BERLIN: Berlin discute actuellement d'un rachat des activités allemandes de l'opérateur public néerlandais de réseaux électriques TenneT, afin "d'accélérer" la transition du pays vers une énergie décarbonée, ont déclaré l'entreprise et le gouvernement allemand vendredi.
"Nous menons des discussions depuis octobre avec le gouvernement des Pays-Bas", a déclaré Beate Baron, porte-parole du ministère de l’Économie, interrogée lors d'une conférence de presse.
Plus tôt dans la matinée, TenneT, dont le capital est détenue à 100% par l’État néerlandais, avait indiqué dans un communiqué son "intention d'engager des discussions avec le gouvernement allemand pour explorer la possibilité d'une vente complète de [ses] activités allemandes".
"Nous saluons cette décision", a déclaré Mme Baron.
Selon la presse allemande, un rachat total de l'unité allemande de TenneT pourrait coûter entre "18 et 20 milliards d'euros" à Berlin.
"Nous avons besoin d'investir dans le réseau électrique (...) pour la transition énergétique. C'est pourquoi nous menons ces discussions", a justifié la porte-parole.
La coalition au pouvoir en Allemagne, mené par le social-démocrate Olaf Scholz, s'est fixé l'objectif de 80% d'électricité renouvelable dans son bouquet énergétique d'ici 2030.
Pour cela, Berlin doit élargir son réseau de lignes à haute tension, afin de transporter les énergies renouvelables dont la production est beaucoup plus décentralisée que les infrastructures dédiées aux énergies fossiles.
Dans cette optique, la nécessité de négocier systématiquement avec son voisin néerlandais tout nouvel investissement dans le réseau était une épine dans le pied du gouvernement allemand.
D'autant que TenneT est le plus important des quatre opérateurs de réseaux de transport électrique en Allemagne, devant Amprion, 50Hertz et Transnet BW.
TenneT aura également de milliards d'euros dans les années à venir pour répondre aux besoins d'investissement des Pays-Bas qui développent leur capacité d'énergie éolienne et solaire.
Les besoins en nouveaux capitaux propres des activités allemandes atteignent actuellement "15 milliards d'euros", selon le groupe.
Dans un contexte de développement des infrastructures pour la transition énergétique, "les gouvernements néerlandais et allemand préfèrent financer, contrôler et posséder leur réseau électrique national", souligne encore TenneT dans son communiqué.
L’entreprise explique toutefois que "le gouvernement néerlandais n’a pas encore pris de décision finale" et que les discussions se poursuivent.