Inde: blocage d'un documentaire «hostile» de la BBC sur le Premier ministre Modi

Modi est accusé d'avoir ordonné aux forces de l'ordre de fermer les yeux sur l'excès de violence qui a fait au moins 1 000 morts, dont la plupart étaient des musulmans minoritaires. (Fichier, AFP)
Modi est accusé d'avoir ordonné aux forces de l'ordre de fermer les yeux sur l'excès de violence qui a fait au moins 1 000 morts, dont la plupart étaient des musulmans minoritaires. (Fichier, AFP)
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Publié le Lundi 23 janvier 2023

Inde: blocage d'un documentaire «hostile» de la BBC sur le Premier ministre Modi

  • Le documentaire affirme que le Premier ministre, alors chef de l'Etat du Gujarat, a ordonné à la police de fermer les yeux sur les graves violences qui ont fait au moins 1 000 morts, la plupart parmi la minorité musulmane
  • Selon le conseiller du gouvernement, plusieurs ministres ont examiné le documentaire et estimé qu'il remettait en cause la crédibilité de la Cour suprême indienne, qui a blanchi M. Modi en 2012

NEW DELHI: Le gouvernement indien a annoncé samedi avoir bloqué des vidéos et des tweets partageant un documentaire de la BBC sur le rôle du Premier ministre Narendra Modi dans les émeutes communautaires du Gujarat en 2002, le qualifiant de "propagande".

Le documentaire intitulé "Inde: la question Modi" affirme que le Premier ministre, alors chef de l'Etat du Gujarat, a ordonné à la police de fermer les yeux sur les graves violences qui ont fait au moins 1.000 morts, la plupart parmi la minorité musulmane.

Les vidéos sur YouTube et les tweets partageant la "propagande hostile et les bêtises anti-Inde de @BBCWorld, déguisées en +documentaire+ (...) ont été bloqués", a déclaré samedi sur Twitter Kanchan Gupta, conseiller au gouvernement.

Twitter a également reçu l'ordre de bloquer plus d'une cinquantaine de publications comportant des liens vers des vidéos du documentaire hébergées sur YouTube.

Les deux entreprises, qui n'ont pas fait de commentaire dimanche, ont respecté les instructions, a affirmé M. Gupta, pour qui ce programme peut potentiellement affecter les "relations amicales" de l'Inde avec l'étranger.

Selon lui, plusieurs ministres ont examiné le documentaire et estimé qu'il remettait en cause la crédibilité de la Cour suprême indienne, qui a blanchi M. Modi en 2012.

Certains tweets en faisaient encore apparaître dimanche des extraits. Le programme n'a pas été diffusé en Inde, démocratie la plus peuplée du monde.

Les émeutes de 2002 ont démarré au Gujarat après que 59 pèlerins hindous ont été tués dans un incendie, à bord d'un train. Par la suite, 31 musulmans ont été condamnés pour association de malfaiteurs et meurtre.

La documentaire de la BBC reprend notamment un rapport déclassifié du ministère des Affaires étrangères britannique, qui cite des sources anonymes selon lesquelles Narendra Modi aurait rencontré des officiers de police pour leur "ordonner de ne pas intervenir" lors des violences anti-musulmans qui ont suivi la mort des pèlerins.

Ces violences, commises par des groupes d'extrême droite hindous, étaient "politiquement motivées" avec l'objectif de "purger les musulmans des zones hindoues", ajoute le rapport du ministère.

Cette "campagne de violence systématique a toutes les caractéristiques de la purge ethnique" et était impossible "sans le climat d'impunité créé par le gouvernement de l'Etat (...) Narendra Modi est directement responsable", conclut le rapport.

M. Modi, qui a dirigé l'Etat du Gujarat de 2001 à son élection au poste de Premier ministre en 2014, avait brièvement été interdit de séjour aux Etats-Unis en raison de ces violences.


