisienne et danoise Maja-Ajmia Zellama, "Têtes Brûlées", a reçu deux mentions spéciales au Festival international du film de Berlin le mois dernier.  

Le film, qui a été soutenu par le Fonds de la mer Rouge d'Arabie saoudite, a été salué pour sa représentation d'une histoire universelle à travers un objectif singulier. Zellama a écrit et réalisé le film, qui raconte l'histoire d'Eya (interprétée par Safa Gharbaoui), une jeune fille de 12 ans qui grandit dans une famille tunisienne musulmane à Bruxelles, et dont la vie tourne autour de son frère bien-aimé de 25 ans, Younès, et de ses amis. Après la mort soudaine et inattendue de Younès, Zellama emmène les spectateurs à travers la culture, les coutumes, la résilience et la solidarité de cette communauté soudée pendant la période de deuil de la famille.

"Je ne m'attendais pas à recevoir autant de compliments sur le film de la part de personnes qui ne sont pas musulmanes ou issues de l'immigration", a déclaré Zellama à Arab News. "J'ai beaucoup parlé avec un adolescent allemand et j'ai compris à ce moment-là à quel point le chagrin est universel. D'autres personnes disent : "Oh oui, j'apprends quelque chose de nouveau sur une nouvelle culture et de nouvelles religions".

Zellama a également exprimé sa satisfaction quant au soutien apporté par le Fonds de la Mer Rouge à une histoire "multiculturelle"."Pour moi, c'était une grande reconnaissance de recevoir cette aide et ce soutien de la part d'un pays musulman. Cela m'a aidée à faire ce genre de film, et je suis également très curieuse de travailler davantage avec les pays du Moyen-Orient", a-t-elle déclaré.

Le film aborde les aspects de l'identité, de la diaspora arabe, du deuil collectif, de la religion, des coutumes culturelles et de la criminalité de rue. Le film se déroule en grande partie dans la maison familiale, constamment remplie de gens après la mort tragique de Younès. L'un des objectifs de la réalisatrice était de montrer le contraste entre le confort et la simplicité de la vie familiale des immigrés et leur vie à l'extérieur de leur maison.

"Pour moi, la partie la plus compliquée de l'identité et de l'immigration est le racisme systémique", a déclaré Zellama. "C'est l'oppression dans la société. Mais à la maison, ce n'est pas toujours aussi compliqué. Il y a des nuances ; c'est complexe, mais d'une manière positive".

La vie de Zellama a été une source d'inspiration majeure pour le film. Son père est tunisien et sa mère danoise. Elle est née et a grandi en Belgique au sein d'une importante communauté tunisienne. Dans son foyer, deux religions et trois langues se côtoyaient. "La question de l'identité a été présente toute ma vie, bien sûr, en tant qu'enfant mixte, mais aussi en tant que personne de la diaspora", explique-t-elle.

L'expérience de Zellama, qui a perdu un membre de sa famille qu'elle aimait beaucoup, a été au cœur du récit. "Lorsque j'étais en deuil avec ma famille, c'était la période la plus difficile de ma vie. Mais c'est aussi l'un des moments de ma vie où j'ai ressenti le plus d'amour et de solidarité, parce que nous étions entourés de tant de gens qui (nous) préparaient le dîner, allaient à l'épicerie, donnaient de l'argent", a-t-elle déclaré. "Alors, pour moi, oui, il y a le chagrin que nous avons eu dans notre famille, mais aussi - et surtout - l'amour".

Le film explore la spiritualité de manière nuancée et ouverte, en particulier dans les scènes de funérailles et d'enterrement, inspirées par le propre cheminement de Zellama avec la foi. Elle tenait à ce qu'Eya trouve une forme d'indulgence à travers la religion, tout en offrant une représentation et un portrait alternatif, plus complexe, de l'islam dans les pays autres que le Moyen-Orient.

"Les musulmans sont très différents et chaque personne pratique la religion d'une manière différente", explique Zellama. "Elle a trouvé cette voie, et elle s'en accommode.

Le film a prouvé qu'il dépassait les frontières culturelles et religieuses, des spectateurs d'autres confessions et d'autres milieux se sentant concernés par ses thèmes centraux.

"Le simple fait d'entendre le Coran, (même si) on ne le comprend pas, permet de ressentir quelque chose", a-t-elle déclaré. "On ne sait pas ce que c'est, mais on ressent quelque chose. Quand vous la voyez prier, vous pouvez l'imaginer. Et pour moi, c'est suffisant".

Le personnage d'Eya est la clé du succès du film : elle est mature, mais aussi enjouée ; elle est créative, intelligente, provocante, et s'efforce de briser les stéréotypes tout au long du film. L'une des scènes les plus touchantes et les plus efficaces est celle où elle se détache du groupe de femmes en deuil pour aider à enterrer son frère aux côtés des hommes.

"Je voulais un personnage qui grandisse dans une famille charmante qui laisse à cette jeune fille la possibilité d'être ce qu'elle veut", a déclaré Mme Zellama. "Elle ne se dit pas: "Oh, c'est un truc de garçon ou de fille". Non, elle fait ce qu'elle veut faire à ce moment-là".

