Foot: la mission d'audit est terminée, stop ou encore pour Le Graët?

Sur cette photo d'archive prise le 12 juillet 2016, le président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, donne une conférence de presse sur le tournoi de football de l'Euro 2016 à Paris. (Photo, AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 12 juillet 2016, le président de la Fédération française de football (FFF), Noël Le Graët, donne une conférence de presse sur le tournoi de football de l'Euro 2016 à Paris. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 16 février 2023

Foot: la mission d'audit est terminée, stop ou encore pour Le Graët?

  • Après l'épilogue de la mission d'audit viendra le temps des conclusions à tirer pour le «Comex», le gouvernement du football français composé de quatorze personnes, dont Le Graët
  • Le patron du football français se trouve pourtant dans la tempête depuis plusieurs semaines, fragilisé par ses déclarations maladroites sur l'icône Zinédine Zidane et par des témoignages de femmes lui imputant un comportement inapproprié.

PARIS: Les auditeurs chargés d'enquêter sur les dysfonctionnements à la Fédération française de football (FFF) rendent mercredi leur rapport définitif aux principaux intéressés, à commencer par Noël Le Graët, patron du football français sur un siège éjectable. 

La mission d'inspection diligentée par le ministère des Sports livre son verdict après d'ultimes auditions et deux semaines accordées à Le Graët ainsi qu'à la directrice générale Florence Hardouin (mise à pied) et au comité exécutif de la FFF pour répondre aux accusations. 

Après l'épilogue de la mission d'audit viendra le temps des conclusions à tirer pour le "Comex", le gouvernement du football français composé de quatorze personnes, dont Le Graët. 

La balle est d'abord dans le camp du président, mis en retrait depuis le 11 janvier et poussé à la démission par certains de ses proches. Un départ ou un retour aux affaires? Le dirigeant de 81 ans devrait faire connaître sa position lors d'un Comex extraordinaire bientôt convoqué. 

"La situation est intenable, la solution la plus honorable serait qu'il démissionne", explique un élu de l'instance, sous couvert d'anonymat. A la FFF, d'autres voix décrivent un "Prez" (son surnom au siège boulevard de Grenelle) sonné par les événements, s'estimant innocent et peu enclin à lâcher la barre. 

« Climat ambiant délétère » 

Le patron du football français, en poste depuis 2011, se trouve pourtant dans la tempête depuis plusieurs semaines, fragilisé par ses déclarations maladroites sur l'icône Zinédine Zidane et par des témoignages de femmes lui imputant un comportement inapproprié. 

Depuis mi-janvier, il est d'ailleurs visé par une enquête pour harcèlement moral et sexuel, ouverte à la suite d'un signalement fait par les inspecteurs. Ces derniers ont indiqué qu'ils transmettraient des éléments d'information supplémentaires à la justice. 

Le pré-rapport de l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR) s'est révélé accablant: Le Graët, écrivent les inspecteurs, n'a "plus la légitimité nécessaire pour administrer et représenter le football français" compte tenu de "son comportement envers les femmes, ses déclarations publiques et les défaillances de la gouvernance" à la FFF. 

Dans leurs observations, consultées par l'AFP, les avocats de Le Graët, Mes Florence Bourg et Thierry Marembert, pilonnent un texte "émaillé de subjectivité, de jugements de valeur et d'interprétations à charge" et l'impossibilité, pour eux, "d'apporter une contradiction" face à des "extraits de témoignages anonymes, parcellaires, tronqués, imprécis". 

"Les méthodes utilisées par les inspecteurs, les manipulations médiatiques, les ingérences politiques confèrent à cette procédure les aspects d'une parodie procédurale", dénoncent-ils encore, en pointant des "pressions ministérielles à charge et sans réserve". 

Levier disciplinaire 

La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castera, n'a pas ménagé ses critiques à l'endroit de "NLG". Après les premiers éléments du rapport, elle a cependant volontairement arrêté de répondre aux questions sur la FFF et son président. Elle tiendra une conférence de presse sur le sujet mercredi à 18h00 au ministère. 

Cette épineuse question pourrait figurer au menu de la rencontre entre Emmanuel Macron et le patron de la Fédération internationale de football (Fifa) Gianni Infantino, ce mercredi après-midi à Paris. 

Le prochain Comex de la Fédération s'annonce dans tous les cas animé, avec le retour de Le Graët lui-même, une première depuis un mois. Sa mise en retrait était prévue pour durer jusqu'au Comex suivant la remise du rapport. 

Le Breton peut décider de rendre son tablier, sous la pression de ses anciens colistiers, ou de s'accrocher à son poste, ce qui placerait alors sa garde rapprochée dans l'embarras. Pour le faire partir, les membres du Comex n'auraient pas d'autre choix que de démissionner eux-mêmes pour provoquer des élections, une hypothèse radicale que certains n'excluent plus. 

