De rares objets archéologiques datant de l’ère préislamique découverts à Najran

Ces objets ont été découverts à Al-Okhdood, à Najran (Photo fournie).
Ces objets ont été découverts à Al-Okhdood, à Najran (Photo fournie).
Short Url
Publié le Mardi 21 février 2023

De rares objets archéologiques datant de l’ère préislamique découverts à Najran

  • Najran était une étape obligatoire pour les caravanes en provenance du sud de la péninsule Arabique
  • La tête de taureau en bronze présentait des traces d’oxydation, une réaction naturelle due à l’exposition du bronze à l’air

LA MECQUE/RIYAD: La Commission du patrimoine a annoncé la découverte de trois anneaux en or, d’une tête de taureau en bronze et d’une inscription en musnad sur une pierre de granit – tous datant de l’ère préislamique — à Al-Okhdood, un village de Najran, le 15 février.
Ces objets rares sont actuellement confiés à des professionnels et sont en cours de restauration.
Le Dr Salma Hawsawi, professeure associée d’histoire ancienne à l’Université du Roi-Saoud, explique à Arab News que Najran était une étape obligatoire pour les caravanes en provenance du sud de la péninsule Arabique.
«Deux voies commerciales en partent, dont l’une se dirige vers le nord-est, en passant par le village d’Al-Faw, et aboutit à l’est de la péninsule Arabique, tandis que la seconde voie se dirige vers le nord pour atteindre Petra et, à partir de là, les villes du Levant et de Mésopotamie», précise-t-elle.
Quant à l’inscription, elle est écrite en utilisant des lettres uniques d’un ancien alphabet sudarabique appelé musnad. Elle mesure 230 cm de long et environ 48 cm de haut, et la longueur des lettres est de 32 cm, ce qui en fait la plus longue inscription en musnad trouvée dans la région.
Elle appartenait à un ancien résident d’Al-Okhdood, Wahb El ben Maqen.
«Les inscriptions commémoratives sont présentes en grand nombre dans la plupart des régions de la péninsule Arabique, ce qui témoigne du niveau de connaissance et de culture avancé atteint par la société et de l’importance qu’elle accordait à l’écriture et à la documentation.»
«L’inscription montre également que l’arrosage était la profession de Wahb El, qui consistait à livrer de l’eau aux maisons, y compris la sienne. Elle comprend aussi les noms arabes courants de l’époque, puisque le propriétaire de l’inscription mentionne son nom et celui de son père», note le Dr Hawsawi.
Autre découverte intéressante: la tête de taureau en bronze. Celle-ci présentait des traces d’oxydation, une réaction naturelle due à l’exposition du bronze à l’air, ce qui crée une couche de patine dont les couleurs peuvent varier.
«Les dessins et les statues de têtes de taureaux ont commencé à apparaître dans le sud de la péninsule Arabique autour du premier millénaire avant Jésus-Christ», ajoute-t-elle.
On raconte que la tête de taureau constituait un symbole de force et de fertilité pour les groupes préislamiques d’Arabie du Sud: les Sabéens, les Minéens et les Qatabaniens. Elle était par ailleurs connue pour sa polyvalence dans la vie quotidienne, puisqu’elle était utilisée pour labourer les terres, sa viande était consommée et sa peau était utilisée dans diverses industries.
Elle symbolise la lune en raison de la ressemblance des cornes du taureau avec le croissant. Selon le Dr Hawsawi, la lune était appelée «Wad» par les Minéens, et elle était appelée «Warkh», «Al-Maqah», «Shahr», «Kahl» et «Sun» par les Sabéens et d’autres dans l’Hadramaout.
«La lune est la plus ancienne des divinités et les précède toutes. Elle est communément appelée “Al” ou “El”, tandis que les Arabes du nord l’appelaient “Baal” ou “Hubal”. La lune occupait une position très distinguée, car elle servait de guide aux caravanes commerciales et aux voyageurs. C’est pourquoi on lui donnait des titres tels que “La sage”, “La sincère”, “La bienheureuse”, “La consolatrice” et “La protectrice”», dit-elle.
Évoquant les trois anneaux d’or, le Dr Hawsawi a déclaré: «Grâce à cette découverte, nous avons appris à connaître les métaux qui étaient utilisés par les gens à cette époque. Les anneaux d’or munis de verrous aux deux extrémités indiquent qu’ils étaient utilisés de différentes manières et en différents endroits, et qu’il était possible d’ajuster leur taille en fonction des besoins.»
«Ils étaient portés sur les doigts, sur le bras ou autour des chevilles. Ils étaient portés à des fins esthétiques par les hommes comme par les femmes.»
«En ce qui concerne les anneaux découverts sur le site d’Al-Okhdood, ils ont été utilisés par des femmes au vu de la façon dont ils ont été fabriqués, des lobes dorés qu’ils comportent et des verrous en forme de papillon.»
La professeure associée a souligné que la profession d’orfèvre était mentionnée dans d’anciennes inscriptions arabes. «Ce métier s’est répandu dans la péninsule Arabique, où le bijoutier fondait et purifiait les métaux en soufflant sur la flamme pour faire fondre les métaux avant de les remodeler.»
De plus, les archéologues ont trouvé un grand nombre de céramiques de tailles diverses, dont une céramique attique, qui témoigne de l’existence d’établissements humains dans la région, datant du troisième siècle avant Jésus-Christ.
Le Dr Hawsawi a expliqué que le site d’Al-Okhdood, qu’ils ont visité récemment avec un groupe de chercheurs et de spécialistes, était situé dans une enceinte comportant une vingtaine de bâtiments à plusieurs étages construits en briques de terre crue. Le plus petit bâtiment du site mesure 6 mètres de haut et le plus grand 14 mètres.
«Il ne reste que leurs fondations, qui sont un ensemble d’installations en pierre sur lesquelles sont gravées des dessins de certains animaux, comme des chevaux et des chameaux. Certains des bâtiments sont gravés d’inscriptions en musnad, dont la plupart sont des inscriptions commémoratives.»
Le site comprend également deux moulins à meule utilisés chacune à des fins différentes.
«Certains chercheurs suggèrent qu’ils servaient à moudre le grain, tandis que d’autres affirment qu’ils servaient à fondre les métaux, en raison de leur grande taille et de l’impossibilité pour les hommes de les déplacer en raison de leur poids. Comme ils sont construits en pierre, et aussi en raison de leur grande taille, il est probable que de nombreux animaux aient été utilisés pour déplacer ces moulins», poursuit-elle.
C’est la onzième saison que les experts saoudiens réalisent un projet de fouilles archéologiques.
La Commission du patrimoine a mené des explorations à Najran par le passé et a fait de nombreuses découvertes sur l’histoire, la culture et la communauté du pays.
Elle a réparti les projets en différentes catégories, telles que l’archéologie, le patrimoine urbain, l’artisanat et le patrimoine culturel immatériel.
Dans chaque catégorie, un groupe spécialisé de personnes originaires d’Arabie saoudite et de l’étranger dévoile plus que jamais le patrimoine, la culture et l’objectif du Royaume.
Conformément à la promesse de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, qui consiste à bâtir «une société dynamique aux racines solides», la Commission du patrimoine a mis en place de grandes initiatives pour développer la recherche sur les parties explorées et inexplorées de l’Arabie saoudite.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La montagne Al-Tharwa de Najran révèle les histoires de l'art islamique primitif

