A New York, les introductions en Bourse reprennent sur la pointe des pieds

Kevin Hart assiste à la 2023 Fanatics Super Bowl Party au Biltmore Hotel le 11 février 2023 à Phoenix, Arizona. (Jesse Grant/Getty Images/AFP)
Kevin Hart assiste à la 2023 Fanatics Super Bowl Party au Biltmore Hotel le 11 février 2023 à Phoenix, Arizona. (Jesse Grant/Getty Images/AFP)
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Publié le Dimanche 12 février 2023

A New York, les introductions en Bourse reprennent sur la pointe des pieds

  • Le spécialiste des logiciels de gestion des panneaux solaires Nextracker a levé 638 millions de dollars pour son IPO sur la Bourse Nasdaq, près de 20% de plus que le montant maximum initialement espéré par la startup de Fremont (Californie)
  • Quelque 293 dossiers sont actuellement enregistrés auprès du régulateur en vue d'une introduction, soit 39% de plus que l'année précédente à la même époque, selon un porte-parole du Nasdaq

NEW YORK : Après une année abyssale dans un contexte de montée des taux, de baisse des marchés et d'incertitude économique, les introductions en Bourse redémarrent à Wall Street, même si la prudence reste de mise.

Un marché «qui s'est arrêté». Voilà comment Renaissance Capital décrit le millésime 2022 des «IPO», les introductions sur la place new-yorkaise, avec seulement 7,7 milliards de dollars levés, en baisse de 95% et au plus bas depuis 31 ans que le cabinet mesure cette activité.

En ce début d'année 2023, la crainte d'une dégradation de la conjoncture reste d'actualité et la banque centrale américaine (Fed) n'en a pas fini avec son resserrement monétaire mais le secteur a connu cette semaine un frémissement, avec deux entrées en Bourse remarquées.

Le spécialiste des logiciels de gestion des panneaux solaires Nextracker a levé 638 millions de dollars pour son IPO sur la Bourse Nasdaq, près de 20% de plus que le montant maximum initialement espéré par la startup de Fremont (Californie).

Autre nouveau venu, le fabricant de capteurs laser destinés aux véhicules autonomes Hesai a réalisé la meilleure entrée à New York pour une société chinoise depuis dix-huit mois, avec 190 millions de dollars récoltés auprès d'investisseurs.

«On est encore bien en-deçà des moyennes historiques, mais depuis le début de l'année, on voit un rebond», confirme Avery Spear, de Renaissance Capital.

«L'an dernier, les gens évitaient le risque et les introductions sont, par nature, risquées», explique-t-elle, «mais actuellement, les investisseurs s'y intéressent de nouveau».

«Il y a énormément de capitaux qui cherchent un investissement mais l'examen (des entreprises candidates à une IPO) va être plus approfondi et la barre sera plus haute», relève Mark Roberts, du cabinet de conseil The Blueshirt Group.

- «Tenez-vous prêts» -

Quelque 293 dossiers sont actuellement enregistrés auprès du régulateur en vue d'une introduction, soit 39% de plus que l'année précédente à la même époque, a indiqué à l'AFP un porte-parole du Nasdaq.

Parmi eux ne figure encore aucun des poids lourds que les opérateurs espèrent voir faire leur entrée à la cote cette année.

Circulent ainsi les noms du spécialiste des paiements sur internet Stripe, valorisé récemment 63 milliards de dollars, du géant du merchandising sportif Fanatics (31 milliards) ou de la plateforme de livraison de courses Instacart (10 milliards).

Pour Mark Roberts, il faudra que quelques grosses pointures se lancent pour que le marché redémarre complètement.

Comme l'a montré l'entrée en piste réussie de Nextracker, les énergies renouvelables ont le vent en poupe, en partie grâce à l'adoption au Congrès de la loi dite Inflation Reduction Act (IRA), avec près de 400 milliards de dollars consacrés à la transition énergétique et à la lutte contre le changement climatique.

Il mentionne également les «fintech», sociétés émergentes de services financiers sur internet innovants, à l'image de Stripe.

Fui en 2022, le secteur technologique n'est plus un paria et peut espérer accéder prochainement à la Bourse, pour peu que les valorisations soient revues nettement à la baisse.

