Risques climatiques: la Chine et les Etats-Unis en première ligne

Sur cette photo d'archive prise le 28 septembre 2021, une cheminée de la centrale électrique au charbon de Wujing dégage de la fumée à Shanghai. (Photo : Hector RetamaL / AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 28 septembre 2021, une cheminée de la centrale électrique au charbon de Wujing dégage de la fumée à Shanghai. (Photo : Hector RetamaL / AFP)
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Publié le Lundi 20 février 2023

Risques climatiques: la Chine et les Etats-Unis en première ligne

  • La société XDI, basée en Australie et spécialisée dans l'évaluation des risques climatiques pour le compte d'investisseurs ou analystes financiers, a passé en revue plus de 2.600 territoires à travers le monde
  • La Chine, les Etats-Unis et l’Inde concentrent à eux seuls 80% des 50 territoires les plus à risque, selon le classement dévoilé par XDI

PARIS : Des régions de Chine et des Etats-Unis à l'importance cruciale pour l'économie mondiale sont les plus exposées aux effets destructeurs du changement climatique, conclut une étude inédite publiée lundi, qui analyse les risques pour les bâtiments.

La société XDI, basée en Australie et spécialisée dans l'évaluation des risques climatiques pour le compte d'investisseurs ou analystes financiers, a passé en revue plus de 2.600 territoires à travers le monde (Etats américains ou indiens, provinces chinoises, régions françaises...) pour classer leur vulnérabilité à l'horizon 2050.

«On obtient un signal très fort sur des pays comme la Chine, les Etats-Unis et l'Inde. Il s'agit en gros des moteurs de l'économie mondiale, où se concentrent de nombreuses infrastructures», a résumé Karl Mallon, directeur de la science et de l'innovation de XDI, lors d'une présentation à des journalistes.

Ces trois pays concentrent ainsi à eux seuls 80% des 50 territoires les plus à risque, selon le classement dévoilé par XDI. Sur les 10 premiers, neuf sont chinois, à commencer par les provinces de Jiangsu, Shandong et Hebei à l'est du pays.

La carte du monde publiée par XDI se colore ainsi nettement de nuances de rouge - signe du risque - en Chine.

Des Etats américains à l'importance économique importante figurent également en bonne place dans le classement: Floride (10e), Californie (19e), Texas (20e)... Des régions d'Inde, d'Indonésie ou encore du Brésil sont aussi particulièrement menacées.

Pour l'Europe, le land allemand de Basse-Saxe est le territoire le plus exposé (56e rang mondial). A l'échelle française, c'est la région des Hauts-de-France (121e rang).

- «Fuite des capitaux» -

La méthodologie de XDI se concentre sur le risque pour les bâtiments posé par huit conséquences du réchauffement climatique: les inondations fluviales et de surface, les inondations côtières, la chaleur extrême, les incendies de forêt, les mouvements de terrain (liés à la sécheresse), les vents extrêmes et le gel-dégel.

Les calculs se fondent sur un scénario pessimiste des experts climat de l'ONU - le GIEC - d'un réchauffement de la planète supérieur à 3°C d'ici la fin du siècle, avec des émissions élevées. Il est généralement retenu comme base d'évaluation du risque par les banques, selon XDI.

«Nous diffusons cette analyse en réponse à des demandes provenant d'investisseurs qui réclamaient des données sur les risques à l'échelle régionale», a expliqué Rohan Hamden, le directeur général de XDI.

«Dans la mesure où les infrastructures bâties se superposent généralement à des niveaux élevés d'activité économique et de valeur en capital, il est impératif que le risque physique lié au changement climatique soit mieux compris et évalué», avance-t-il.

Les auteurs soulignent que cet état des lieux doit encourager les pays à moins émettre de CO2 pour limiter le réchauffement et les catastrophes qui l'accompagnent.

Mais ils soulignent qu'il aura aussi des conséquences financières - par exemple sur le prix de certaines obligations - et sur le comportement des acteurs économiques.

«Les gens qui voudront implanter une usine ou une chaîne logistique dans ces Etats et provinces vont y réfléchir à deux fois», prédit Karl Mallon. «On pourrait avoir dans le meilleur des cas une prime de risque dans ces territoires et au pire une fuite des capitaux de la part des investisseurs qui cherchent des refuges sûrs».


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.