Crise de l'électricité: le président sud-africain déclare l'état de catastrophe

Jeudi soir au Cap, le président Ramaphosa a commencé à s'exprimer devant plusieurs centaines de députés, juges, anciens présidents et invités, dans une ambiance tendue. La cérémonie a été interrompue, à peine entamée, par des membres du parti radical de gauche EFF (Combattants pour la liberté économique), qui se sont précipités sur la tribune où se tenait M. Ramaphosa. (Photo, AFP)
Jeudi soir au Cap, le président Ramaphosa a commencé à s'exprimer devant plusieurs centaines de députés, juges, anciens présidents et invités, dans une ambiance tendue. La cérémonie a été interrompue, à peine entamée, par des membres du parti radical de gauche EFF (Combattants pour la liberté économique), qui se sont précipités sur la tribune où se tenait M. Ramaphosa. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 09 février 2023

Crise de l'électricité: le président sud-africain déclare l'état de catastrophe

  • Depuis des mois, 60 millions de Sud-Africains sont obligés de cuisiner, laver leur linge et recharger leur téléphone à certaines heures de la journée seulement
  • «Nous déclarons l'état de catastrophe nationale pour répondre à la crise de l'électricité et son impact», a déclaré M. Ramaphosa

LE CAP: Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a déclaré jeudi l'état de catastrophe nationale pour tenter d'endiguer la profonde crise de l'électricité qui mine le quotidien et l'économie de la première puissance industrielle du continent.

Depuis des mois, 60 millions de Sud-Africains sont obligés de cuisiner, laver leur linge et recharger leur téléphone à certaines heures de la journée seulement. Le pays manque d'électricité et la rationne en imposant des coupures programmées. Ces délestages ont duré jusqu'à près de 12 heures certains jours, la pénurie s'étant aggravée depuis l'année dernière.

"Nous déclarons l'état de catastrophe nationale pour répondre à la crise de l'électricité et son impact", a déclaré M. Ramaphosa, 70 ans, depuis l'Hôtel de Ville du Cap (sud) où il a tenu dans la soirée son discours annuel sur l'état de la Nation, retransmis en direct à la télévision.

"A circonstances extraordinaires, mesures extraordinaires", a-t-il poursuivi, reconnaissant que "la crise a progressivement évolué pour venir toucher toutes les couches de la société".

L'état de catastrophe permet principalement de débloquer des fonds exceptionnels. L'ANC avait affirmé la semaine dernière avoir donné "des consignes claires" et sommé le gouvernement d'adopter cette disposition.

Cyril Ramaphosa avait déjà déclenché cette procédure l'an dernier lors des inondations sans précédent qui avaient fait plus de 400 morts dans le sud-est du pays et causé des destructions évaluées à plusieurs centaines de millions d'euros.

L'état de catastrophe pourrait aussi apaiser une colère grandissante qui a gagné la rue ces dernières semaines avec des manifestations contre les coupures d'électricité dans plusieurs villes, à l'appel de l'opposition et des syndicats.

Jeudi encore, plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées au Cap, dans un contexte économique et social morose. Le chômage culmine à 32,9%, les prévisions de croissance pour cette année sont quasi nulles (0,3%) et l'augmentation du coût de la vie semble toujours davantage portée par une inflation persistante.

Tensions à la cérémonie 

Cette crise de l'électricité s'ajoute en grande partie aux stigmates de l'ère de corruption sous la présidence de Jacob Zuma (2009-2018). Les caisses de la compagnie publique Eskom ont été une des principales cibles du pillage organisé des ressources de l'Etat.

Aujourd'hui, la compagnie qui produit 90% du courant consommé dans le pays est prise à la gorge par les dettes, tout en se débattant avec des centrales au charbon vieillissantes et mal entretenues, régulièrement en proie aux pannes.

"C'est tout un système énergétique qui s'effondre et une situation qui est probablement impossible à résoudre à court terme", a estimé Erwin Schwella, un expert en affaires publiques.

L'Afrique du Sud, encore largement dépendante des énergies fossiles, peine à se lancer dans une transition vers les énergies propres. Un plan d'investissement de 98 milliards de dollars a été approuvé par les pays riches l'an dernier à la COP27 dans le cadre d'un accord pour une "juste transition".

Jeudi soir au Cap, le président Ramaphosa a commencé à s'exprimer devant plusieurs centaines de députés, juges, anciens présidents et invités, dans une ambiance tendue. La cérémonie a été interrompue, à peine entamée, par des membres du parti radical de gauche EFF (Combattants pour la liberté économique), qui se sont précipités sur la tribune où se tenait M. Ramaphosa. Ils ont été exclus de la salle. Les responsables du mouvement avaient juré de ne pas laisser le président "délinquant" s'exprimer.

Embourbé dans un scandale au parfum d'argent sale, M. Ramaphosa a échappé à une procédure de destitution en décembre, soutenu par l'ANC. Une enquête de police est toujours en cours. Le parti historique l'a dans la foulée réélu à sa tête, lui assurant un second mandat de chef d'Etat en cas de victoire de l'ANC aux élections générales de 2024.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.