Présidentielle au Nigeria: l'outsider Peter Obi harangue la jeunesse à Lagos

Des partisans scandent des slogans du parti à côté d'une bannière du candidat du Parti travailliste Peter Obi lors d'un rassemblement de campagne du parti à Lagos, le 11 février 2023. (AFP).
Des partisans scandent des slogans du parti à côté d'une bannière du candidat du Parti travailliste Peter Obi lors d'un rassemblement de campagne du parti à Lagos, le 11 février 2023. (AFP).
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Publié le Dimanche 12 février 2023

Présidentielle au Nigeria: l'outsider Peter Obi harangue la jeunesse à Lagos

  • Le candidat Peter Obi est monté sur scène souriant et le poing levé, avant de haranguer la jeunesse de Lagos, lui promettant «un nouveau Nigeria»
  • «Nous allons travailler très dur pour sortir les gens de la pauvreté, pour que nos jeunes aient des emplois», a-t-il lancé à ses supporters qui chantaient à tue-tête «Obi, nous te suivons»

LAGOS : "Il est le seul à pouvoir sauver le Nigeria": A Lagos, capitale économique du pays le plus peuplé d'Afrique, des milliers de jeunes ont accueilli samedi avec "un immense espoir" l'outsider de la présidentielle, Peter Obi, lors d'un meeting géant.

Face à une foule agitant des drapeaux et chauffée à bloc par les performances de stars de l'Afrobeats, le candidat Peter Obi est monté sur scène souriant et le poing levé, avant de haranguer la jeunesse de Lagos, lui promettant "un nouveau Nigeria".

"Nous allons travailler très dur pour sortir les gens de la pauvreté, pour que nos jeunes aient des emplois", a-t-il lancé à ses supporters qui chantaient à tue-tête "Obi, nous te suivons".

Soutenu par le Parti travailliste, Peter Obi a émergé comme un challenger crédible face aux candidats des deux principaux partis nigérians, l'APC et le PDP, qui dominent le pouvoir depuis le retour à la démocratie en 1999.

L'élection prévue le 25 février est une course très serrée pour succéder au président Muhammadu Buhari, qui se retire après deux mandats sous le feu des critiques, le pays s'engouffrant dans une grave crise économique, et faisant face à d'immenses défis sécuritaires.

Pour Uju Onyekah, une vendeuse âgée de 30 ans parmi les partisans de Obi, "il est le seul qui peut sauver le Nigeria".

"Les gens souffrent trop, nous les jeunes, nous sommes 100% derrière lui", s'exclame-t-elle, la voix cassée à force d'avoir trop crié.

Dans un pays où les moins de 25 ans, avides de changement, représentent près de 60% de la population, beaucoup disent ne pas se reconnaître dans l'élite politique, personnifiée par le président Buhari (79 ans).

A 61 ans, Peter Obi, ancien gouverneur de l'Etat d'Anambra (sud-est) qui fut lors de la dernière présidentielle de 2019 candidat de l'opposition (PDP) à la vice-présidence, a gagné en popularité ces deux dernières années, notamment sur les réseaux sociaux.

Il a notamment profité de l'éveil politique d'une partie de la jeunesse qui s'était révoltée en octobre 2020 lors d'un mouvement de protestation contre les violences policières, du nom de Endsars, qui avait été réprimé dans le sang.

Samedi, Peter Obi pouvait compter sur la présence de Aïsha Yesufu, l'une des figures de ce mouvement, qui a fait observer à la foule une minute de silence en hommage aux victimes de la répression.

Bousculer la vieille garde

Les partisans d'Obi voient surtout en lui, le candidat venu bousculer la vieille garde: ses adversaires dans cette course sont Bola Tinubu du parti au pouvoir (APC), et Atiku Abubakar du PDP, deux routards de la politique, richissimes septuagénaires qui trainent derrière eux des accusations de corruption mais à l'influence immense.

En miroir, Peter Obi a la réputation d'être un homme simple et intègre, connu pour son combat contre la corruption au sein de l'Etat d'Anambra lorsqu'il y était gouverneur entre 2006 et 2014.

Selon des analystes, la popularité de Obi au sein de la jeunesse de Lagos, fief de Tinubu et important réservoir de votes, pourrait mettre en difficulté la candidature du parti au pouvoir.

Celle-ci a déjà été mise à mal ces dernières semaines par de graves pénuries d'essence et de billets qui provoquent la colère des Nigérians contre l'exécutif.

Aussi Peter Obi, qui est un Igbo du sud-est, un des bastions traditionnels du PDP, pourrait profiter d'une crise interne au sein du parti d'opposition pour gagner de nombreuses voix dans cette région.

Cependant, la formation politique avec laquelle il se présente, le Parti travailliste, manque de structure au niveau national, et ne dispose d'aucun gouverneur. Lors du précédent scrutin en 2019, son candidat avait remporté 0,2% des voix.

En outre, le vote au Nigeria est souvent motivé par une appartenance religieuse ou ethnique.

Le pays le plus peuplé d'Afrique est partagé de manière presque équivalente entre un nord majoritairement musulman et un sud majoritairement chrétien. Il est aussi un patchwork de centaines de groupes ethniques, dont les plus importants sont les Yoruba, les Haussa et les Igbo.

Les analystes doutent fortement de la capacité de Obi, chrétien et Igbo, à mobiliser dans le nord, majoritairement musulman et Haussa, une région stratégique, et un immense bassin d'électeurs, qui avait favorisé Muhammadu Buhari lors des deux dernières élections.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

 Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.