PARIS : «La crise n'est pas finie», a prévenu l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui a convoqué pour mercredi une rare réunion spéciale avec les ministres d'une quarantaine de pays pour «étudier la situation des marchés du gaz».
Il s'agit de la première réunion spéciale sur le gaz convoquée par l'AIE de l'histoire récente, a précisé le bureau de presse à l'AFP.
Ce sont les marchés du gaz qui ont subi les plus fortes perturbations depuis l'invasion russe en Ukraine il y a presque un an, avec des pics de prix historiques et une pression inédite sur les marchés mondiaux de l'énergie. La Russie a plus que divisé par deux en 2022 ses livraisons de gaz à l'Union européenne et les gazoducs sont quasiment fermés en 2023.
Les Européens ont réduit leur consommation de gaz cet hiver, mais le prochain hiver dépendra des approvisionnements en gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis et du Moyen Orient, pour lequel l'Europe est en concurrence avec l'Asie.
La réunion, organisée par visioconférence, sera présidée par le ministre canadien des Ressources naturelles Jonathan Wilkinson, la secrétaire américaine à l'Energie Jennifer Granholm et le ministre irlandais de l'Environnement Eamon Ryan, avec la participation de pays membres de l'agence ou non-membres issus des régions Asie Pacifique et Amériques.
Elle doit permettre de «débattre des actions à mener pour renforcer la sécurité de l'approvisionnement».
Même si les prix du gaz sont retombés depuis les records de 2022 et que les niveaux de stockage ont augmenté dans l'Union européenne, «la crise n'est pas finie», estime Fatih Birol, directeur exécutif de l'agence, cité dans un communiqué.
«Il reste encore beaucoup à faire, en particulier pour être prêts pour l'hiver prochain», a-t-il ajouté: «Le besoin que nos membres et autres partenaires fassent preuve de solidarité demeure, de même que le besoin qu'ils prennent des mesures concrète pour assurer la sécurité de l'approvisionnement».
La réunion doit permettre d'«identifier des mesures à prendre pour améliorer l'équilibre entre l'offre et la demande de gaz» et «des actions de soutien de la situation à court terme du marché européen du gaz, d'une manière qui soit cohérente avec les objectifs de transition énergétique et climatique à long terme des pays».
«L'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022 a déclenché une crise de l'énergie dont les effets en cascade sur l'économie mondiale se font encore sentir sur les consommateurs et les entreprises», rappelle l'AIE.