LONDRES: Au Royaume-Uni, des personnes ont été accusées d’envoyer leurs «ordures». En effet, il s’est avéré que 20% environ des dons de vêtements pour aider les victimes des récents tremblements de terre en Turquie et en Syrie sont inutilisables.
Sur TikTok, des survivants de la catastrophe ont publié des vidéos qui montrent la lingerie retrouvée dans des boîtes de dons de vêtements. On y voit des hauts à paillettes, des articles tachés et même des talons de vingt centimètres.
Le commentaire suivant a été publié sous une vidéo: «La collecte de vêtements ne devrait pas être votre dépotoir. Ces gens ont aussi de la fierté. Ce comportement ne vous pose-t-il pas un problème de conscience? Pour l’amour de Dieu, ça suffit.»
Plus de trente-six mille personnes ont été tuées jusqu’à présent en Turquie en raison des tremblements de terre qui ont également fait au moins cinq mille huit cents morts en Syrie.
Les pertes ont été exacerbées par les conditions météorologiques. Les survivants vulnérables n’ont pas d’abris ni de fournitures de base. Ils doivent faire face à des températures inférieures à zéro.
Le PDG de l’Association de la communauté chypriote turque de Londres, Erim Metto, déclare qu’un cinquième des dons reçus est «inapproprié» ou «inutilisable».
Il explique au journal Métro: «Nous étions très clairs sur les dons que nous accepterions. Nous avons dit que nous n’accepterions aucun vêtement inapproprié. Par exemple, pas de vêtements légers, de robes ou de talons hauts.»
«Une fois que nous recevons les dons, nous appliquons un système de tri en deux étapes. La première consiste à écarter tous les dons inutiles ou de seconde main. Nos bénévoles se chargent de les retirer – par exemple, les produits d’hygiène qui ne sont qu’à moitié pleins et qui ont été utilisés.»
«Nous procédons ensuite à la deuxième étape, qui consiste à emballer séparément les articles qui ne sont pas adaptés à une collecte de dons en particulier, mais toujours utilisables, avant de les donner à Trade», ajoute-t-il.
M. Metto reconnaît cependant que la quantité globale des dons était nettement plus élevée que lors des appels précédents.
«Nous avons lancé beaucoup de programmes de dons dans le passé pour aider les sans-abri, les Ukrainiens et la communauté pendant la pandémie de Covid-19», précise-t-il.
«Mais, cette fois, les dons ont été bien plus élevés que prévu. Mercredi, nous avions déjà retiré notre appel aux dons.»
M. Metto soutient que les dons financiers sont plus appréciés que les vêtements dans la mesure où les premiers sont plus utiles, tandis que les seconds nécessitent un tri et sont difficiles à transporter, ce qui peut s’avérer problématique pour les petites organisations.
Il ajoute que, dans certains cas, des camions qui sont en route vers la Turquie sont contraints de déverser une part des dons avant d’atteindre ce pays faute d’installations de stockage et de tri appropriées.
«Je dirais qu’environ 20% des articles que nous avons reçus n’étaient pas adaptés. Nous n’en avons donc envoyé aucun», dit M. Metto.
«Nous n’envoyons pas ce qui n’est pas nécessaire. En ce moment, les centres reçoivent trop de dons et doivent les stocker dans les dépôts d’importation des pays d’origine.»
«Mais nous envoyons toujours des articles. Par exemple, nous venons de faire deux livraisons de tentes de camping. C’est ainsi que nous procédons.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com