SAINT-OUEN: La présidente d'Ile-de-France Mobilités Valérie Pécresse a appelé lundi à "un nouveau pacte de financement durable" des transports dans la région capitale, alors que l'institution régionale a besoin de milliards d'euros pour financer les nouvelles lignes.
L'autorité régionale des transports va faire face à "une déferlante" de charges nouvelles, et devoir débourser "plusieurs centaines de millions d'euros par an" à partir de 2024, s'est-elle alarmée en ouvrant des assises du financement des transports en Ile-de-France.
"Comment est-ce qu'on ouvre ces nouvelles lignes sans faire payer les voyageurs?" a demandée l'élue (LR), qui vient d'augmenter fortement les prix des tickets et abonnements.
"J'appelle à un nouveau pacte de financement durable pour les transports", a lancé Mme Pécresse devant des élus, professionnels des transports et représentants des usagers.
Le directeur général d'IDFM Laurent Probst, qui vient difficilement de boucler son budget 2023, a évalué à 800 millions d'euros les nouveaux besoins de financement pour l'an prochain, dont 200 millions concernent l'offre supplémentaire des transports pour les Jeux olympiques.
Ces besoins doivent augmenter ces prochaines années, au fur et à mesure de l'ouverture de nouvelles infrastructures: prolongement des lignes 11 et 14 du métro, de la ligne E du RER, des trams T1, T3a, T7, T8, ouverture du T12 et surtout du métro du Grand Paris. IDFM doit en outre commencer à rembourser à l'Etat 2 milliards d'euros d'avance remboursable de la "dette Covid".
Les coûts de fonctionnement du seul métro du Grand Paris devraient atteindre le milliard d'euros par an à partir de 2031, année prévue de son achèvement. A cette date, IDFM aura besoin de 2,6 milliards d'euros supplémentaires par rapport à la situation actuelle, selon M. Probst.
L'exploitation du réseau francilien coûte actuellement près de 11 milliards d'euros par an, dont 80% environ vont à la RATP et la SNCF. Le tiers de la somme vient des usagers et 48% du versement mobilité, une taxe sur la masse salariale des entreprises de plus de 11 employés, le solde étant des contributions publiques.
La réunion de lundi, une journée d'échanges au siège de la région à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), doit préparer "des décisions qui sont attendues (...) au printemps", a relevé le préfet de région Marc Guillaume.
Les orateurs lundi ne semblaient pas compter sur les voyageurs supplémentaires pour financer les nouvelles lignes.
Parmi les autres sources possibles de recettes, on peut citer des taxes sur les plus-values immobilières, une baisse de la TVA (la différence étant reversée à IDFM), ou une modulation des tarifs.