PARIS: Continent le plus prometteur à l’échelle de la planète, mais qui n’a pas encore toutes les cartes en main pour concrétiser son avenir, l'Afrique est le continent le plus jeune et celui qui connaît actuellement la croissance la plus rapide.
Ce n’est pas un détail: ce continent détient à lui seul 65% des terres arables non cultivées restantes dans le monde. Il possède par ailleurs un vaste potentiel d'énergie renouvelable et une abondance de minéraux essentiels à la transition énergétique.
Lors d’une session développée en collaboration avec la South African Broadcasting Corporation (SABC) et consacrée à l’avenir de l'Afrique, les participants ont cherché à mettre en relief comment les dirigeants africains peuvent tirer le meilleur parti de cette opportunité qui leur est donnée.
Les participants à la session
Mohamed Bazoum, président de la république du Niger
Najla Bouden, Première ministre de Tunisie
Alain Berset, président de la Confédération suisse 2023 et conseiller fédéral de l'intérieur
Winnie Byanyima, sous-secrétaire générale des Nations unies et directrice exécutive du Programme commun des nations unies sur le VIH/sida (Onusida), Genève
Mostafa Terrab, PDG du groupe OCP, Maroc
Imtiaz Patel, président du groupe MultiChoice
En l’état actuel des choses, l’intégration commerciale en Afrique est de 2% dans les échanges commerciaux à l'échelle du Maghreb, ont noté les participants au panel.
Pour la Première ministre tunisienne, Najla Bouden, il est temps que l’Afrique prenne en charge, dans un contexte de crise multidimensionnelle, la pauvreté, le terrorisme et le changement climatique. Pour cela, il est essentiel de mettre en place plusieurs priorités. Tout d’abord, il est nécessaire d’investir dans la jeunesse et les femmes d’Afrique; il faut également stimuler les start-up, trouver le bon mix énergétique, et dynamiser la connectivité digitale à travers l’ensemble du continent.
Enfin, une coopération Sud-Sud triangulaire doit être instaurée.
Au sujet du Printemps arabe en Tunisie, la Première ministre affirme que la transition démocratique dans son pays «n’est pas en péril», mais que «la résistance de changement est toujours là», ajoutant: «Il y aura un changement de paradigme.»
Pour le président du groupe MultiChoice, Imtiaz Patel, l'Afrique «n'est pas un continent facile». En effet, «il faut s'y engager pour le long terme, être résolu, déterminé, et rendre à l'Afrique ce qu'elle nous donne».
Au sujet de la crise économique que traverse le continent, Alain Berset, président de la Confédération suisse 2023 et conseiller fédéral de l'intérieur, estime pour sa part que «la crise de la dette étouffe l'Afrique» et qu’il est indispensable de la «résoudre».
Les participants notent également que les pays d’Afrique du Nord sont faiblement ouverts au commerce international. Leurs affaires se caractérisent par leur forte concentration géographique et leur faible diversification de produits.
Cette région constitue une illustration extrême du déficit d’intégration et de la faiblesse du commerce intrazone, secteur dans lequel, à l'échelle du Maghreb, l'intégration de l'Afrique est de 2%.
Prenant l’exemple du Maroc, les participants relèvent que ce pays a d'abord voulu se tourner vers l'Union européenne en demandant à cette organisation son adhésion, qui a été rejetée en octobre 1987. Puis le royaume chérifien s'est tourné vers l'Afrique en 2017, réussissant son intégration.
La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) a ainsi offert au Maroc une opportunité supplémentaire de croissance et de prospérité.
EN BREF
La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) pourrait apporter des avantages économiques et sociaux importants pour la région.
En outre, la zone de libre-échange a offert l’occasion d’accélérer le commerce intra-africain et de faire du commerce un moteur de croissance et de développement durable plus efficace.
Aujourd’hui, le Maroc récolte les fruits de cette intégration.