CASABLANCA: Les ambitions vertes du Maroc se confirment de plus en plus. Le Royaume va être doté d’une usine de chauffe-eau solaires 100% marocaine. Baptisée «MySol CES», l’usine, dont les travaux de construction ont commencé le 16 janvier 2023 au parc industriel d’Aïn Johra à Tiflet, près de la capitale Rabat, est la première du genre dans le pays.
«Cette usine est essentielle pour le royaume du Maroc, dans la mesure où la technologie utilisée pour la fabrication des chauffe-eau solaires a été développée par des chercheurs marocains. C’est une première et cela nous réconforte dans notre ambition de contribuer à la souveraineté industrielle et énergétique du Maroc. Cette initiative ne peut se réaliser que par l’émergence d’un véritable écosystème autour des énergies renouvelables au sein duquel la recherche et le développement sont les piliers», déclare Badr Ikken, président exécutif de Global investment and innovation incentives (Gi3), à Arab News en français.
L’initiateur du projet est connu des milieux des énergies renouvelables au Maroc. Il a dirigé pendant une dizaine d’années l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (Iresen), un institut qu’il a cofondé après avoir occupé le poste de directeur de développement de l'Agence marocaine pour l'énergie durable (Masen).
Emplois directs et indirects
L’usine a nécessité, dans sa première phase, un investissement de 60 millions de dirhams (1 dirham marocain = 0,091 euro) et elle permettra la création de huit cent quatre-vingts emplois directs et indirects. Elle sera opérationnelle avant le deuxième semestre 2023 et elle produira quarante mille unités de chauffe-eau solaires par an «Made in Morocco», développés et conçus par des chercheurs et des experts marocains.
Une convention de partenariat scientifique et technologique a été signée entre l’entreprise Gi3 et l’université Sidi Mohamed ben Abdallah de Fès, afin d’accompagner le développement des procédures, d’assurer une innovation continue des chauffe-eau solaires et de garantir une meilleure qualité et compétitivité sur le long terme.
Une convention de partenariat scientifique et technologique a été signée entre l’entreprise Gi3 et l’université Sidi Mohamed ben Abdallah de Fès, afin d’accompagner le développement des procédures, d’assurer une innovation continue des chauffe-eau solaires et de garantir une meilleure qualité et compétitivité sur le long terme. Les produits seront destinés au marché marocain en premier lieu, avant de viser l’export, notamment vers les marchés européen et africain, indique M. Ikken.
À l’occasion de la cérémonie célébrant le début des travaux de l’usine, le ministre marocain du Commerce et de l’Industrie, Ryad Mezzour, s’est félicité de ce projet industriel pilote. Il a souligné son importance dans le développement d’une filière solaire 100% marocaine, portée par des ingénieurs et des chercheurs marocains.
Filières industrielles vertes
«Ce projet, qui s’aligne parfaitement avec les orientations du Royaume en matière d’efficacité énergétique, permettra l’émergence de nouvelles filières industrielles vertes, compétitives et à forte valeur ajoutée et il contribuera à la souveraineté industrielle et énergétique du Royaume», a déclaré le ministre, avant de lancer un appel aux entreprises marocaines à explorer les nombreuses opportunités qu’offre ce secteur afin d’identifier et de développer de nouveaux segments porteurs.
Après l’usine des chauffe-eau solaires, Badr Ikken inaugurera dans le courant de l’année une autre unité de production spécialisée dans les cellules photovoltaïques. Baptisée «MySol PV», elle sera la première du genre en Afrique et dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena), précise-t-il avec fierté. Ce projet structurant permettra, selon notre source, de faire émerger une filière solaire à forte valeur ajoutée qui entraînera dans son sillage de nouveaux acteurs industriels spécialisés dans les énergies solaires.