«Les chiffres qu'on a vus en 2021 sont de l'histoire ancienne», souligne Avery Spear. «Le temps de l'argent facile est derrière nous.»

L'hystérie médiatique qui a suivi la mise en ligne du désormais fameux robot conversationnel ChatGPT aurait pu profiter au milieu de l'intelligence artificielle (IA), «mais il n'existe pas, à ma connaissance, de sociétés d'IA qui soit prête à entrer en Bourse».

Malgré l'animation qui reprend actuellement sur le marché des IPO, un vrai rebond ne sera envisageable qu'une fois le marché convaincu que la banque centrale américaine (Fed) en a terminé avec son cycle de resserrement monétaire prévenait en début d'année Jeffrey Solomon, de la société financière Cowen.

Or plusieurs membres de l'institution ont prévenu cette semaine que les hausses de taux pourraient se prolonger plus que prévu.

«Les conditions de marché peuvent changer très rapidement», souligne Avery Spear. Une évolution des taux de la Fed ou des «changements drastiques» sur le plan économique «pourraient refermer, de nouveau, le marché des IPO.»

«La majorité des gens de Wall Street auxquels je parle croient à un environnement plus propice aux introductions au second semestre», rapporte Mark Roberts. «Mais une minorité pense que la fenêtre pourrait n'être ouverte que pour quelques mois. Donc tenez-vous prêts.»


Droits de douane: l'UE veut négocier mais s'impatiente face à Trump

La décision du président américain, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août. (AFP)
La décision du président américain, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août. (AFP)
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  • "J'ai l'intention de m'entretenir à nouveau avec mes homologues américains dans le courant de la journée, car je ne peux pas m'imaginer en rester là sans effort véritable"
  • "Nous devons nous préparer à toutes les éventualités, y compris, si nécessaire, à des contre-mesures proportionnées et bien calibrées pour rétablir l'équilibre de notre relation transatlantique" a dit Maros Sefcovic

BRUXELLES: L'Union européenne espère toujours obtenir un accord avec les Etats-Unis après les nouvelles menaces de Donald Trump d'imposer le 1er août des droits de douane de 30%, mais la patience s'amenuise, ont indiqué lundi le négociateur en chef de l'UE et des ministres européens du Commerce.

"J'ai l'intention de m'entretenir à nouveau avec mes homologues américains dans le courant de la journée, car je ne peux pas m'imaginer en rester là sans effort véritable", a déclaré le commissaire européen chargé du Commerce Maros Sefcovic.

Mais, a-t-il ajouté, "nous devons nous préparer à toutes les éventualités, y compris, si nécessaire, à des contre-mesures proportionnées et bien calibrées pour rétablir l'équilibre de notre relation transatlantique".

La décision du président américain, annoncée dans une lettre rendue publique samedi, a jeté un froid alors que les négociations commerciales étaient toujours en cours entre Bruxelles et Washington, avant la date butoir du 1er août.

"Changer de méthode" 

"L'incertitude actuelle causée par des droits de douane injustifiés ne peut pas durer indéfiniment", a souligné M. Sefcovic.

"Évidemment, la situation depuis samedi doit nous amener à changer de méthode", a renchéri lundi à Bruxelles le ministre français chargé du Commerce extérieur Laurent Saint-Martin, avant une réunion des ministres de l'UE. Et il ne faut avoir "aucun tabou", a-t-il martelé, y compris en annonçant dès lundi de premières représailles.

"Nous voulons un accord, mais il y a un vieux dicton qui dit: +si tu veux la paix, tu dois te préparer à la guerre+", a déclaré de son côté le ministre danois des Affaires étrangères, Lars Lokke Rasmussen, dont le pays assure actuellement la présidence tournante de l'UE.

La présidente de la Commission européenne - qui négocie au nom des Etats membres de l'UE -, Ursula von der Leyen, a choisi pour le moment de temporiser, sous pression notamment de pays, comme l'Allemagne, dont les ventes vers les Etats-Unis représentent la part la plus importante du total des exportations de l'UE.

