PARIS: Un vol sur deux au départ ou à l'arrivée de l'aéroport de Paris-Orly a été annulé samedi après-midi en raison de grèves individuelles non prévues de contrôleurs aériens, contre la réforme des retraites, alors que les syndicats n'avaient pas appelé à arrêter le travail.
"Compte tenu de la constatation d'un certain nombre de grévistes à l'organisme de navigation aérienne d'Orly", la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) "a demandé aux compagnies aériennes de réduire leur programme de vols de 50% à partir de 13H00 pour la journée", a annoncé l'administration dans un communiqué.
L'autre grand aéroport de la région parisienne, Roissy-Charles-de-Gaulle, n'est pas touché. Les Centres en route de la navigation aérienne (CRNA) gérant les avions déjà en vol au-dessus du territoire français, non plus, a souligné la DGAC.
De source aéroportuaire, ces annulations devaient représenter "25 arrivées et 22 départs" d'aéronefs à Orly, surtout sur des liaisons intérieures ou avec des pays de la zone Schengen, le cœur de l'activité de la plateforme qui accueille aussi des long-courriers, mais surtout pour les liaisons ultramarines.
Le gestionnaire d'Orly, le groupe ADP, a pour sa part indiqué qu'environ 77.000 passagers étaient initialement attendus samedi sur la plateforme: quelque 40.000 au départ et 37.000 à l'arrivée, pour un total de 479 mouvements d'avions prévus.
La DGAC a invité "les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage et à s'informer auprès de leur compagnie aérienne pour connaître l'état de leur vol".
Contrairement aux trois précédentes journées de mobilisation contre la réforme des retraites, l'administration n'avait pas mis en place de service minimum à Orly, ce qui aurait impliqué l'annulation préventive d'une partie du programme des compagnies aériennes, annoncée deux jours auparavant.
Ces "abattements" demandés aux compagnies, charge à elles de les ventiler dans leurs programmes, avaient représenté 20% des mouvements d'appareils au départ ou à destination de la plateforme lors de ces trois jours de grève.
En effet, a souligné la DGAC, les préavis de grève nationaux pour samedi n'avaient "pas été relayés par les organisations syndicales au sein de la direction générale de l'Aviation civile, ni suivis d'appel à la grève de la part des organisations représentatives des contrôleurs aériens".
Cet élément a été confirmé à l'AFP par un secrétaire national du syndicat majoritaire au sein des contrôleurs aériens, le SNCTA, qui, a-t-il rappelé, "n'appelle pas à la grève dans le cadre de la réforme des retraites".
De fait, "aucun syndicat de la DGAC n'a relayé le préavis" national pour samedi, a insisté ce responsable sous couvert d'anonymat, attribuant les perturbations de la journée à "des actions individuelles de personnes qui se sont déclarées grévistes".
Ce mouvement semble avoir pris de court des passagers, qui étaient nombreux à interpeller les compagnies et le groupe ADP sur les réseaux sociaux, en ce jour de départ en vacances d'hiver.
"Pourquoi ne pas avoir prévenu vos clients des fortes perturbations dans le trafic aérien au départ d'Orly (...) Stockage des familles dans les avions avec des retards de 3h... Sérieusement?" demandait ainsi un usager sur Twitter.
Une frustration également relayée sur le réseau social par un régulateur de vols d'une compagnie aérienne, confronté à des annulations et retards en cascade: "les deux derniers mardis (programme plus light) c'était service minimum mis en place... Et là un samedi de départ en vacances.... NADA, aucune com', pas de service minimum mis en place, pas de demande d'abattement préalable... Incompréhensible".