"Elle est très impulsive, et l'impulsivité était également un élément important dans le personnage d'Eya", a-t-elle poursuivi."Elle ressemble à tant de femmes et d'enfants musulmans que je vois autour de moi. Il ne s'agissait donc pas pour moi de faire une "déclaration". Je me disais plutôt qu'il y a tant de petites filles fortes autour de moi et que je voulais un personnage comme celui-là".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un pharaon sans nom émerge des sables d'Abydos

Des archéologues et chercheurs sur le site de la tombe nouvellement découverte à Abydos, l'une des plus anciennes cités de l'Égypte antique, à environ 480 kilomètres au sud du Caire. (Josef W. Wegner pour le Penn Museum)
Des archéologues et chercheurs sur le site de la tombe nouvellement découverte à Abydos, l'une des plus anciennes cités de l'Égypte antique, à environ 480 kilomètres au sud du Caire. (Josef W. Wegner pour le Penn Museum)
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  • Le site d'Abydos, au sud du Caire, constitue la plus importante découverte depuis plus d'une décennie
  • La dernière demeure d'un roi inconnu daterait de plus de 3 600 ans

LONDRES: Une équipe d'archéologues a exhumé en Égypte la sépulture d'un souverain pharaonique encore non identifié, à quelque 480 kilomètres au sud de la capitale égyptienne.

Cette découverte exceptionnelle, fruit d'une collaboration entre spécialistes égyptiens et américains, constitue la seconde trouvaille majeure de cette nature cette année et daterait d'environ 3.600 ans.

L'imposante structure funéraire a été mise au jour à 7 mètres sous la surface d'Abydos, considérée comme l'un des plus anciens sites habités de l'Égypte antique.

Particulièrement impressionnante avec ses voûtes majestueuses culminant à 5 mètres et ses chambres multiples aux décors somptueux, cette découverte surpasse en importance celle réalisée dans la même région en 2014 - jusqu'ici considérée comme la plus significative jamais documentée - qui avait révélé la dernière demeure du souverain Seneb-Kay.

"Cette découverte ouvre un chapitre inédit dans notre compréhension de cette dynastie", a confié au New York Times Josef W. Wegner, conservateur au Penn Museum de Philadelphie et responsable de l'équipe américaine sur le chantier de fouilles.

L'intérieur de la tombe royale révèle d'extraordinaires fresques mythologiques, parmi lesquelles figurent des représentations des divinités Isis et Nephthys.

Ne cachant pas son enthousiasme face à cette trouvaille qu'il qualifie de "passionnante", Wegner a précisé : "Cette sépulture, tout comme celle de Seneb-Kay, constitue l'un des plus anciens exemples conservés de tombes royales ornées de décorations picturales intérieures."

L'ouvrage funéraire porte néanmoins les stigmates de plus de trois millénaires d'existence, et les archéologues n'ont pu y découvrir aucune dépouille identifiable du souverain.

Selon toute vraisemblance, la nécropole aurait été profanée à une époque lointaine par des pillards, ce qui expliquerait la quasi-absence d'objets précieux ou d'artefacts significatifs dans l'enceinte funéraire.

Ces violations anciennes ont également causé des dommages considérables aux ornementations murales, altérant gravement certaines inscriptions cruciales, notamment celles qui auraient pu révéler l'identité du monarque enseveli en ces lieux.

Selon Wegner, des indices sur l'identité du mystérieux occupant pourraient subsister dans diverses inscriptions présentes sur d'autres monuments et édifices disséminés à travers l'ancienne cité d'Abydos. Deux souverains, connus sous les noms de Senaiib et Paentjeni, figurent actuellement parmi les candidats les plus plausibles.

L'archéologue a confirmé que la mission scientifique poursuivrait ses efforts, tant pour assurer la conservation de cette découverte majeure que pour explorer d'autres structures funéraires potentielles dans le secteur. Ces futures fouilles pourraient non seulement enrichir la compréhension de cette ère tumultueuse, mais aussi lever le voile sur l'identité du pharaon anonyme.

"Notre espoir le plus cher reste de découvrir une tombe préservée dans son intégralité, ou du moins partiellement épargnée par les pilleurs", a-t-il confié. "De telles sépultures pourraient encore sommeiller sous le sable d'Abydos."

Interrogée par le New York Times, la professeure Anna-Latifa Mourad-Cizek, archéologue rattachée à l'Université de Chicago, a souligné l'importance capitale de cette trouvaille pour éclairer "une période passionnante durant laquelle l'Égypte se trouvait morcelée entre plusieurs pouvoirs rivaux".

Selon les précisions apportées par Wegner, cette ère se caractérisait par "une succession de souverains-guerriers perpétuellement en conflit". L'expert a d'ailleurs rappelé que la dépouille du roi Seneb-Kay présentait des traumatismes laissant penser qu'il aurait péri lors d'affrontements militaires.

Malgré la fragmentation politique qui régnait alors sur le territoire égyptien, le spécialiste a tenu à rectifier une idée reçue: la dynastie d'Abydos ne constituait nullement "un simple épiphénomène où quelques monarques auraient fait sécession de leur territoire d'origine".

Cette lignée royale aurait au contraire joué un rôle déterminant dans le processus qui conduirait ultérieurement à la réunification du pays et à l'avènement de ce qui allait devenir "la glorieuse civilisation du Nouvel Empire égyptien".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com