Les rochers conservent de rares inscriptions islamiques qui constituent un témoignage historique du passé ancien et de la richesse de la civilisation islamique. (SPA)
Les rochers conservent de rares inscriptions islamiques qui constituent un témoignage historique du passé ancien et de la richesse de la civilisation islamique. (SPA)
Short Url
  • Les rochers conservent des inscriptions islamiques rares

RIYAD : Cachées dans le ruisseau de la montagne Al-Tharwa, au sud du parc du Roi Fahd dans la région de Najran, se trouvent des archives vivantes qui racontent l'histoire de l'art islamique primitif.

Les caractéristiques rocheuses de la montagne regorgent de preuves archéologiques importantes de la calligraphie islamique à ses débuts.

Les rochers conservent de rares inscriptions islamiques qui servent d'archives historiques reflétant le passé ancien et la richesse de la civilisation islamique.

Ces inscriptions témoignent de la précision et de la beauté de l'art et de la calligraphie islamiques à leurs débuts, révélant une phase de transition importante dans l'histoire de l'art et des écritures arabes.

La montagne Al-Tharwa devient ainsi un musée en plein air qui raconte des chapitres des débuts de la civilisation islamique.

Salem ben Ahmad ben Tairan, professeur de langues sémitiques, d'écritures anciennes et d'archéologie à l'Université du Roi Saoud, a déclaré : "Les inscriptions islamiques sont une source importante et fondamentale pour l'étude de l'histoire et de la civilisation islamiques.

Najran regorge d'un grand nombre de ces inscriptions qui remontent au début de la période islamique.

"Grâce à l'étude archéologique des inscriptions et des écrits anciens de la région, plus de 200 inscriptions islamiques coufiques ont été identifiées et documentées sur plusieurs sites, notamment sur la montagne Al-Tharwa à Saqam, au sud du Wadi Najran, où 33 inscriptions islamiques ont été trouvées, dont 26 appartiennent à des membres d'une même famille.

Bien que ces inscriptions ne soient pas datées, le style de l'écriture et les noms des personnes mentionnées indiquent qu'elles remontent aux deuxième et troisième siècles de l'ère chrétienne.

La plupart de ces inscriptions contiennent des phrases religieuses et des prières, exprimant la croyance en la mort, la confiance en Dieu, le monothéisme et les bénédictions sur le Prophète, ainsi que les signatures de leurs auteurs.

