En Provence, la transhumance des abeilles a commencé

Lavande et ruches à Banon. (Christophe SIMON/AFP)
Lavande et ruches à Banon. (Christophe SIMON/AFP)
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Publié le Mardi 14 juillet 2020

En Provence, la transhumance des abeilles a commencé

  • Le bourdonnement des abeilles, l'odeur de la lavande, la clarté d'une nuit d'été. En Provence, la transhumance des abeilles bat son plein, une course contre la montre qui permettra de produire plus d'un millier de tonnes d'un miel très apprécié.

BANON: "Une ruche, c'est une bombe ! Si je lâche, les abeilles s'échappent !", prévient Patrice Parrocel, un apiculteur de 35 ans qui a attendu la tombée de la nuit pour charger, à la main, 50 ruches à l'arrière de son camion. Chacune pèse 30 kg, contient une reine, et plus de 40.000 butineuses... qu'il ne vaut mieux pas déranger.

Alors la transhumance, tradition depuis les années 1960 et la professionnalisation de l'apiculture, se passe toujours la nuit, lorsque les abeilles sont rentrées à la ruche. L'enfumoir -une sorte d'arrosoir muni d'un soufflet- à la main, M. Parrocel noie l'entrée des ruches dans une fumée d'herbes sèches pour calmer les abeilles : "Si on charge en plein jour, pendant qu'elles butinent, on part avec la moitié d'entre elles". Les colonies les plus anciennes, avec leurs "vieilles" reines, âgées de plus de deux ans, sont quant à elles privées de transhumance, car plus assez productives.

Ce déplacement des ruches au rythme des floraisons permet en effet d'optimiser la production de miel, et le développement des colonies. Et d'obtenir, au cours de l'année, différentes sortes de miel : "toutes fleurs", "de montagne" ou encore "châtaignier". Mais avant cela, il faut rouler, les ruches solidement harnachées, sur la trentaine de kilomètres qui séparent Volx, en vallée de Durance, où elles ont hiverné, des champs de lavande de Banon, environ 300 m plus en altitude. Il faut à M. Parrocel une quinzaine de trajets pour transporter les 700 ruches qu'il exploite. "Ma hantise, c'est l'accident", raconte ce chauffeur de taxi reconverti comme apiculteur professionnel, qui avoue encore "un petit stress", à sa dixième année de transhumance. Après une très courte nuit, le camion s'ébranle à 04H30.

Régal pour les butineuses

Après un trajet sans encombre, le déchargement commence à nouveau ruche après ruche, à quelques centaines de mètres des splendides champs de lavandin (un cousin de la lavande, moins cultivé) qui font la renommée de la Provence. Un régal pour les butineuses, qui, aux premières lueurs, zèbrent le ciel, droit sur les fleurs. La floraison dure environ un mois, de quoi tirer bon an mal an 15 kg de miel par ruche.

Le miel de lavande, onctueux et clair, représente plus de la moitié des 2.500 tonnes de miel produits chaque année par les 3.600 apiculteurs de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, selon l'association professionnelle Apiculteurs en Provence, qui veut faire connaître ces transhumances, et l'indication géographique protégée que ce miel a obtenu. "Économiquement, ça se passe bien", souligne Philippe Picard, responsable de l'association de développement de l'apiculture provençale (Adapi). Cependant, dans cette région écrasée par le soleil à l'été, les apiculteurs se savent à la merci du climat. Ce dernier se fait de plus en plus "capricieux", nuance M. Picard : "Plus un printemps ne se passe comme le précédent".

Sans compter les maux qui touchent tous les apiculteurs : les dégâts des pesticides, les parasites, ou les vols de ruches qui se multiplient. La disparition de plus d'une centaine de ruches chez un apiculteur du Var, en plein confinement, a fait du bruit dans ce petit monde. Mais en pleine transhumance, devant une mer de fleurs roses caressée par les rayons du soleil levant, ne parlez pas à M. Parrocel de ces fléaux : "Quand je suis là, le matin autour des champs de lavande, je me dis que c'est le plus beau métier du monde".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".


Le lycée Averroès, «un bastion de l'entrisme islamiste», selon Retailleau

Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. (AFP)
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  • "Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme"
  • "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation"

MARSEILLE: Le lycée musulman lillois Averroès, dont le contrat d'association avec l'Etat a été rétabli mercredi par la justice administrative, "est un bastion de l'entrisme islamiste", a affirmé jeudi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, disant souhaiter "que l'Etat fasse appel".

"Les faits sont graves, ils sont significatifs de l'entrisme islamiste que je veux combattre avec la plus grande fermeté. Et le lycée Averroès est pour nous un bastion de cet entrisme", a déclaré le ministre. "On a des éléments extrêmement graves, extrêmement lourds, l'argent des Français n'a rien à faire dans ce genre d'organisation", a-t-il ajouté, lors d'un déplacement à Marseille.