Un bus fonce sur une garderie au Québec, tuant deux enfants dans un acte «délibéré»

La police de Laval au Canada sécurise la scène où un autobus urbain a percuté une garderie le 8 février 2023. L'autobus s'est écrasé tôt mercredi, blessant plusieurs enfants sur les lieux, ont indiqué les services d'urgence du Québec (Photo, AFP).
La police de Laval au Canada sécurise la scène où un autobus urbain a percuté une garderie le 8 février 2023. L'autobus s'est écrasé tôt mercredi, blessant plusieurs enfants sur les lieux, ont indiqué les services d'urgence du Québec (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 09 février 2023

Un bus fonce sur une garderie au Québec, tuant deux enfants dans un acte «délibéré»

  • «On pense que c'est délibéré, mais nous ne connaissons pas le mobile», a déclaré Pierre Brochet, chef de la police de Laval
  • Agé de 51 ans, le chauffeur, arrêté peu après les faits pour «homicide et conduite dangereuse», était interrogé par les policiers mercredi après-midi

LAVAL: Un homme a volontairement percuté avec son bus une garderie près de Montréal mercredi, tuant deux jeunes enfants de quatre ans et en blessant six autres, qui ont été hospitalisés.

Le chauffeur de 51 ans, arrêté peu après les faits pour "homicide et conduite dangereuse", a brièvement comparu en fin de journée en visioconférence depuis son lit d'hôpital.

Mais "son dossier a été reporté au 17 février", a expliqué à la presse la procureure Karine Dalphond.

Selon l'acte du tribunal, cet homme, Pierre Ny St-Armand, fait face à neuf chefs d'accusation dont "meurtres avec préméditation" et "tentatives de meurtres". Il restera détenu jusqu'à l'audience dans un hôpital psychiatrique.

Pendant sa courte comparution, le suspect a hoché de la tête pour répondre aux questions du juge mais a refusé de s'exprimer, a constaté une journaliste de l'AFP présente dans la salle d'audience.

Il est apparu très agité sur l'écran de visioconférence, esquissant de grands sourires et tentant de se redresser à plusieurs reprises dans son lit sur lequel il était maintenu par des menottes.

«Délibéré»
"On pense que c'est délibéré, mais nous ne connaissons pas le mobile", avait auparavant expliqué à l'AFP Pierre Brochet, chef de la police de Laval, ville de la banlieue de Montréal où a eu lieu le drame.

Ce sont des parents venus déposer leurs enfants à la garderie et un voisin qui ont immobilisé l'homme. "Il a ouvert la porte. Il a enlevé tous ses vêtements. Il était totalement nu. On a plongé sur lui pour le maîtriser", a raconté ce voisin, Hamdi Ben Chaabane, à Radio Canada.

"Il était dans un autre monde, il n'arrêtait pas de crier. Il ne disait pas de mots", a-t-il ajouté.

Les services de secours québécois ont indiqué à l'AFP que l'une des deux jeunes victimes était morte sur place. L'autre est décédée après sa prise en charge par les ambulanciers. Les six autres enfants encore hospitalisés sont pour certains grièvement blessés mais hors de danger. Aucun adulte n'a été blessé.

En fin d'après-midi, dans un quartier sous le choc, un périmètre était toujours en place autour de la garderie, ont constaté des journalistes de l'AFP. Et le bus était toujours encastré dans le bâtiment, dont une partie du toit s'est écroulée.

"J'ai la tête qui tourne, c'est vraiment difficile pour moi de parler. Tout ce que je peux dire là, c'est que je suis en colère", a confié à l'AFP Mona Gilot, 54 ans, qui travaille depuis un an pour cette garderie de la troisième plus grande ville du Québec.

«Dévasté»
La tragédie s'est produite autour de 08H30 (13H30 GMT), au moment où de nombreux parents venaient déposer leurs enfants. Plusieurs ont été retrouvés coincés sous l'autobus, avant d'en être dégagés, ont expliqué les secours.

"Je suis dévasté. Nous le sommes tous", a déclaré le Premier ministre canadien Justin Trudeau. "Je ne peux pas imaginer ce que les familles traversent. C'est le plus grand cauchemar imaginable pour n'importe quel parent", a-t-il ajouté.

L'établissement, qui accueille entre 80 et 85 enfants, se trouve dans un quartier résidentiel de cette ville de la périphérie ouest de Montréal qui compte 438.000 habitants.

Sur les trottoirs recouverts de neige, des parents sont, tout au long de la journée, venus récupérer leurs enfants évacués. Une cellule de crise a été installée dans une école proche.

"C'est horrible, c'est complètement horrible", a confié à l'AFP Patrick Bellanger, qui a vu toute la scène puisque les fenêtres de son appartement donnent sur la garderie.

"Imaginer qu'il y a des parents qui ont aujourd'hui perdu leur enfant. Il n'y a pas de mots pour ça", a ajouté l'homme de 51 ans, qui s'inquiète des répercussions pour son enfant de 10 ans scolarisé dans l'école d'à côté.

"Il n'y a rien de plus cruel que de s'en prendre à nos enfants", a tweeté le Premier ministre québécois François Legault, qui a annoncé qu'il se rendrait à Laval jeudi.

Les drapeaux du Québec vont être mis en berne, et la tour du stade olympique de Montréal sera éteinte mercredi soir en mémoire des victimes, tout comme l'emblématique Tour CN de Toronto.

En 2018, dans cette ville au sud-ouest de Montréal, Alek Minassian avait foncé sur une foule dans le centre-ville, faisant 11 morts et 16 blessés, l'attaque à la voiture-bélier la plus meurtrière de l'histoire du pays.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.

 


Le cercueil du pape est arrivé dans la basilique Saint-Pierre

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet. (AFP)
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  • Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe
  • Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel

CITE DU VATICAN: Le cercueil du pape François est arrivé mercredi matin dans la basilique Saint-Pierre, où il sera exposé au public jusqu'à vendredi soir, accompagné par les applaudissements des fidèles présents sur la place.

Le cercueil a été positionné devant l'autel central de la basilique, escorté par des dizaines de cardinaux et de gardes suisses.

Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, le cercueil ouvert, escorté de dizaines de cardinaux et de gardes suisses en uniformes chamarrés, a quitté la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort.

Marchant au pas, la lente procession s'est étirée sur les ruelles pavées du Vatican en direction de l'imposante basilique, où le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, est positionné devant le maître-autel, surplombé de l'impressionnant baldaquin en bronze, chef d'oeuvre du Bernin.

Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient tout au long du cortège. Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.

Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.

La cérémonie devrait s'achever vers 10H15 (08H15 GMT).

Ensuite, pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille, mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).

Dès 08H00 (06H00 GMT) mercredi, des centaines de fidèles étaient massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourtant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).

Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.

Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basilique.