Abdullah Al-Suqour, membre du Club touristique de Najran et guide touristique agréé, a expliqué que la montagne Al-Tharwa est considérée comme un site archéologique et touristique important en raison des preuves historiques qu'elle contient, confirmant l'importance des premières inscriptions islamiques qui se distinguent par leur beauté, leur organisation et la précision de leurs structures linguistiques.

Il a noté que parmi ces inscriptions, certaines ont été écrites par des femmes qui ont gravé leur nom sur les rochers de la montagne dans des phrases commémoratives et religieuses, signe d'une période civilisée au cours de laquelle l'éducation s'est répandue dans toutes les sociétés.

M. Al-Suqour a ajouté que la montagne Al-Tharwa est une destination culturelle de premier plan qui renferme un riche patrimoine culturel d'inscriptions islamiques anciennes.

Ces trésors archéologiques ornent la montagne et constituent l'une des preuves les plus rares du développement précoce de la gravure et de la calligraphie islamique dans le sud de la péninsule arabique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Maya Acra évoque son rêve des Oscars et la place des voix arabes à Hollywood

Maya Akra a passé des années à se faire une place entre Beyrouth et New York. (Fourni)
Maya Akra a passé des années à se faire une place entre Beyrouth et New York. (Fourni)
Short Url
  • L'actrice et comédienne libanaise Maya Acra a passé des années à se faire une place à Beyrouth et à New York
  • Cette année, son parcours a franchi une nouvelle étape lorsque le film "Anora", dans lequel elle joue, a remporté cinq Oscars, dont celui du meilleur film

DUBAI : L'actrice et comédienne libanaise Maya Acra a passé des années à se faire une place à Beyrouth et à New York. Cette année, son parcours a franchi une nouvelle étape lorsque le film "Anora", dans lequel elle joue, a remporté cinq Oscars, dont celui du meilleur film.

Mais pour Acra, cette reconnaissance ne représente qu’un chapitre d’une histoire bien plus longue.

« J'ai grandi avec "Comedy Central" (et) ... "The Nanny". Fran Drescher était mon héroïne », a déclaré Acra à Arab News. Son amour précoce pour le spectacle a été éveillé à la maison, où son père, cinéaste, a enregistré d'interminables heures de son enfance sur VHS. "Être devant la caméra est ma réalité depuis que je suis bébé. J'ai des heures d'enregistrement de mon enfance, parfois en train de parler sans fin comme si j'étais l'animatrice de ma propre émission. D'une certaine manière, cet objectif précoce m'a façonnée", a-t-elle déclaré.

Elle a commencé à se produire sur scène dès son plus jeune âge, s'inspirant souvent d'expériences réelles marquées par le chagrin, la résilience et la réinvention. Après avoir construit sa carrière au Liban - en travaillant dans les coulisses de MTV, en jouant dans des films d'étudiants et en diffusant ses sketches humoristiques - Acra s'est installée à New York pour se consacrer à plein temps à la comédie et au stand-up.

Aujourd'hui, elle fait partie de la vibrante scène d'improvisation et de comédie de la ville et s'est produite dans des lieux tels que The Stand, Stand Up NY et Broadway Comedy Club.

Son travail d'actrice comprend des courts métrages, des publicités et du théâtre, souvent centrés sur des histoires d'identité et de migration. "Je suis attirée par les histoires qui mettent en lumière les luttes émotionnelles et culturelles des immigrés arabes", a-t-elle révélé.

Acra est passionnée par le fait de briser le moule des personnages arabes à l'écran. « Les talents arabes gagnent lentement en visibilité dans les médias occidentaux... (mais) l'industrie a encore un long chemin à parcourir. Trop souvent, les rôles proposés aux acteurs arabes se limitent encore à certains tropes, comme le méchant, le terroriste ou la femme opprimée », a-t-elle regretté. 

"Nous avons tant d'histoires non racontées qui reflètent la diversité et la réussite des Arabes en Amérique", s’est-elle félicitée.

Même si "Anora" n'est pas une histoire arabe, le fait de participer à un projet indépendant qui a défié les attentes - et qui a ensuite remporté les Oscars - a été un moment fort pour Acra. Elle avait été invitée à la cérémonie mais ne s'y est pas rendue.

"Je n'ai même pas regardé la cérémonie. Je venais d'emménager dans mon appartement. J'étais très émotive. Je venais de perdre ma tante", se souvient-elle. "Soudain, j'ai reçu un message : « Vous figurez dans le Meilleur film de 2024 ». J'étais abasourdie. C'était complètement surréaliste. J'étais si heureuse et je n'arrêtais pas de sourire."

Pour l’avenir, Acra souhaite continuer à raconter des histoires vraies et nuancées, aussi bien à travers la comédie que le drame. « Je porte le Liban avec moi dans tout ce que j’écris. Un jour, je serai aux Oscars pour y recevoir le mien. C’est une promesse que je me fais », a-t-elle conclu. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Short Url
  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.