Elle a annoncé dimanche que l'Union européenne n'allait pas riposter pour l'instant aux droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium, dans l'espoir d'obtenir un accord qui s'avérerait moins douloureux.

"Nous avons toujours été très clairs sur le fait que nous préférons une solution négociée. Cela reste le cas et nous utiliserons le temps dont nous disposons maintenant jusqu'au 1er août", a déclaré Mme von der Leyen.

Des diplomates ont néanmoins souligné qu'un paquet de mesures de représailles supplémentaires serait présenté aux ministres lundi, mesures qui pourraient être mises en oeuvre si Donald Trump optait effectivement pour des taxes de 30% sur les importations en provenance de l'Union européenne.

100 milliards d'euros

L'UE a déjà menacé en mai d'imposer des droits de douane sur des produits américains d'une valeur d'environ 100 milliards d'euros comprenant des automobiles et des avions, si les négociations échouaient - quand bien même un diplomate a laissé entendre que la liste finale avait été réduite à une valeur de 72 milliards.

Les pays européens essayent de rester unis dans cette affaire, bien que leurs économies ne soient pas exposées de la même façon aux foudres douanières du président américain.

Emmanuel Macron a exhorté samedi la Commission européenne à "défendre résolument les intérêts européens" et à "accélérer la préparation de contre-mesures crédibles".

Le chancelier allemand Friedrich Merz s'est dit dimanche d'accord avec le président français, précisant avoir discuté avec lui, avec Mme von der Leyen et Donald Trump ces derniers jours. Il assure vouloir s'impliquer "intensivement" pour tenter d'arriver à une solution.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a quant à elle mis en garde dimanche contre la perspective d'une "guerre commerciale" au sein du monde occidental.

"L'Europe dispose de la puissance économique et financière nécessaire pour affirmer sa position et parvenir à un accord équitable et de bon sens. L'Italie fera sa part. Comme toujours", a-t-elle dit dans un communiqué, tandis que son opposition l'accuse de manquer de fermeté face à Washington.

Depuis son retour à la présidence des Etats-Unis en janvier, Donald Trump a imposé des droits de douane fluctuants et généralisés à ses alliés et ses concurrents, perturbant les marchés financiers et alimentant les craintes d'un ralentissement économique mondial.


Les expatriés du CCG peuvent désormais investir directement sur le marché principal saoudien

Les mises à jour devraient renforcer l'attrait du marché des capitaux saoudien pour les investisseurs locaux et internationaux. Fichier/Reuters
Les mises à jour devraient renforcer l'attrait du marché des capitaux saoudien pour les investisseurs locaux et internationaux. Fichier/Reuters
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  • Cette mesure favorise l'ouverture du marché à l'échelle internationale.
  • Le projet a été soumis à la consultation publique pendant 30 jours.

RIYADH : Les résidents des pays du Conseil de coopération du Golfe, y compris les expatriés, peuvent désormais, pour la première fois, investir directement sur le principal marché boursier d'Arabie saoudite, en vertu d'une nouvelle réglementation annoncée par l'Autorité du marché des capitaux.

La réforme, dévoilée par le président de la CMA, Mohammed El-Kuwaiz, supprime les restrictions antérieures qui limitaient l'accès aux accords de swap ou obligeaient les investisseurs à passer par des intermédiaires agréés. Elle s'applique aux résidents actuels et anciens d'Arabie saoudite ou d'autres États du CCG, selon une annonce officielle.

Ces initiatives s'alignent sur les objectifs de diversification économique du Royaume dans le cadre de Vision 2030, qui vise à approfondir les marchés de capitaux et à attirer les capitaux mondiaux. En rationalisant les ouvertures de compte et en élargissant l'accès, la CMA vise à améliorer la liquidité, la transparence et la confiance des investisseurs.  

Dans un message publié sur X, M. El-Kuwaiz a déclaré que cette mesure "favorise l'ouverture du marché à l'échelle internationale, tout en établissant une relation d'investissement à long terme avec des segments plus larges d'investisseurs dans le monde entier, dans le cadre d'un environnement réglementaire plus souple et plus attrayant".