Le Comex peut par ailleurs engager une procédure disciplinaire à l'encontre de Le Graët. 

Ce levier, mis en exergue par la mission d'audit, peut déboucher sur la "radiation" d'un licencié ou d'un dirigeant se rendant coupable d'un "comportement contraire à la morale, à l'éthique ou portant atteinte à l'honneur, à l'image ou à la considération de la FFF (...) ou, plus généralement, du football français", selon les règlements fédéraux. 

 


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".


Le lycée Averroès, «un bastion de l'entrisme islamiste», selon Retailleau

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
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  • "Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme"
  • "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation"

MARSEILLE: Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, disant souhaiter "que l'Etat fasse appel".

"Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme", a déclaré le ministre. "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation", a-t-il ajouté, lors d'un déplacement à Marseille.

 


Accélérer "l'électrification" de la France: des acteurs de l'énergie mobilisent les parlementaires

Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot (G), et le Premier ministre français, François Bayrou, quittent le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 21 avril 2025. (AFP)
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot (G), et le Premier ministre français, François Bayrou, quittent le Palais présidentiel de l'Élysée après la réunion hebdomadaire du cabinet, le 21 avril 2025. (AFP)
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  • Une vingtaine de fédérations et organisations professionnelles de l'énergie appellent jeudi députés et sénateurs à engager une "véritable rupture dans l’électrification des usages" pour réduire la dépendance de la France aux énergies fossiles importées
  • Sur proposition du Premier ministre François Bayrou, l'Assemblée nationale le 28 avril, puis le Sénat le 6 mai accueilleront un débat sur la souveraineté énergétique

PARIS: A l'approche d'un débat au Parlement sur la souveraineté énergétique, une vingtaine de fédérations et organisations professionnelles de l'énergie appellent jeudi députés et sénateurs à engager une "véritable rupture dans l’électrification des usages" pour réduire la dépendance de la France aux énergies fossiles importées et coûteuses.

"Chaque jour, ce sont 180 millions d’euros qui s’envolent pour couvrir notre consommation d'énergies fossiles – soit plus de 65 milliards d’euros par an versés à des puissances étrangères, parfois hostiles à nos intérêts", selon cette lettre ouverte aux députés et aux sénateurs.

Parmi les signataires figurent l'Union française de l'électricité, des acteurs des renouvelables (Enerplan, France Hydro Électricité, France Renouvelables, SER) et du nucléaire (Gifen, SFEN).

Ils soulignent "l'urgence" d'accélerer "les transferts d’usage vers l’électricité", dans les transports, l'industrie et les bâtiments encore très dépendants des énergies fossiles.

Sur proposition du Premier ministre François Bayrou, l'Assemblée nationale le 28 avril, puis le Sénat le 6 mai accueilleront un débat sur la souveraineté énergétique après 4 ans d'une large concertation pour bâtir la nouvelle feuille énergétique de la France pour la période 2025-2035.

Cette programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) doit mettre la France sur la voie de la neutralité carbone en 2050 en réduisant la part des énergies fossiles dans la consommation d'environ 60% en 2023 à 30% en 2035.

Ce projet a été approuvé le 27 mars dernier par le conseil de supérieur de l'énergie, et restait à publier le décret. Or l'adoption de cette PPE a été fortement critiquée par des partis allant du centre à l'extrême droite au Parlement, ainsi que par les défenseurs de l'énergie nucléaire, dénonçant un soutien trop important aux énergies renouvelables au détriment de l'atome selon eux.

De nombreux acteurs de l'énergie pressent pour que le décret soit publié au plus vite et appellent à cesser les tergiversations politiques, craignant l'absence de visibilité pour investir et recruter.

"La question n’est pas tant de savoir si l’électricité doit sortir d’un (réacteur) EPR, d’un SMR (mini réacteur), d’un barrage (...) d’une éolienne ou d’un panneau solaire, mais surtout de savoir comment cette électricité, produite intégralement en France et décarbonée, peut se substituer aux énergies fossiles importées", soulignent les signataires.

Le décret sera publié "d'ici à l'été", à l'issue du débat sans vote au Parlement, indiquait début avril le cabinet de la porte-parole du gouvernement Sophie Primas. Le décret pourra faire l'objet "d'éventuelles modifications en fonction des débats parlementaires qui auront lieu lors de la discussion" d'une proposition de loi du sénateur LR Daniel Gremillet. Celle-ci déjà adoptée en première lecture par le Sénat sera discutée à l'Assemblée nationale "la deuxième quinzaine de juin", selon Mme Primas.