Liban: Gemayel appelle à contrer toute tentative d’élire un président pro-Hezbollah

Sami Gemayel est à la tête du troisième plus grand bloc chrétien au parlement libanais après le Courant patriotique libre (CPL) et le Parti des Forces libanaises (Photo, AFP).
Sami Gemayel est à la tête du troisième plus grand bloc chrétien au parlement libanais après le Courant patriotique libre (CPL) et le Parti des Forces libanaises (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 04 février 2023

Liban: Gemayel appelle à contrer toute tentative d’élire un président pro-Hezbollah

  • Sami Gemayel, leader des Kataebs et farouche opposant au Hezbollah, s’est exprimé lors de la conférence générale de son parti
  • Pour le député Ashraf Rifi, le Hezbollah a «transformé le Liban en un camp terroriste, un laboratoire de Captagon et une scène de meurtre»

BEYROUTH : Le chef du parti libanais Kataeb, Sami Gemayel, a menacé de perturber les élections présidentielles si d’autres partis tentent d'élire un président qui prône une couverture les armes du Hezbollah.

Gemayel, farouche opposant au parti chiite pro-iranien, qui s’est exprimé lors de la conférence générale de son parti, a clairement qualifié ce qui se passe comme une tentative de changer la face du Liban.

La session d'ouverture de la conférence générale a réuni des personnalités politiques anti-Hezbollah, qui ont également exprimé leur opposition aux récentes actions du parti.

Le bloc parlementaire de Gemayel est le troisième plus grand bloc chrétien après le Courant patriotique libre (CPL) et le Parti des Forces libanaises.

«Ils essayent de tuer notre pays en tuant la liberté, la coopération, la démocratie, une économie forte et libre et l'ouverture du Liban sur le monde», a martelé Gemayel, en ajoutant que la bataille menée par les pro-Hezbollah n’est pas dirigée contre pas contre une certaine catégorie de Libanais, mais contre le principe même de la coexistence chrétienne et musulmane.

Pour Gemayel, «de larges tranches de la société libanaise, de toutes confessions, qui croient en un Liban  qui représente un message de civilisation et de développement, ceux-là croient également en la liberté et sont nés accrochés à cette dernière».

Dans son discours, le chef des Kataebs a accusé le Hezbollah «de tentative d'éliminer l'esprit libanais», l’accusant d’être un «parti armé qui prend sa communauté (chiite) en otage, et tente de transformer le conflit au Liban en conflit sectaire».

Achat de terrains et changement demographique

Gemayel a également mis en lumière certaines pratiques dont l'achat suspect de terrains, de changements démographiques, de paralysie institutionnelle, ainsi que d'une attaque systématique contre les médias libres.

 «Nous n’avions pas les moyens de forcer l'armée syrienne à se retirer du Liban (en 2005) si nous n’étions pas main dans la main sur la place des Martyrs. Aujourd'hui, nous ne pourrons pas préserver le Liban à moins que nous nous unissions tous à nouveau», a-t-il insisté.

Selon Sami Gemayel, «la classe dirigeante libanaise a livré le pays au Hezbollah sous prétexte de défendre les chrétiens, et nous avons dénoncé ce fait, comme nous avons mis en garde contre l'effondrement économique et l'isolement du Liban de la scène internationale». Aujourd’hui, affirme Gemayel, «certains essaient clairement de nous chasser des équations économiques, diplomatiques et politiques, mais le peuple libanais a exprimé sa véritable volonté lors de la Révolution du Cèdre (en 2005) et la Révolution du 17 octobre (2019)».

Pour Gemayel, il existe aujourd’hui «deux États libanais, la République libanaise et un autre État, qui est la République islamique du Hezbollah, et chaque État a son propre financement, son armée et sa politique étrangère». Selon lui, «la République islamique libanaise essaie de mettre la main sur la République libanaise pluraliste, et nous devons lutter contre de telles tentatives. Nous ne pouvons pas continuer à traiter les pratiques dictatoriales de manière traditionnelle, alors que le compromis avec cette République islamique, les concessions et les règlements les uns après les autres nous ont entraîné vers une situation catastrophique».

«Si quelqu'un ose s'approcher de nos maisons, nous nous défendrons»

«A partir de ce moment, nous refusons de nous soumettre à la volonté du Hezbollah, nous appelons tous les Libanais à assumer leurs responsabilités, et nous insistons à ce que le Hezbollah sache que nous n'accepterons plus ce statu quo», a déclaré le chef du parti chrétien. Gemayel a clairement affirmé que  «si un divorce entre les deux États est inévitable, alors qu'il en soit ainsi, que le Hezbollah l'annonce, car nous n'accepterons pas de vivre comme des citoyens de seconde zone. Nous ne nous soumettrons pas, et nous résisterons».

Gemayel a également réaffirmé le soutien de son parti à l'État et l'armée libanaise, tout en rappelant que «les Kataebs ne sont pas pour la guerre, cependant, si quelqu'un ose s'approcher de nos maisons, nous nous défendrons», a-t-il insisté.

La conférence du parti a coïncidé avec la seconde commémoration annuelle de l'assassinat du chercheur chiite Lokman Slim, connu pour son opposition au Hezbollah. A cette occasion, Gemayel a affirmé sa certitude  «qu'aucun procès n'aura jamais lieu pour faire la lumière sur l'assassinat de Slim, et l'ampleur des intimidations dont sont victimes les Libanais qui s'opposent au Hezbollah est bien connue».

La famille et les amis de Slim ont commémoré vendredi le deuxième anniversaire de son assassinat en l'absence d'acte d'accusation de la justice libanaise. Slim avait déclaré au public qu'il recevait des menaces de mort du Hezbollah avant son assassinat dans le sud du Liban.

Le député Ashraf Rifi, fervent opposant au Hezbollah a déclaré qu’une fois de plus, «ils essaient d'imposer un président et un gouvernement en profitant du vide constitutionnel et en proférant des menaces». Selon Rifi, «le Liban était une icône à l'Est, mais l'axe du mal l'a transformé en un camp terroriste, un laboratoire de Captagon et une scène de meurtre. Ils cherchent maintenant à élire une marionnette pour continuer à contrôler le pays».

BEYROUTH : Le chef du parti libanais Kataeb, Sami Gemayel, a menacé de perturber les élections présidentielles si d’autres partis tentent d'élire un président qui prône une couverture les armes du Hezbollah.

Gemayel, farouche opposant au parti chiite pro-iranien, qui s’est exprimé lors de la conférence générale de son parti, a clairement qualifié ce qui se passe comme une tentative de changer la face du Liban.

La session d'ouverture de la conférence générale a réuni des personnalités politiques anti-Hezbollah, qui ont également exprimé leur opposition aux récentes actions du parti.

Le bloc parlementaire de Gemayel est le troisième plus grand bloc chrétien après le Courant patriotique libre (CPL) et le Parti des Forces libanaises.

«Ils essayent de tuer notre pays en tuant la liberté, la coopération, la démocratie, une économie forte et libre et l'ouverture du Liban sur le monde», a martelé Gemayel, en ajoutant que la bataille menée par les pro-Hezbollah n’est pas dirigée contre pas contre une certaine catégorie de Libanais, mais contre le principe même de la coexistence chrétienne et musulmane.

Pour Gemayel, «de larges tranches de la société libanaise, de toutes confessions, qui croient en un Liban  qui représente un message de civilisation et de développement, ceux-là croient également en la liberté et sont nés accrochés à cette dernière».

Dans son discours, le chef des Kataebs a accusé le Hezbollah «de tentative d'éliminer l'esprit libanais», l’accusant d’être un «parti armé qui prend sa communauté (chiite) en otage, et tente de transformer le conflit au Liban en conflit sectaire».

Achat de terrains et changement demographique

Gemayel a également mis en lumière certaines pratiques dont l'achat suspect de terrains, de changements démographiques, de paralysie institutionnelle, ainsi que d'une attaque systématique contre les médias libres.

 «Nous n’avions pas les moyens de forcer l'armée syrienne à se retirer du Liban (en 2005) si nous n’étions pas main dans la main sur la place des Martyrs. Aujourd'hui, nous ne pourrons pas préserver le Liban à moins que nous nous unissions tous à nouveau», a-t-il insisté.

Selon Sami Gemayel, «la classe dirigeante libanaise a livré le pays au Hezbollah sous prétexte de défendre les chrétiens, et nous avons dénoncé ce fait, comme nous avons mis en garde contre l'effondrement économique et l'isolement du Liban de la scène internationale». Aujourd’hui, affirme Gemayel, «certains essaient clairement de nous chasser des équations économiques, diplomatiques et politiques, mais le peuple libanais a exprimé sa véritable volonté lors de la Révolution du Cèdre (en 2005) et la Révolution du 17 octobre (2019)».

Pour Gemayel, il existe aujourd’hui «deux États libanais, la République libanaise et un autre État, qui est la République islamique du Hezbollah, et chaque État a son propre financement, son armée et sa politique étrangère». Selon lui, «la République islamique libanaise essaie de mettre la main sur la République libanaise pluraliste, et nous devons lutter contre de telles tentatives. Nous ne pouvons pas continuer à traiter les pratiques dictatoriales de manière traditionnelle, alors que le compromis avec cette République islamique, les concessions et les règlements les uns après les autres nous ont entraîné vers une situation catastrophique».

«Si quelqu'un ose s'approcher de nos maisons, nous nous défendrons»

«A partir de ce moment, nous refusons de nous soumettre à la volonté du Hezbollah, nous appelons tous les Libanais à assumer leurs responsabilités, et nous insistons à ce que le Hezbollah sache que nous n'accepterons plus ce statu quo», a déclaré le chef du parti chrétien. Gemayel a clairement affirmé que  «si un divorce entre les deux États est inévitable, alors qu'il en soit ainsi, que le Hezbollah l'annonce, car nous n'accepterons pas de vivre comme des citoyens de seconde zone. Nous ne nous soumettrons pas, et nous résisterons».

Gemayel a également réaffirmé le soutien de son parti à l'État et l'armée libanaise, tout en rappelant que «les Kataebs ne sont pas pour la guerre, cependant, si quelqu'un ose s'approcher de nos maisons, nous nous défendrons», a-t-il insisté.

La conférence du parti a coïncidé avec la seconde commémoration annuelle de l'assassinat du chercheur chiite Lokman Slim, connu pour son opposition au Hezbollah. A cette occasion, Gemayel a affirmé sa certitude  «qu'aucun procès n'aura jamais lieu pour faire la lumière sur l'assassinat de Slim, et l'ampleur des intimidations dont sont victimes les Libanais qui s'opposent au Hezbollah est bien connue».

La famille et les amis de Slim ont commémoré vendredi le deuxième anniversaire de son assassinat en l'absence d'acte d'accusation de la justice libanaise. Slim avait déclaré au public qu'il recevait des menaces de mort du Hezbollah avant son assassinat dans le sud du Liban.

Le député Ashraf Rifi, fervent opposant au Hezbollah a déclaré qu’une fois de plus, «ils essaient d'imposer un président et un gouvernement en profitant du vide constitutionnel et en proférant des menaces». Selon Rifi, «le Liban était une icône à l'Est, mais l'axe du mal l'a transformé en un camp terroriste, un laboratoire de Captagon et une scène de meurtre. Ils cherchent maintenant à élire une marionnette pour continuer à contrôler le pays».


Au Liban, la plupart des sites militaires du Hezbollah ont été cédés à l'armée dans le sud du pays

L'armée libanaise est entrée mercredi dans la ville de Hawsh Al-Sayyid Ali, à la frontière orientale du Liban avec la Syrie. (X/@mdbarakat)
L'armée libanaise est entrée mercredi dans la ville de Hawsh Al-Sayyid Ali, à la frontière orientale du Liban avec la Syrie. (X/@mdbarakat)
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  • « Sur les 265 positions militaires du Hezbollah identifiées au sud du fleuve Litani, le mouvement en a cédé environ 190 à l'armée », a indiqué la source, qui a requis l'anonymat.
  • Le président libanais, Joseph Aoun, dont l'élection a été permise par l'affaiblissement du Hezbollah, a affirmé lundi que la question devait être résolue « par le dialogue », car le « Hezbollah est une composante libanaise ».

BEYROUTH : Selon une source proche du mouvement pro-iranien, l'AFP a appris samedi que la plupart des sites militaires du Hezbollah dans le sud du Liban avaient été placés sous le contrôle de l'armée libanaise.

« Sur les 265 positions militaires du Hezbollah identifiées au sud du fleuve Litani, le mouvement en a cédé environ 190 à l'armée », a indiqué la source, qui a requis l'anonymat.

Dimanche, une émissaire américaine en visite à Beyrouth a exhorté les autorités libanaises à accélérer le désarmement du Hezbollah.

« Nous continuons d'exhorter le gouvernement à aller jusqu'au bout pour mettre fin aux hostilités, ce qui inclut le désarmement du Hezbollah et de toutes les milices », a déclaré Morgan Ortagus sur la chaîne locale LBCI. 

Le président libanais, Joseph Aoun, dont l'élection a été permise par l'affaiblissement du Hezbollah, a affirmé lundi que la question devait être résolue « par le dialogue », car le « Hezbollah est une composante libanaise ».

« Nous allons bientôt élaborer une stratégie de défense nationale dans ce cadre », a-t-il ajouté.

Le Hezbollah est le seul groupe libanais à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la « résistance » contre Israël.

Depuis le début de la guerre à Gaza, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban pour soutenir son allié palestinien.

Ces hostilités ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2006 avec des bombardements israéliens intenses au Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, dont la direction a été quasiment décimée. La guerre a fait plus de 4 000 morts.

Israël, qui a maintenu sa présence militaire au Liban dans cinq points « stratégiques » le long de la frontière, continue de mener régulièrement des frappes au Liban, disant viser des infrastructures et des membres du Hezbollah.


Gaza : une délégation du Hamas est attendue au Caire samedi pour discuter d'une trêve

Des Palestiniens prient pour l'Aïd Al-Adha près des ruines de la mosquée Al-Al Rahma détruite par les frappes aériennes israéliennes à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 juin 2024. Le Hamas a déclaré qu'il était prêt à conclure un accord global pour la paix à Gaza. (Reuters)
Des Palestiniens prient pour l'Aïd Al-Adha près des ruines de la mosquée Al-Al Rahma détruite par les frappes aériennes israéliennes à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 juin 2024. Le Hamas a déclaré qu'il était prêt à conclure un accord global pour la paix à Gaza. (Reuters)
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  • « Nous espérons que cette rencontre permettra d'avancer concrètement vers un accord mettant fin à la guerre a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat.
  • « Mais les contacts et les discussions avec les médiateurs sont en cours », a-t-il affirmé.

LE CAIRE : Une délégation du Hamas est attendue samedi au Caire pour des discussions avec les médiateurs égyptiens en vue d'une nouvelle trêve dans la bande de Gaza, a indiqué à l'AFP un responsable du mouvement islamiste palestinien.

« Nous espérons que cette rencontre permettra d'avancer concrètement vers un accord mettant fin à la guerre et à l'agression, et garantissant le retrait complet des forces d'occupation de la bande de Gaza », a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat, en référence à Israël.

Selon lui, le Hamas n'a reçu aucune nouvelle offre de trêve, malgré des informations de médias israéliens rapportant que l'Égypte et Israël avaient échangé des projets de documents portant sur un accord de cessez-le-feu et de libération d'otages.

« Mais les contacts et les discussions avec les médiateurs sont en cours », a-t-il affirmé.

La délégation est conduite par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du Hamas, a-t-il précisé.

Selon le Times of Israel, la proposition égyptienne prévoirait le retour en Israël de 16 otages, huit vivants et huit morts, en échange d'une trêve de 40 à 70 jours ainsi que de la libération d'un grand nombre de prisonniers palestiniens.


Reconnaissance de l'État palestinien : de nombreuses conditions à réunir pour que la France agisse

Emmanuel Macron a répété vendredi dans un message posté sur X en français, anglais, arabe et hébreu que la seule solution au conflit israélo-palestinien était « politique » (Photo AFP)
Emmanuel Macron a répété vendredi dans un message posté sur X en français, anglais, arabe et hébreu que la seule solution au conflit israélo-palestinien était « politique » (Photo AFP)
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  • - Le projet du président français : « Je défends le droit légitime des Palestiniens à un État et à la paix, comme celui des Israéliens à vivre en paix et en sécurité, l'un et l'autre reconnus par leurs voisins », a résumé Emmanuel Macron. 
  • Il a dévoilé le projet d'une telle reconnaissance par Paris dans une « dynamique collective », impliquant la reconnaissance de l'État d'Israël par les pays avoisinants.

PARIS : Toute reconnaissance de l'État palestinien par la France ne contribuera à mettre la solution des deux États avec Israël sur les rails que si elle réunit une myriade de conditions qui semblent pour le moment inatteignables.

Emmanuel Macron a répété vendredi dans un message posté sur X en français, anglais, arabe et hébreu que la seule solution au conflit israélo-palestinien était « politique ». Les obstacles sont de taille.

- Le projet du président français : « Je défends le droit légitime des Palestiniens à un État et à la paix, comme celui des Israéliens à vivre en paix et en sécurité, l'un et l'autre reconnus par leurs voisins », a résumé Emmanuel Macron. 

L'an passé, il avait déclaré que la reconnaissance d'un État palestinien n'était pas un tabou, à condition que ce geste symbolique soit « utile ».

Mercredi, il a dévoilé le projet d'une telle reconnaissance par Paris dans une « dynamique collective », impliquant la reconnaissance de l'État d'Israël par les pays avoisinants.

La conférence pour les deux États, prévue en juin à New York sous l'égide de la France et de l'Arabie saoudite, doit être « un tournant », a-t-il dit. 

Des frontières à définir 

« Les attributs juridico-politiques de l'État palestinien en question n'existent pas aujourd'hui. C'est une pure fiction diplomatique », souligne néanmoins David Khalfa, de la Fondation Jean-Jaurès à Paris.

« Pour qu'un État palestinien soit viable, il faut une continuité territoriale entre Gaza et la Cisjordanie », note Karim Bitar, enseignant à Sciences Po Paris. Or, « on ne voit pas aujourd'hui le gouvernement israélien accepter d'entamer un processus de décolonisation, de mettre un terme à l'occupation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, et de demander aux 700 ou 800 000 colons israéliens de quitter ces territoires occupés », dit-il. 

Une autre question épineuse est celle du désarmement du Hamas, qui a perpétré les attentats sanglants du 7 octobre 2023 en Israël et provoqué les représailles meurtrières de l'armée israélienne à Gaza.

Israël a fait de l'éradication du groupe sa priorité. 

Démilitarisation du Hamas et exfiltration

Quoiqu'affaibli, le groupe « a réussi à recruter des milliers de jeunes miliciens » et dispose encore d'un arsenal lui permettant de « mener des actions de guérilla contre les soldats israéliens et de réprimer dans le sang les leaders de la contestation anti-Hamas à Gaza », observe-t-il.

S'agissant de l'exfiltration de certains cadres du Hamas, la question est complexe à explorer avec ceux qui parlent au Hamas, reconnaît-on à Paris. Comment les exfiltrer et vers quelle destination, en plus du Qatar et de la Turquie ? Des interrogations  qui restent sans réponse actuellement. 

Revitaliser l'Autorité Palestinienne

« Les Israéliens doivent être convaincus que le Hamas va être désarmé, qu'il est exclu de la gouvernance de Gaza et que l'Autorité palestinienne va réellement se réformer », a expliqué à l'AFP une source diplomatique française.

Cela passe par le renforcement de la légitimité de l'Autorité palestinienne, alors que la popularité du Hamas augmente au sein de la population. 

Normalisation avec Israël

Selon Hasni Abidi, enseignant au Global Studies Institute de l'Université de Genève, il faut un changement de personnel politique en son sein pour qu'une Autorité palestinienne revitalisée soit en mesure d'assurer une gouvernance crédible dans la bande de Gaza. Or, ses dirigeants ne manifestent aucun désir de passer la main, ce qui permet à Israël d'entretenir l'idée qu'ils n'ont pas d'interlocuteur crédible.

La source diplomatique rappelle que la normalisation est un processus et pas un acte isolé. Elle souligne que ce processus peut se faire progressivement et que d'autres pays peuvent participer. Cependant, la France est réaliste et ne s'attend pas à un règlement immédiat du conflit israélo-palestinien.