En Afrique du Sud, la crise de l'électricité n'épargne pas les morts

Des partisans du Congrès national africain (ANC) (à gauche et à droite) chahutent des partisans de l'Alliance démocratique (DA) alors qu'ils marchent vers Luthuli House, le siège de l'ANC au pouvoir, lors d'une manifestation contre la crise énergétique prolongée qui a vu les Sud-Africains subir des coupures de courant record, à Johannesburg, le 25 janvier 2023. (Photo : MARCO LONGARI / AFP)
Des partisans du Congrès national africain (ANC) (à gauche et à droite) chahutent des partisans de l'Alliance démocratique (DA) alors qu'ils marchent vers Luthuli House, le siège de l'ANC au pouvoir, lors d'une manifestation contre la crise énergétique prolongée qui a vu les Sud-Africains subir des coupures de courant record, à Johannesburg, le 25 janvier 2023. (Photo : MARCO LONGARI / AFP)
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Publié le Vendredi 27 janvier 2023

En Afrique du Sud, la crise de l'électricité n'épargne pas les morts

  • Dans la première puissance industrielle africaine, la crise de l'électricité s'est aggravée depuis l'année dernière et le courant est coupé parfois plus de 11 heures par jour
  • Pour les pompes funèbres, ces coupures signifient des systèmes de réfrigération à l'arrêt

JOHANNESBURG : En Afrique du Sud, les familles se recueillent traditionnellement autour du défunt pendant une semaine, parfois plus. Mais désormais, à cause de coupures d'électricité endémiques, la conservation des corps relève du défi et les pompes funèbres veulent enterrer les morts au plus vite.

Dans la première puissance industrielle africaine, la crise de l'électricité s'est aggravée depuis l'année dernière et le courant est coupé parfois plus de 11 heures par jour.

Pannes, pénuries, l'entreprise publique Eskom, qui produit 90% de l'électricité en Afrique du Sud et rongée par les dettes après des années de mauvaise gestion, se débat avec des centrales vieillissantes et mal entretenues.

Le pays est soumis depuis des mois à des délestages programmés, pendant plusieurs heures et plusieurs fois par jour, atteignant des durées records.

Pour les pompes funèbres, ces coupures signifient des systèmes de réfrigération à l'arrêt.

Le secteur encourage les familles à enterrer leurs morts en quatre jours maximum. Aussi pour réduire les coûts, car les foyers et les entreprises qui en ont les moyens fonctionnent avec des générateurs nourris au diesel, dans un contexte général d'inflation et de hausse du prix du carburant.

Grace Matila, croque-mort de 52 ans installé à Johannesburg, raconte à l'AFP avoir du mal à faire face aux coûts supplémentaires et envisager d'augmenter les factures.

Les coupures répétées détériorent aussi les machines qui finissent par rendre l'âme: «Heureusement, j'avais un compresseur de secours pour ma chambre froide, sinon vous imaginez ce qui aurait pu se passer?», tempête M. Matila.

- «Effet domino» -

«Un confrère a dû fermer son affaire parce que les autorités ont découvert un corps en décomposition», raconte Mike Nqakula, 61 ans, qui a une entreprise de pompes-funèbres dans la petite ville d'Uitenhage, au sud du pays. «Les générateurs ne sont pas bon marché», ajoute-t-il.

En plus des problèmes logistiques, les professionnels du secteur sont confrontés à des ralentissements pour déclarer les décès et obtenir les permis d'inhumer: les administrations qui délivrent les certificats de décès sont elles aussi incapables de délivrer les documents en cas de panne de courant.

Dans certaines régions reculées, «il faut parfois plusieurs heures avant de réussir à joindre une ambulance et qu'elle arrive sur place pour formellement déclarer le décès», puis finalement organiser l'enlèvement du corps, déplore Dududu Magano, porte-parole de la SAFPA, évoquant des réseaux téléphoniques également perturbés par les coupures d'électricité.

«Un effet domino», soupire-t-il.

L'annonce récente d'une hausse des tarifs pour renflouer les caisses d'Eskom a provoqué la colère dans le pays. Plusieurs milliers de Sud-Africains ont manifesté cette semaine à Johannesburg et au Cap, à l'appel du premier parti d'opposition (DA, Alliance démocratique).

Le président Cyril Ramaphosa, qui a reconnu que la crise fait «des ravages dans les entreprises» mais ajouté qu'elle «ne pourra pas être résolue en une nuit», a déclaré s'être opposé à cette augmentation.

L'Afrique du Sud tire encore 80% de son électricité du charbon, générant une grave pollution dénoncée par les défenseurs de l'environnement. Une enveloppe de 98 milliards de dollars a été approuvée pour la transition énergétique de la puissance africaine à la COP27.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.