Dans une déclaration séparée, la CMA a déclaré que les mises à jour "amélioreraient l'attractivité du marché des capitaux saoudien pour les investisseurs locaux et internationaux, augmenteraient le niveau de protection des investisseurs et renforceraient la confiance des participants au marché".

Les amendements ont été approuvés suite à la publication par la CMA du projet le 20 novembre 2024, intitulé "Faciliter les procédures d'ouverture et de fonctionnement des comptes d'investissement pour diverses catégories d'investisseurs".

Le projet a été ouvert à la consultation publique pendant 30 jours calendaires via la Plateforme électronique unifiée pour la consultation du public et des entités gouvernementales, affiliée au Centre national de la compétitivité, et le site web de la CMA.

L'expansion des investisseurs du CCG fait partie d'une révision réglementaire plus large dévoilée par la CMA la semaine dernière pour moderniser le paysage des fonds d'investissement en Arabie saoudite.

Les réformes clés comprennent l'élargissement des canaux de distribution, permettant aux unités de fonds d'investissement d'être distribuées par le biais de plateformes numériques agréées et d'entreprises fintech approuvées par la Banque centrale saoudienne.

Des mesures de gouvernance plus strictes ont également été introduites, y compris de nouvelles garanties pour les transitions des gestionnaires de fonds, qui nécessitent l'approbation de la CMA et une période de transfert de 60 jours pour protéger les investisseurs.

Les FPI cotées sur le marché parallèle disposent désormais d'une plus grande flexibilité, puisqu'elles peuvent investir dans des projets de développement sans limites strictes d'allocation d'actifs, ce qui peut potentiellement améliorer les rendements.

Les derniers changements réglementaires représentent une autre étape stratégique pour accroître la liquidité, attirer les capitaux étrangers et positionner la bourse saoudienne comme un marché monétaire de premier plan dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Medef appelle les Européens à faire front commun face aux droits de douane américains

Le président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), Patrick Martin, répond aux questions des journalistes après une réunion avec le Premier ministre français à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 24 juin 2025, à la suite de l'échec de la conférence sur les retraites. (Photo : Alain JOCARD / AFP)
Le président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), Patrick Martin, répond aux questions des journalistes après une réunion avec le Premier ministre français à l'Hôtel de Matignon à Paris, le 24 juin 2025, à la suite de l'échec de la conférence sur les retraites. (Photo : Alain JOCARD / AFP)
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  • Le patronat français appelle à l'unité de l'Europe face à l'annonce par le président américain Donald Trump de droits de douane de 30 % sur les produits issus de l'Union européenne,
  • Le locataire de la Maison Blanche a annoncé l'imposition de droits de douane de 30 % pour les produits de l'UE et du Mexique importés aux États-Unis, une nouvelle surenchère en pleine négociation qui sème l'inquiétude en Europe.

PARIS : Le patronat français appelle à l'unité de l'Europe face à l'annonce par le président américain Donald Trump de droits de douane de 30 % sur les produits issus de l'Union européenne, qui entreront en vigueur dès le 1er août.

« Dans cette période, l'unité de l'Europe est plus que jamais essentielle », a réagi samedi soir le président du premier syndicat patronal dans une déclaration à l'AFP, soulignant que « le Medef s'y emploie avec ses homologues européens ».

Samedi, le locataire de la Maison Blanche a annoncé l'imposition de droits de douane de 30 % pour les produits de l'UE et du Mexique importés aux États-Unis, une nouvelle surenchère en pleine négociation qui sème l'inquiétude en Europe.

Cette annonce a aussitôt suscité de vives réactions en Europe, où des secteurs essentiels de l'économie du continent pourraient être touchés, comme l'automobile, l'industrie pharmaceutique, l'aéronautique ou encore le secteur viticole.

« Nous avons encore trois semaines pour négocier et éviter que nos économies, de part et d'autre de l'Atlantique, subissent les contrecoups d'une décision irrationnelle », a estimé Patrick Martin.

« Une absence d'accord conduirait inévitablement à des mesures de rétorsion légitimes de la part de l'Europe », a-t-il ajouté, précisant que le Medef serait « extrêmement » vigilant « pour la sauvegarde de nos intérêts économiques et la pérennité de nos filières les plus exposées au marché américain ».