Ukraine: Macron pense qu'une "trêve" est possible dans les "semaines à venir"

Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec le président américain Donald Trump dans la salle Est de la Maison Blanche à Washington, DC, le 24 février 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec le président américain Donald Trump dans la salle Est de la Maison Blanche à Washington, DC, le 24 février 2025. (AFP)
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  • Le président français Emmanuel Macron, en visite à Washington, a déclaré lundi qu'une "trêve" en Ukraine pourrait être conclue "dans les semaines à venir", trois ans jour pour jour après le début de la guerre
  • Emmanuel Macron a par ailleurs appelé les Etats-Unis à se montrer solidaires des Européens en cas de fin des combats en Ukraine

WASHINGTON: Le président français Emmanuel Macron, en visite à Washington, a déclaré lundi qu'une "trêve" en Ukraine pourrait être conclue "dans les semaines à venir", trois ans jour pour jour après le début de la guerre en Ukraine déclenchée par l'invasion russe.

"Le schéma devrait être le suivant: des négociations entre les Etats-Unis et la Russie et entre les Etats-Unis et l'Ukraine", a affirmé M. Macron dans un entretien accordé à la chaîne Fox News, saluant l'annonce par Donald Trump de la possible visite prochaine du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, à la Maison Blanche.

"Il faut d'abord une trêve. Je pense qu'elle pourrait être conclue dans les semaines à venir", a poursuivi, en anglais, le chef de l'Etat français, qui ces derniers jours a échangé avec la quasi-totalité des dirigeants européens.

"Si elle n'est pas respectée, ce sera la meilleure preuve que la Russie n'est pas sérieuse", a avancé Emmanuel Macron, en marge de sa rencontre avec son homologue américain Donald Trump à la Maison Blanche, largement consacrée à la guerre en Ukraine.

Emmanuel Macron a par ailleurs appelé les Etats-Unis à se montrer solidaires des Européens en cas de fin des combats en Ukraine. Il a affirmé avoir parlé à 30 dirigeants européens et leurs alliés, dont beaucoup se sont dits, selon lui, ouverts à un accord.

"Si nous étions attaqués, imaginons une seconde que la Russie puisse violer ce traité. Que va-t-il se passer? Ils ont besoin de ce message de solidarité de la part des Etats-Unis", a poursuivi Emmanuel Macron.

Malgré d'énormes divergences qui persistent sur le fond, le président français a déclaré être "convaincu qu'il y avait un chemin" avec Donald Trump pour mettre fin à la guerre en Ukraine.


La cheffe de la diplomatie de l'UE annonce se rendre aux États-Unis mardi

La Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, donne une conférence de presse lors du Conseil des affaires étrangères de l'UE au siège de l'UE à Bruxelles, le 24 février 2025. (Photo by JOHN THYS / AFP)
La Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, donne une conférence de presse lors du Conseil des affaires étrangères de l'UE au siège de l'UE à Bruxelles, le 24 février 2025. (Photo by JOHN THYS / AFP)
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  • Kaja Kallas, a annoncé lundi qu'elle rencontrerait le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, aux États-Unis en milieu de semaine.
  • « Je pense qu'il est important que nous ayons autant d'interactions que possible avec la nouvelle administration américaine », a-t-elle déclaré, en référence à la visite du président français Emmanuel Macron à Washington lundi.

BRUXELLES : La cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas, a annoncé lundi qu'elle rencontrerait le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, aux États-Unis en milieu de semaine.

« Je pense qu'il est important que nous ayons autant d'interactions que possible avec la nouvelle administration américaine », a-t-elle déclaré, en référence à la visite du président français Emmanuel Macron à Washington lundi.

Trois ans après le début de l'invasion russe en Ukraine, les Européens craignent que le président américain Donald Trump mette fin au conflit dans des conditions favorables à Moscou et sans garantir la sécurité de Kiev.

Ils réclament, pour l'instant en vain, une place à la table des négociations.

« Si l'on regarde les messages qui nous viennent des États-Unis, il est clair que le discours russe est très présent », a-t-elle alerté depuis Bruxelles. « Ces déclarations nous inquiètent tous », a-t-elle assuré.

« Il est clair que nous avons déjà eu des différends par le passé, mais nous avons toujours réussi à les régler, et nous espérons y parvenir cette fois-encore », a-t-elle ajouté.

