CASABLANCA: Depuis quelques jours, le calme et la quiétude de Dakhla, dans le Sahara, ont laissé place à la compétition. Les quarante binômes féminins de la Sahraouiya ont posé leurs valises dans la splendide baie pour une semaine d’épreuves intenses. Les quatre-vingts concurrentes venues du Maroc, du reste de l’Afrique et d’Europe participent à ce raid sportif et solidaire au profit de différentes associations.
«D’année en année, la course devient plus difficile. La nouveauté, c’est que les femmes se préparent la Sahraouiya: elles cherchent leurs sponsors, communiquent sur leurs associations, et se préparent physiquement», nous explique Laila Ouachi, organisatrice du raid et présidente de l’association Lagon Dakhla.
Les participantes vont parcourir plus de 120 kilomètres lors d’épreuves sportives: course d’orientation, trails de jour et de nuit, canoë-kayak, camp d’entraînement, descente en rappel, parcours de golf et tir à l’arc. Afin de relever le défi, il y a quelques semaines, les concurrentes ont reçu un guide de préparation à la Sahraouiya.
Les femmes à l’honneur
Le raid met à l’honneur des femmes de toutes catégories sociales et d’origines diverses réunies dans un même but: se surpasser pour leurs associations. Les deux marraines de l’événement sont Émilie Gomis, basketteuse professionnelle, ambassadrice des JO de Paris, et Rokhaya Diallo, journaliste, auteure et militante féministe. D’autres invitées d’honneur qui partagent les valeurs d’entraide et de solidarité de la Sahraouiya ont rejoint l’aventure: la championne olympique Nawal el-Moutawakel, la chanteuse Louisy Joseph, la comédienne Penda Diouf ou la youtubeuse Ihssane Benalluch.
«À chaque édition, on essaie d’avoir des coups de cœur pour des femmes qui ont un parcours assez exceptionnel, à travers leur vie professionnelle ou leur parcours associatif. Ce qui est intéressant, c’est que la notoriété de la Sahraouiya est bien établie et nous avons des demandes de participation qui viennent de différents pays. Notre slogan est: “Restons unies”.»
En marge de la course, les «sahraouiyates» participent également à des actions solidaires, à Dakhla et dans sa région. À l’occasion de cette 9e édition, la Sahraouiya a mis l’accent sur la protection des enfants.
Malgré la compétition, la solidarité reste le maître mot de l’aventure. À la fin de l’événement, les participantes repartent avec des chèques qui bénéficieront aux associations qu’elles soutiennent. En marge de la course, les «sahraouiyates» participent également à des actions solidaires, à Dakhla et dans sa région. À l’occasion de cette 9e édition, la Sahraouiya a mis l’accent sur la protection des enfants.
«Cette année, notre partenaire social est SOS Villages. On va essayer de trouver des fonds pour la construction d’une des maisons, dont les frais s’élèvent à 25 000 euros. Et aussi pour aider la Ligue de la protection de l’enfance et pour l’association Al Amal, qui s’occupe d’enfants atteints d’autisme.»
Hommage posthume
Le raid ne pouvait pas avoir lieu sans que soit rendu un vibrant hommage à la «marraine de cœur» de la Sahraouiya, Aïcha Ech-Chenna. Décédée en septembre dernier, la figure de la lutte pour le droit des femmes au Maroc a marqué l’événement de son empreinte. Véritable exemple par son engagement envers les mères célibataires et leurs enfants, cette militante a réussi à transmettre le flambeau de son noble combat.
«Nous continuerons à soutenir son association, Solidarité féminine, parce qu’Aïcha Ech-Chenna restera notre marraine à titre posthume; son nom sera toujours inscrit tant que la Sahraouiya existera», déclare avec émotion Laila Ouachi à Arab News en français.
Avant de souffler sa dixième bougie, l’année prochaine, la Sahraouiya espère avoir le temps de lancer sa propre plate-forme solidaire, afin de créer un pont entre les partenaires de l’événement et les associations soutenues par le raid depuis sa création. Ainsi, de l’argent pourra être récolté tout au long de l’année afin de venir en aide à ceux qui en ont le plus besoin.