Retrait d’Afghanistan: le «cauchemar est loin d’être terminé» pour des milliers de sous-traitants

La participation du Royaume-Uni à la coalition qui a chassé les talibans il y a plus de vingt ans a entraîné la mort de 457 membres du personnel britannique et occasionné des coûts de plus de 35 milliards de dollars. (AFP)
La participation du Royaume-Uni à la coalition qui a chassé les talibans il y a plus de vingt ans a entraîné la mort de 457 membres du personnel britannique et occasionné des coûts de plus de 35 milliards de dollars. (AFP)
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Publié le Samedi 11 février 2023

Retrait d’Afghanistan: le «cauchemar est loin d’être terminé» pour des milliers de sous-traitants

  • Les députés exigent une enquête complète sur un «chapitre sombre de l’histoire militaire britannique»
  • Selon une organisation caritative, l’approche «décousue» de la relocalisation a provoqué un «sentiment de colère et de rage» chez les ex-interprètes

LONDRES: Le retrait désastreux du Royaume-Uni d’Afghanistan en 2021 était un «chapitre sombre» de l’histoire militaire de la Grande-Bretagne, selon un rapport de la commission d’enquête parlementaire du ministère de la Défense.

Le rapport, mené par le député Tobias Ellwood, exige une enquête gouvernementale complète sur le retrait chaotique, avertissant que l’Afghanistan est devenu depuis un refuge pour le terrorisme sous la direction des talibans, rapporte la BBC.

Il attire également l’attention sur le cas de milliers d’Afghans qui ont travaillé avec les forces britanniques pendant la guerre en Afghanistan, qui «risquent de subir des préjudices» et pour lesquels le «cauchemar est loin d’être terminé», indique The Guardian.

La participation du Royaume-Uni à la coalition qui a chassé les talibans il y a plus de vingt ans a entraîné la mort de 457 membres du personnel britannique et occasionné des coûts de plus de 35 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro).

Le retrait de 2021 a toutefois permis aux talibans de reconquérir rapidement des territoires et de prendre le pouvoir dans la capitale, Kaboul.

Le rapport de trente pages décrit l’effondrement rapide du gouvernement afghan comme «une surprise plus importante pour l’establishment militaire qu’elle n’aurait pu l’être».

En raison de ces échecs, le rapport appelle à un «examen ouvert, honnête et détaillé» de toutes les décisions prises par les Britanniques pendant le conflit, en mettant particulièrement l’accent sur la période qui a précédé le retrait.

L’un des points essentiels des conclusions concerne le sort des milliers d’Afghans précédemment embauchés par les forces britanniques, notamment les interprètes et les sous-traitants.

Bien que le rapport salue les efforts initiaux d’évacuation en 2021 – qui ont permis de transporter 15 000 personnes vers le Royaume-Uni –, il avertit que les autorités britanniques auraient dû être mieux préparées.

Le chaos a entraîné «des conséquences humaines réelles et douloureuses pour ceux qui s’attendaient raisonnablement à être évacués mais ne l’ont pas été», souligne le rapport.

Le Royaume-Uni doit accélérer la réinstallation des Afghans éligibles restants dans le cadre de la politique de réinstallation et d’assistance aux Afghans et du Programme de réinstallation des citoyens afghans (ARAP), ajoute-t-il.

«La mauvaise communication avec les requérants, qui leur cause du stress, et l’augmentation des correspondances adressées aux députés et à d’autres personnes» sont des facteurs clés de l’échec de la relocalisation des Afghans, d’après le rapport. 

Il évoque par ailleurs «des critères d’éligibilité peu clairs et fréquemment modifiés».

La Grande-Bretagne «laisse encore tomber de nombreuses personnes qui ont risqué leur vie et la sécurité de leur famille en travaillant pour les alliés ou les autorités afghanes», affirme la commission.

Sulha Alliance, une organisation caritative qui milite pour les droits des interprètes afghans ayant travaillé pour l’armée britannique, estime que «l’espoir suscité par un ministère du gouvernement britannique avant le rejet par un autre a fait que l’approche a été décousue».

«Cela a poussé certains interprètes à vendre leur maison et à faire leurs valises parce qu’ils croyaient qu’ils allaient être évacués; chez d’autres, cela s’est traduit par un sentiment de colère et de rage.»

Selon le rapport, «le traitement et la hiérarchisation des évacués potentiels (...) auraient pu et dû être beaucoup plus avancés au moment où la nécessité de l’évacuation est devenue urgente».

«Il est inquiétant que, selon les propres estimations du ministère de la Défense, plusieurs milliers d’Afghans éligibles – dont la sécurité est par définition menacée en Afghanistan – doivent encore être évacués dans le cadre du programme ARAP bien plus d’un an après la fin de l’opération (de retrait).»

«Nous recommandons au gouvernement d’exposer, dans sa réponse à ce rapport, les mesures qu’il prend pour garantir un passage sûr vers le Royaume-Uni aux Afghans éligibles qui n’ont pas encore été évacués dans le cadre du programme ARAP.»

Après la publication du rapport, M. Ellwood a déclaré que «le retrait d’Afghanistan était un chapitre sombre de l’histoire militaire britannique. Pour les Afghans qui ont coopéré avec le Royaume-Uni et pour les soldats britanniques qui ont servi dans le pays, le cauchemar est loin d’être terminé.»

«Ils risquent d’être blessés en raison de l’aide qu’ils apportent à la mission britannique», a-t-il poursuivi.

«Nous ne pouvons pas changer les événements qui se sont déroulés en août 2021, mais nous devons à ces Afghans, qui ont risqué leur vie pour nous aider, de les mettre, ainsi que leurs familles, en sécurité», a-t-il souligné.

Il a ensuite salué l’amélioration du financement des anciens combattants et le travail des soldats britanniques qui ont servi en Afghanistan, ajoutant: «La bravoure de ceux qui sont sur le terrain n’a jamais été mise en doute.»

En réponse aux conclusions du rapport, un porte-parole du gouvernement a assuré que les autorités travaillaient «sans relâche pour évacuer en toute sécurité le plus grand nombre possible de personnes hors d’Afghanistan».

«Nous sommes très reconnaissants envers les citoyens afghans qui ont travaillé pour ou avec les forces armées britanniques en Afghanistan et, à ce jour, nous avons relocalisé plus de 12 100 personnes dans le cadre du programme.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.