Étudiante disparue à Brest: Un corps calciné retrouvé, le suspect est mort

Des policiers de la police judiciaire inspectent Pont-de-Buis Les Quimerch, dans l'ouest de la France, le 9 février 2023, lors de recherches pour retrouver le corps d'Héléna Cluyou (Photo, AFP).
Des policiers de la police judiciaire inspectent Pont-de-Buis Les Quimerch, dans l'ouest de la France, le 9 février 2023, lors de recherches pour retrouver le corps d'Héléna Cluyou (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 10 février 2023

Étudiante disparue à Brest: Un corps calciné retrouvé, le suspect est mort

  • Héléna Cluyou, jeune élève infirmière qui aurait dû fêter ses 21 ans le 1er février, n'a plus donné signe de vie depuis dimanche 29 janvier à 05H20 du matin
  • Un suspect avait été identifié après sa disparition, un Brestois de 36 ans, qui est mort jeudi «en fin de matinée»

BREST: Un corps calciné a été retrouvé jeudi en pleine forêt à Argol (Finistère), près de dix jours après la disparition de la jeune Héléna Cluyou à Brest, tandis que le principal suspect, dans le coma après une double tentative de suicide, est mort dans la matinée, a confirmé le parquet.

"Le corps a été retrouvé sur la commune d'Argol dans la presqu'île de Crozon. Il se trouvait en pleine forêt à 500 mètres environ de la route forestière", a précisé le procureur Camille Miansoni dans un communiqué de presse, confirmant des sources proches de l'enquête.

Découvert jeudi en milieu d'après-midi, le corps calciné pourrait être "selon toute vraisemblance", celui d'Héléna, a souligné M. Miansoni, qui a précisé qu'une autopsie serait réalisée "afin de tenter de déterminer les causes du décès" et des prélèvements ADN effectués pour confirmer l'identité de la victime.

Héléna Cluyou, jeune élève infirmière qui aurait dû fêter ses 21 ans le 1er février, n'a plus donné signe de vie depuis dimanche 29 janvier à 05H20 du matin, à sa sortie du One Club, une discothèque du port de Brest.

Un suspect avait été identifié après sa disparition, un Brestois de 36 ans, qui est mort jeudi "en fin de matinée", a aussi confirmé le procureur.

«Une bêtise»

L'homme avait tenté de mettre fin à ses jours à deux reprises la semaine dernière, après avoir confié à des proches "avoir commis une bêtise, que sa vie était finie" et que "c'était un accident". Son véhicule avait été retrouvé incendié la semaine dernière dans une quartier sensible de Brest.

La disparition d'Héléna Cluyou avait provoqué une vive émotion à Brest, avec de nombreux appels à témoins placardés dans toute la ville. La dernière image de vidéosurveillance, prise à 06H42 du matin, la montrait marchant dans une rue, entre la discothèque et le domicile de ses grands-parents où elle habitait.

Les enquêteurs de la police judiciaire (PJ) ont mené d'importantes recherches pour tenter de la retrouver. Jeudi, les investigations se sont accélérées avec des fouilles menées par les policiers à l'aide de drone au sud de Brest, dans des zones où le téléphone du suspect avait borné. Une équipe de la police judiciaire a notamment mené des recherches à Pont-de-Buis, non loin de la commune où le corps a été retrouvé, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le travail de "repérage et de traçage" de la PJ "a permis de cibler une zone prioritaire de recherche sur laquelle s'est concentrée la grosse opération" de jeudi, a détaillé le procureur. "Celle-ci a mobilisé une quarantaine d'enquêteurs mis à disposition par la direction zonale de la police judiciaire de Rennes."

Un suspect décrit comme «accroc aux filles»

L'autopsie et l'enquête devraient permettre d'en savoir davantage sur le déroulé des faits lors de la nuit du drame. Selon le Télégramme de Brest, le suspect, qui travaillait dans la restauration et au casier judiciaire vierge, est décrit comme "fêtard", "tombeur", "accroc aux filles" et "sans limite quand il est ivre".

D'après cette même source, il n’aurait pas passé la nuit dans la discothèque où se trouvait Héléna Cluyou. Il était interdit d'entrée par la direction de l’établissement, "en raison de ses problèmes d’alcool et de drogue" et aurait fréquenté de nombreux bars et établissements de nuit jusqu’au petit matin.

L'hypothèse d'un accident de la circulation avait été évoquée dans un premier temps, après les déclarations du suspect. "C'est une hypothèse mais une hypothèse seulement", avait toutefois prévenu le procureur, dès dimanche.

C'est le frère du suspect et la compagne de son frère qui avaient prévenu les enquêteurs. Le couple avait fait le déplacement depuis Tours pour venir en aide au jeune homme, alerté par son état de détresse psychologique.

Au vu de ses aveux, ils l'avaient accompagné au commissariat vendredi mais le suspect n'avait pas pu être entendu et avait dû être hospitalisé. Il est mort jeudi.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".