Liban: Mikati convoque les ministres et appelle à l'unité pour élire un nouveau président

Le Premier ministre libanais par intérim, Najib Mikati, à droite au centre, dirige la réunion du cabinet à Beyrouth, le 18 janvier 2023 (Photo, AP).
Le Premier ministre libanais par intérim, Najib Mikati, à droite au centre, dirige la réunion du cabinet à Beyrouth, le 18 janvier 2023 (Photo, AP).
Short Url
Publié le Jeudi 19 janvier 2023

Liban: Mikati convoque les ministres et appelle à l'unité pour élire un nouveau président

  • Dix-sept ministres, dont sept des douze ministres chrétiens, ont participé à la session
  • Les ministres du Courant patriotique libre ont boycotté la session

BEYROUTH: Le gouvernement intérimaire libanais a tenu mercredi sa deuxième session dans un contexte de vide présidentiel.
Les ministres du Courant patriotique libre ont boycotté la session, prétextant qu'un gouvernement intérimaire n'a pas le droit de tenir des sessions pour gérer les affaires du pays.
Dix-sept ministres ont participé à la session, dont sept des douze ministres chrétiens. Les ministres du Hezbollah étaient également présents après avoir reçu l'autorisation de leur chef, Hassan Nasrallah.
Au total, six étaient absents: les ministres de la Défense, des Affaires étrangères, de l'Énergie, des Émigrés, des Affaires sociales et de la Justice.
Le Premier ministre par intérim, Najib Mikati, a persuadé le ministre de l'Économie, Amin Salam, et le ministre du Tourisme, Walid Nassar, d'y assister. Tous deux sont affiliés au Courant patriotique libre (CPL) mais n'en sont pas des membres officiels.
Il a également convaincu Kamal Hayek, président du Conseil d'administration d'Électricité du Liban, d'y assister malgré l'influence du CPL sur le ministère de l'Énergie.    
Mikati, qui a été vivement critiqué par le CPL pour la tenue des sessions du Conseil des ministres, a affirmé que leur seul but était de servir les citoyens pendant une crise nationale.
Le Cabinet a approuvé deux avances de trésorerie. La première, d'un montant de 62 millions de dollars (1 dollar = 0,93 euro), servira à payer le carburant des navires qui attendent déjà en mer. Le trésor a déjà dû payer des amendes sur ces cargaisons.
La seconde, d'un montant de 54 millions de dollars, est destinée à payer l’entretien des centrales électriques du Liban.
Mikati a déclaré par la suite que le gouvernement devait prendre des mesures pour protéger la sécurité alimentaire en obtenant des liquidités afin de payer les produits de première nécessité comme le blé. Ces besoins ne peuvent être reportés à des fins sectaires et politiques, a-t-il ajouté.
«Toute action du gouvernement à l'avenir sera conforme à la logique de la Constitution et à la sauvegarde du partenariat. Elle ne cherche pas à défier ou à provoquer une quelconque partie», a-t-il souligné.
Il a déclaré que tous les membres du Parlement devaient s'unir dans le but de résoudre les problèmes de la nation, notamment le choix d'un nouveau président.
«L'esprit du partenariat et du respect de la Constitution serait que chacun assume sa responsabilité nationale; d'où notre appel à avancer rapidement vers le consensus afin d'élire un président capable de rassembler les Libanais avant qu'il ne soit trop tard.»
Les querelles politiques se sont toutefois poursuivies alors que le Parlement se préparait jeudi à une onzième tentative d'élection d'un nouveau président.
Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a accusé le Hezbollah et ses alliés de faire obstacle au processus.
Il a également confié que le président du Parlement, Nabih Berri, aidait le bloc à perturber les séances de vote dans le but d'épuiser les députés et d'imposer leur candidat préféré.
«Nous n'accepterons pas cela, et nous consulterons toutes les parties pour convenir d'un président souverain», a assuré Geagea.
Le Conseil des évêques maronites a exhorté les députés à assumer leurs responsabilités afin d’éviter l'effondrement du pays.
En vertu de la Constitution libanaise, un maronite assume généralement la présidence, tandis que d'autres se voient attribuer des rôles clés, notamment la direction de l'armée, le poste de gouverneur de la Banque du Liban et des postes judiciaires de haut niveau.
Le Conseil a révélé qu'il craignait une tentative de créer un vide dans les positions maronites en particulier, et les positions chrétiennes en général, pour changer l'identité de la nation.
Les enseignants du secteur public ont quant à eux organisé des sit-in pour protester contre le fait qu'ils ne sont pas payés, affirmant que la situation était si périlleuse que nombre d'entre eux ne pouvaient pas couvrir les frais de déplacement pour se rendre au travail.
Les pays donateurs ont jusqu'à présent refusé les appels à l'aide du ministère de l'Éducation.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.