PARIS: Emmanuel Macron et le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi ont exprimé mercredi, lors d'une rencontre à Paris, "le même objectif de contribuer à la paix" en Ukraine "dans le respect du droit international", a déclaré l'Elysée.
Le président français a reçu ce haut responsable après s'être entretenu en novembre en Indonésie avec son homologue chinois Xi Jinping, et avant une future visite en Chine dont le principe a été énoncé mais la date pas encore annoncée.
Il ne cache pas son espoir de voir Pékin, allié important de Moscou qui n'a pas condamné l'invasion russe de l'Ukraine lancée il y a près d'un an, faire pression sur la Russie pour qu'elle revienne à la "table des négociations".
Wang Yi s'est aussi entretenu avec la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna. Selon un communiqué du Quai d'Orsay, tous deux "ont rappelé l'attachement de la France et de la Chine, en tant que membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations unies, à l'intégrité territoriale et à la souveraineté de l'Ukraine".
La ministre a aussi appelé son homologue "à intensifier la pression sur la Russie pour permettre un retour au respect des principes fondamentaux de la Charte des Nations unies".
Persuadé que la "stabilité" du monde est primordiale pour la Chine, Emmanuel Macron avait appelé en novembre le président chinois à "unir" leurs "forces" contre ce conflit.
Mercredi, le chef de l'Etat et Wang Yi ont abordé cette guerre "et ses conséquences sur les pays les plus vulnérables, notamment en matière de sécurité alimentaire et de capacité de financement", selon la présidence française. Emmanuel Macron "a rappelé les conséquences de ce conflit sur la paix et la sécurité internationales" ainsi que le "soutien" de Paris "à un pays agressé".
"Ils ont exprimé le même objectif de contribuer à la paix dans le respect du droit international", a assuré l'Elysée, sans préciser quelle pourrait être la contribution de chaque pays.
Après la France, Wang Yi doit poursuivre sa tournée en faisant notamment étape à la conférence sur la sécurité de Munich, prévue de vendredi à dimanche, mais aussi à Moscou.
«L'escalade» iranienne
Le président français a aussi évoqué la coopération avec la Chine face aux "défis mondiaux", comme la crise climatique.
Il a "présenté à son interlocuteur les objectifs du One Forest Summit qu'il co-présidera à Libreville le 2 mars" afin de "proposer des solutions aux Etats forestiers pour tirer profit d’une gestion protectrice des forêts", ainsi que ceux du "Sommet sur le nouveau pacte financier que Paris accueillera en juin".
Evoquant une autre zone de tensions, Mme Colonna a "appelé la Chine à soutenir les efforts engagés pour convaincre l’Iran de mettre un terme à son escalade, au risque d’une crise majeure de prolifération qui aurait des conséquences très négatives sur la stabilité régionale et internationale".
Elle a aussi "rappelé le caractère inacceptable du soutien iranien à la guerre d’agression conduite par la Russie en Ukraine".
Les négociations entre Téhéran et les grandes puissances sur le dossier nucléaire iranien sont suspendues depuis plusieurs mois. Elles avaient été lancées en avril 2021 à Vienne pour ressusciter l'accord sur le programme nucléaire iranien de 2015 après le retrait unilatéral des Etats-Unis de ce pacte en 2018.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a récemment publié un rapport faisant état d'un changement du mode opératoire de l'Iran pour enrichir l'uranium à 60% dans l'usine souterraine de Fordo.
Wang Yi devait encore s'entretenir jeudi avec Emmanuel Bonne, le conseiller diplomatique du chef de l'Etat, pour une session du dialogue stratégique franco-chinois.