La cheffe de la diplomatie de l'UE se rend aux États-Unis mardi pour la première fois depuis que Donald Trump a prêté serment.

Ce déplacement survient après des menaces répétées du président américain concernant le commerce et la défense. Ses réunions avec le chef de la diplomatie américaine et d'autres responsables auront lieu mercredi et jeudi, a-t-elle précisé.  


Le Conseil de l'Europe réaffirme son « entier soutien » à l'Ukraine

Durant la nuit de lundi à mardi, le Palais de l'Europe sera illuminé aux couleurs du drapeau ukrainien. (Photo Getty Images)
Durant la nuit de lundi à mardi, le Palais de l'Europe sera illuminé aux couleurs du drapeau ukrainien. (Photo Getty Images)
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  • « Trois ans plus tard, notre soutien est entier », a assuré le secrétaire général du Conseil, Alain Berset, lors d'une cérémonie organisée sur le parvis de l'institution à Strasbourg.
  • « L'avenir de l'Ukraine est européen et c'est ensemble, sur les valeurs que nous partageons, celles d'une Ukraine libre et souveraine, d'une paix juste et durable, et d'une Europe forte et unie, que nous l'écrivons », a conclu M. Berset.

STRASBOURG : À l'occasion du troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine, le Conseil de l'Europe a réaffirmé lundi son « entier soutien » à Kiev, dont l'avenir est « européen ».

« Trois ans plus tard, notre soutien est entier », a assuré le secrétaire général du Conseil, Alain Berset, lors d'une cérémonie organisée sur le parvis de l'institution à Strasbourg.

« Le Conseil de l'Europe est aux côtés de l'Ukraine pour obtenir réparation, lutter contre les crimes de guerre et l'impunité, renforcer la démocratie, protéger les enfants d'Ukraine, et permettre à ce pays de continuer d'exister », a poursuivi M. Berset.

« L'avenir de l'Ukraine est européen et c'est ensemble, sur les valeurs que nous partageons, celles d'une Ukraine libre et souveraine, d'une paix juste et durable, et d'une Europe forte et unie, que nous l'écrivons », a conclu M. Berset.

« L'Ukraine se bat non seulement pour sa survie, mais aussi pour l'avenir de l'Europe, pour les principes mêmes sur lesquels repose le Conseil de l'Europe, à savoir les droits de l'Homme, la démocratie et l'État de droit », a souligné Borys Tarasyuk, le représentant permanent de l'Ukraine auprès du Conseil de l'Europe.

« Le chemin reste difficile, mais nous ne le parcourons pas seuls. La solidarité de nos partenaires, l'unité des nations démocratiques et la force de nos valeurs communes nous mèneront à la victoire : l'Ukraine l'emportera, la justice sera rendue », a-t-il ajouté.

L'hymne national ukrainien a été joué, repris par des membres du public la main sur le cœur, certains tenant le drapeau bleu et jaune du pays, puis l'hymne européen a retenti.

Le Conseil de l'Europe, fondé en 1949, réunit 46 pays. La Russie en a été exclue en mars 2022, après l'invasion de l'Ukraine.

Un Registre des dommages a été mis en place en avril 2022 pour recueillir les demandes des Ukrainiens concernant les dommages qu'ils ont subis depuis l'invasion russe débutée le 24 février 2022.

M. Berset a déclaré à l'issue de la cérémonie, lors d'une réunion extraordinaire des délégués des ministres, que ce registre « fonctionne » et « doit se poursuivre avec un mécanisme d'indemnisation et de compensation complet ».

« Nous avançons également concernant l'établissement d'un tribunal spécial pour les crimes d'agression », a-t-il ajouté à propos de ce tribunal qui aura pour mission de juger les crimes d'« agression » russe, mais pas les crimes de guerre relevant de la Cour internationale de Justice.

Lors de cette réunion, qui était consacrée aux prisonniers civils ukrainiens détenus en Russie, deux Ukrainiennes ont témoigné, dont l'une a expliqué avoir été emprisonnée pendant deux ans, violée et torturée.

Durant la nuit de lundi à mardi, le Palais de l'Europe sera illuminé aux couleurs du drapeau ukrainien.