LONDRES: Les efforts pour protéger l’économie, la résilience et les idéaux palestiniens doivent être triplés au moment où la solution à deux États destinée à mettre fin au conflit avec Israël devient de plus en plus improbable, a déclaré jeudi le président de la Banque de Palestine, Hashim Shawa.
M. Shawa, qui s’exprimait dans le cadre d’une session intitulée «Pour l’amour de la paix: relancer l’économie palestinienne» organisée lors du Forum économique mondial de Davos, a affirmé que les Israéliens et les Palestiniens craignent que la solution à deux États ne se concrétise pas dans le climat politique actuel.
Le gouvernement israélien le plus à droite de l’histoire est arrivé au pouvoir le mois dernier et le Premier ministre palestinien l’a accusé de bloquer «même les moyens les plus pacifiques de combattre l’occupation».
«Nous sommes tous inquiets d’assister à la fin, ou peu s’en faut, d’une solution à deux États. Nous observons ce qui se passe après les récentes élections en Israël et je ne sais vraiment pas où vont les choses», a confié M. Shawa.
«Tout le monde attend de voir, mais la situation ne semble pas rassurante.»
«C’est pour cette raison que nous devons tirer la sonnette d’alarme. Non pour semer la panique, mais plutôt pour doubler, voire tripler nos efforts en vue de protéger nos idéaux ainsi que nos valeurs de démocratie et de droit international, en plus de préserver notre économie et notre résilience.»
Il a expliqué que pour chaque dollar d’aide reçu par la Palestine (1 dollar = 0,92 euro), 2,5 à 3 dollars ont été investis dans le secteur privé.
«N’oubliez pas qu’il y a sur le terrain cinq millions de Palestiniens qui poursuivent chaque jour leurs activités. Ils emmènent leurs enfants à l’école, les éduquent et investissent leur capital et leur richesse dans leurs entreprises, des plus petites aux plus grandes; et cela ne risque pas de changer», a-t-il ajouté.
«Cela nous donne de l’espoir. La banque et ses partenaires ont intensifié ces activités à tous les niveaux.»
M. Shawa a affirmé avec fierté que la banque est la première à fournir un certain équilibre entre hommes et femmes au niveau du conseil d’administration dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
«Si davantage de femmes occupent des postes dans l’élaboration des politiques, la prise de décision et les emplois importants, que ce soit dans le secteur public ou privé, nous pouvons assister à un changement transformationnel», a-t-il soutenu.
Le président a ajouté que le fait de structurer la banque de cette manière prouve qu’il est possible de bien le faire, de respecter l’équilibre entre les sexes, de réaliser beaucoup de profits, de réussir et d’être plus résistant, «même sous une occupation terrible qui vous prive de libertés».
«Ce sont les femmes qui souffrent le plus de l’occupation; dans tout conflit militaire, elles font face à de nombreux problèmes. Elles subissent toujours les pires conséquences», a-t-il déploré.
«En les incluant dans l’économie, en leur donnant accès au financement, en les responsabilisant et en les impliquant davantage dans la prise de décision, il est possible de faire preuve d’une approche équilibrée pour gérer l’entreprise et résoudre les problèmes.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com