PARIS: Jean-Luc Mélenchon a demandé et obtenu des excuses mardi du député Modem Bruno Fuchs, qui a estimé que les incidents récents autour des insoumis Thomas Portes et Aurélien Saintoul rappelaient "une situation proche de celle de Samuel Paty".
"On est, toutes proportions gardées, dans une situation proche de celle de Samuel Paty, avec une incitation à dépasser, pas eux-mêmes bien sûr, mais à demander à d'autres de commettre des actes qui sont tout à fait contraires aux valeurs de la République", a déclaré mardi Bruno Fuchs en conférence de presse du groupe Modem à l'Assemblée nationale.
"À présent voici Bruno Fuchs nous accusant de préparer des meurtres comme celui de Samuel Paty", a réagi Jean-Luc Mélenchon sur son blog, ajoutant: "On attend avec impatience les indignations entendues hier", à propos d'Aurélien Saintoul qui a qualifié Olivier Dussopt d'"assassin" et d'"imposteur".
"Vont-ils s'excuser à leur tour ? Entendra-t-on ceux qui se sont fait un devoir de mériter un brevet de bonne conduite ?", demande l'ancien candidat à la présidentielle.
"Oui la comparaison est mal choisie et je m'excuse très sincèrement de l'avoir utilisée. Ce que je veux dire et c'est ma conviction la plus forte: un élu ne peut en aucun cas appeler à la violence", a tweeté Bruno Fuchs, porte-parole du parti fondé par François Bayrou.
A la reprise des débats dans l'hémicycle, la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot a dénoncé la "stratégie manifeste de diabolisation et d'insultes" contre les Insoumis depuis plusieurs jours.
"Nous prenons acte de vos excuses M. Fuchs et contrairement à votre majorité, nous ne jouerons pas à qui demandera la sanction la plus lourde. Non, car nous ne voulons pas d'un hémicycle aseptisé, peuplé d'arbitres des élégances", a-t-elle ajouté.
Le député LFI Alexis Corbière a pour sa part déploré que "dans une ivresse politicienne pour criminaliser ceux qui s'opposent à la retraite à 64 ans, le député Bruno Fuchs bascule dans l'indécence et banalise l'assassinat du professeur Paty. Non, tous les coups ne sont pas permis. Honte à lui".
Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie de 47 ans, a été décapité le 16 octobre 2020 par un jeune homme radicalisé qui lui reprochait d'avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves.