Irak: une équipe de la Deutsche Welle empêchée de tourner une émission

La télévision allemande Deutsche Welle (DW) a annoncé qu'un célèbre journaliste de sa chaîne en arabe avait été empêché d'enregistrer une émission en Irak. (AFP)
La télévision allemande Deutsche Welle (DW) a annoncé qu'un célèbre journaliste de sa chaîne en arabe avait été empêché d'enregistrer une émission en Irak. (AFP)
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Publié le Vendredi 03 février 2023

Irak: une équipe de la Deutsche Welle empêchée de tourner une émission

  • Jaafar Abdul Karim, qui anime la très populaire émission «JaafarTalk», devait enregistrer cette semaine une émission dans un parc de Bagdad
  • Il devait y être question «du chômage des jeunes, de la participation politique et des droits de la femme», a indiqué DW dans un communiqué

BAGDAD: La télévision allemande Deutsche Welle (DW) a annoncé qu'un célèbre journaliste de sa chaîne en arabe avait été empêché d'enregistrer une émission en Irak en raison de "pressions" de responsables irakiens, poussant l'équipe de tournage à quitter Bagdad dans la précipitation.

Contactés par l'AFP, le ministère de l'Intérieur et l'autorité encadrant les médias en Irak n'avaient pas donné suite dans la journée de vendredi.

Jaafar Abdul Karim, qui anime la très populaire émission "JaafarTalk", devait enregistrer cette semaine une émission dans un parc de Bagdad. Il devait y être question "du chômage des jeunes, de la participation politique et des droits de la femme", a indiqué DW dans un communiqué publié jeudi soir.

Des représentants du mouvement de contestation de 2019 et des responsables du gouvernement irakien devaient participer à l'émission, dont l'animateur est très suivi sur les réseaux sociaux pour sa liberté de ton et les sujets sensibles qu'il aborde.

Mais l'équipe a fait l'objet de "pressions croissantes" de la part de "hauts responsables irakiens", a assuré la chaîne.

Les autorités compétentes ont ensuite "soudainement" demandé une "autorisation spéciale de tournage", même si, selon les dires de DW, elle était déjà munie des permis nécessaires.

"Des représentants du ministère de l'Intérieur irakien" se sont rendus à l'hôtel de l'équipe mercredi soir pour informer l'animateur qu'il n'était pas autorisé à travailler sans une autorisation spéciale et que, sans elle, il risquait d'être arrêté, lui assurant que "le gouvernement irakien ne pouvait plus garantir sa sécurité", a encore indiqué DW.

Le lendemain matin, Jaafar Abdul Karim, Allemand d'origine libanaise, et ses collaborateurs ont "dû quitter l'Irak (...) en raison d'inquiétudes liées à leur sécurité".

La Deutsche Welle a indiqué avoir protesté auprès de l'ambassade d'Irak à Berlin.

L'Irak est classé à la 172e place sur 180 au baromètre de Reporters sans frontières (RSF) sur les pays les plus dangereux pour les journalistes. En juin, la mission de l'ONU en Irak déplorait un "environnement de peur et d'intimidation" limitant la liberté d'expression.

Le soulèvement de 2019 avait été réprimé dans le sang et par la suite des dizaines de militants avaient été victimes d'assassinats, tentatives d'assassinat ou d'enlèvements.

"Vous pouvez nous menacer lorsque nous voulons produire notre épisode en Irak, mais vous ne pouvez pas menacer toute une génération qui croit aux droits humains et à la liberté", a réagi Jaafar Abdul Karim sur Twitter vendredi.


Le chef de l'opposition israélienne propose que l'Égypte assume la responsabilité de Gaza

 Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio (R) serre la main du leader de l'opposition israélienne Yair Lapid à Jérusalem le 16 février 2025. (Photo par Evelyn Hockstein / POOL / AFP)
Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio (R) serre la main du leader de l'opposition israélienne Yair Lapid à Jérusalem le 16 février 2025. (Photo par Evelyn Hockstein / POOL / AFP)
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  • « La solution consiste à confier à l'Égypte la gestion de la bande de Gaza pour une durée de huit ans, avec une option de prolongation jusqu'à quinze ans », a déclaré l'ancien Premier ministre israélien.
  • « L'Égypte dirigera une force de paix en partenariat avec les États du Golfe et la communauté internationale pour la gestion et la reconstruction de Gaza », selon M. Lapid.

WASHINGTON : Le chef de l'opposition israélienne, Yaïr Lapid, a proposé  mardi que l'Égypte assume la responsabilité de la bande de Gaza pour huit ans une fois la guerre entre Israël et le Hamas terminée, en échange d'un allégement massif de sa dette.

« La solution consiste à confier à l'Égypte la gestion de la bande de Gaza pour une durée de huit ans, avec une option de prolongation jusqu'à quinze ans », a déclaré l'ancien Premier ministre israélien devant un cercle de réflexion à Washington.

« Dans le même temps, sa dette extérieure sera remboursée par la communauté internationale et les alliés régionaux », a-t-il dit, en faisant valoir la situation économique en Égypte, qui est « au bord du gouffre », et le risque d'une déstabilisation de ce pays qui pourrait « tomber aux mains des Frères musulmans ou pire ».

« L'Égypte dirigera une force de paix en partenariat avec les États du Golfe et la communauté internationale pour la gestion et la reconstruction de Gaza », dévasté par la guerre provoquée par l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, a poursuivi M. Lapid devant la « Fondation pour la défense des démocraties (FDD) ».

Il a ajouté que cela permettrait de créer les conditions d'une « autogestion » dans la bande de Gaza, actuellement contrôlée par le Hamas, qui deviendrait ainsi « totalement démilitarisée ».

Selon lui, ce plan n'est pas « en contradiction » avec celui du président américain Donald Trump, qui a proposé de prendre le contrôle du territoire palestinien et d'y déplacer ses 2,4 millions d'habitants, en Jordanie et en Égypte.

Son projet a suscité un tollé international, mais Israël l'a soutenu.

« Il convient de noter que la proposition ne contredit pas l'idée présentée par le président Trump selon laquelle les États-Unis et la communauté internationale reconstruiront Gaza », a ainsi affirmé M. Lapid.

« Bien au contraire. Elle crée les conditions nécessaires à la reconstruction de Gaza. »

Il suggère également que « l'Égypte prenne le contrôle de la bande de Gaza par le biais d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, y compris la sécurité intérieure et les affaires civiles ».

Des pays du Golfe, l'Égypte et la Jordanie ont tenu vendredi dernier un sommet « informel » à Ryad pour discuter d'un plan alternatif au projet de Donald Trump, mais très peu de détails ont filtré.

Un autre sommet arabe est prévu en Égypte le 4 mars.

Selon l'ONU, le coût de la reconstruction de la bande de Gaza est estimé à plus de 53 milliards de dollars.

Une trêve fragile entre Israël et le Hamas est en vigueur dans le territoire palestinien depuis le 19 janvier.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a suspendu samedi la libération de 620 prisonniers palestiniens, prévue par l'accord, qui devait suivre celle de six otages israéliens par le Hamas.


« Peut-être la dernière chance » pour la solution à deux États, israélien et palestinien, estime l'ONU

Bâtiment des Nations unies et drapeaux (Photo iStock)
Bâtiment des Nations unies et drapeaux (Photo iStock)
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  • Les transformations en cours au Proche-Orient représentent « peut-être notre dernière chance » d'aboutir à la solution à deux États, israélien et palestinien, a estimé mardi une responsable de l'ONU.
  • « Les peuples de la région peuvent sortir de cette période dans la paix, la sécurité et la dignité. Mais cela peut aussi être notre dernière chance de parvenir à la solution à deux États », a-t-elle averti.

NATIONS -UNIES:  Les transformations en cours au Proche-Orient représentent « peut-être notre dernière chance » d'aboutir à la solution à deux États, israélien et palestinien, a estimé mardi une responsable de l'ONU. Elle a notamment mis en garde contre les appels à l'annexion de la Cisjordanie occupée.

« Le Moyen-Orient vit aujourd'hui une transformation rapide, à l'ampleur et l'impact incertains, mais qui représente une opportunité historique », a déclaré devant le Conseil de sécurité Sigrid Kaag, émissaire de l'ONU pour le processus de paix dans la région.

« Les peuples de la région peuvent sortir de cette période dans la paix, la sécurité et la dignité. Mais cela peut aussi être notre dernière chance de parvenir à la solution à deux États », a-t-elle averti.

Dans ce contexte, la poursuite de la colonisation en Cisjordanie, les opérations militaires israéliennes dans ce territoire palestinien occupé, ainsi que les « appels à l'annexion » représentent une « menace existentielle » pour la perspective d'un État palestinien viable et indépendant, et donc pour la solution à deux États, a-t-elle insisté.

La reprise des hostilités à Gaza doit par ailleurs être évitée à tout prix, a-t-elle ajouté, appelant les parties à conclure les négociations sur la deuxième phase de l'accord de trêve.

La résolution du conflit ne pouvant être que « politique », la communauté internationale doit s'assurer que « Gaza reste une partie intégrante d'un futur État palestinien » et que l'unité de Gaza et de la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, soit assurée.

« Il ne peut être question de déplacements forcés », a enfin affirmé Sigrid Kaag, alors que le président américain Donald Trump a dévoilé un plan qui envisage une prise de contrôle de Gaza et le déplacement de sa population hors du territoire.

« Les Palestiniens doivent pouvoir reprendre leur vie, reconstruire et construire un avenir pour Gaza », a-t-elle plaidé.

Selon une première estimation rapide de l'ONU, de la Banque mondiale et de l'UE, le coût de la reconstruction de la bande de Gaza ravagée par l'offensive israélienne en représailles après l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 s'élèverait à 53 milliards de dollars.


L'Arabie saoudite réclame davantage d'attention portée aux droits de l'homme en Palestine

Hala Al-Tuwaijri, la présidente de la Commission saoudienne des droits de l'homme, prononce un discours lors du sommet de haut niveau de la 58ᵉ session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies à Genève. (SPA)
Hala Al-Tuwaijri, la présidente de la Commission saoudienne des droits de l'homme, prononce un discours lors du sommet de haut niveau de la 58ᵉ session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies à Genève. (SPA)
Hala Al-Tuwaijri, la présidente de la Commission saoudienne des droits de l'homme, prononce un discours lors du sommet de haut niveau de la 58ᵉ session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies à Genève. (SPA)
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  • Le responsable saoudien des droits de l'homme a souligné l'engagement de Vision 2030 en faveur de l'égalité et de la paix dans le monde lors d'une session de l'ONU à Genève.

RIYAD :  l'Arabie saoudite a appelé à une plus grande attention sur la situation des droits de l'homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés lors d'une réunion de l'ONU en Suisse.

Le Royaume a également réaffirmé son engagement inébranlable en faveur de la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Cette déclaration fait partie du discours prononcé par la présidente de la Commission saoudienne des droits de l'homme et chef de la délégation du Royaume, Hala Al-Tuwaijri, lors du segment de haut niveau de la 58e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève.

Mme Al-Tuwaijri a déclaré que l'Arabie saoudite avait procédé à des réformes significatives en matière de droits de l'homme, sous l'impulsion de la Vision 2030, qui repose sur les principes d'égalité, de non-discrimination et de droit au développement.

« Cette vision a permis d'autonomiser les femmes, les jeunes et les groupes vulnérables, notamment les personnes handicapées, les personnes âgées et les travailleurs migrants, tout en améliorant la qualité de vie de tous », a déclaré M. Al-Tuwaijri.

« En outre, la Vision 2030 a accru l'efficacité des autorités compétentes pour accueillir des initiatives et des événements mondiaux majeurs, en plaçant les personnes et leurs droits au cœur des priorités nationales. »

M. Al-Tuwaijri a souligné l'engagement du Royaume à renforcer son cadre législatif, qui a mis en place un système juridique solide pour protéger et faire respecter les droits de l'homme.

Grâce à de vastes réformes juridiques et à de nouvelles lois, l'Arabie saoudite a renforcé la protection de tous les individus. Le Royaume accueille désormais une société diversifiée avec plus de 15 millions d'étrangers de plus de 60 nationalités, représentant plus de 44 % de la population, qui jouissent de leurs droits dans le cadre des normes les plus élevées de protection juridique.

Mme Al-Tuwaijri a réaffirmé l'engagement de l'Arabie saoudite à promouvoir la paix et la sécurité internationales, guidée par ses valeurs fondamentales et son adhésion à la Charte des Nations unies.

Elle a également souligné le soutien du Royaume aux causes justes et son rôle proactif dans la résolution de crises mondiales, notamment ses efforts dans le cadre de la crise ukrainienne.

La médiation menée par le prince héritier Mohammed bin Salman a notamment abouti à plusieurs échanges de prisonniers réussis entre la Russie et l'Ukraine, a déclaré Mme Al-Tuwaijri.

« Pour que les droits de l'homme soient universellement défendus, nous devons cultiver des sociétés fortes en affrontant les pratiques néfastes qui sapent l'harmonie sociale, notamment le mépris des religions, les discours de haine et l'affaiblissement des valeurs familiales », a-t-elle conclu.

Mme Al-Tuwaijri a réaffirmé l'engagement du Royaume à approfondir la coopération avec les mécanismes des droits de l'homme des Nations unies, soulignant l'importance de respecter les différentes valeurs et d'embrasser la diversité culturelle et civilisationnelle pour protéger et promouvoir les droits de l'homme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com