LONDRES : Les Britanniques restreignent leurs achats de nourriture à cause de l'inflation à deux chiffres, dans un Royaume-Uni au bord de la récession, a indiqué vendredi l'Office national des statistiques (ONS) dans un rapport mensuel.
Les volumes d'achats de nourriture en magasins ont reculé de 0,5% en janvier après un repli de 0,7% déjà constaté en décembre et ce malgré les fêtes de Noël, souligne l'ONS.
«Nous continuons de recevoir des retours selon lesquels les clients achètent moins (de nourriture, ndlr) à cause de la crise du coût de la vie et des prix alimentaires», précise l'organisme dans son communiqué.
Dans l'ensemble, les volumes de ventes au détail ont légèrement rebondi de 0,5% en janvier, notamment grâce aux promotions après la période de Noël, loin de compenser un net repli de 1,2% en décembre, période d'ordinaire faste pour les commerçants.
Les ventes d'essence ont bénéficié du repli des prix qui se poursuit, après des records à la pompe à partir de la fin 2021.
Les volumes globaux de ventes restent nettement inférieurs à leur niveau d'avant la pandémie, relève par ailleurs l'ONS.
Si le Royaume-Uni a évité tout juste la récession en 2022, la plupart des économistes l'attendent pour cette année.
Dans un contexte de très forte hausse des prix, nombre de Britanniques voient leur budget sous pression et des millions de familles à bas revenus n'ont plus les moyens de se nourrir ou de se chauffer convenablement, dénoncent les ONG.
Les Britanniques ont continué à se «serrer la ceinture dans les supermarchés» observe Sarah Coles, économiste chez Hargreaves Lansdown.
«Des chiffres séparés de l'ONS montrent que la moitié (des résidents au Royaume-Uni) achètent moins de nourriture et d'articles non-essentiels (44%)» à cause de prix alimentaires qui ont grimpé encore plus que l'inflation, soit 16,7% sur un an en janvier, ajoute-t-elle.
Le petit rebond global des ventes au détail le mois dernier ne devrait donc, selon elle, être qu'éphémère et généré par la chasse aux bonnes affaires après Noël.
«2023 devrait ressortir comme une autre année difficile pour les commerces de détail», commente Martin Beck, économiste de EY Item Club.