Val-de-Marne: un adolescent de 16 ans mortellement poignardé dans une rixe, un suspect interpellé

Des élèves du lycée Guillaume-Apollinaire de Thiais sont réunis devant l'établissement scolaire le 16 février 2010, après qu'un élève de 17 ans a été attaqué au cutter et frappé à coups de battes de base-ball, la veille, par six personnes pendant un cours d'éducation physique dans un gymnase jouxtant le lycée. Les professeurs du lycée ont décidé ce jour d'exercer leur "droit de retrait" et de ne pas reprendre les cours. (Photo d'illustration PIERRE VERDY / AFP)
Des élèves du lycée Guillaume-Apollinaire de Thiais sont réunis devant l'établissement scolaire le 16 février 2010, après qu'un élève de 17 ans a été attaqué au cutter et frappé à coups de battes de base-ball, la veille, par six personnes pendant un cours d'éducation physique dans un gymnase jouxtant le lycée. Les professeurs du lycée ont décidé ce jour d'exercer leur "droit de retrait" et de ne pas reprendre les cours. (Photo d'illustration PIERRE VERDY / AFP)
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Publié le Lundi 16 janvier 2023

Val-de-Marne: un adolescent de 16 ans mortellement poignardé dans une rixe, un suspect interpellé

  • Les faits se sont déroulés lundi entre 08H00 et 09H00 devant le lycée Guillaume-Apollinaire à Thiais, selon les premiers éléments de l'enquête confiée à la police judiciaire du Val-de- Marne
  • Le contexte d'une rixe entre bandes de jeunes rivales est privilégié, ont précisé plusieurs sources proches de l'enquête

CRETEIL: Un adolescent de 16 ans a été mortellement poignardé lundi matin devant son lycée à Thiais (Val-de-Marne) lors d'une probable rixe entre bandes rivales, et un suspect du même âge a été interpellé peu après à Créteil, devant son établissement.

Les faits se sont déroulés lundi entre 08H00 et 09H00 devant le lycée Guillaume-Apollinaire à Thiais, selon les premiers éléments de l'enquête confiée à la police judiciaire du Val-de- Marne, a précisé le parquet, confirmant une information de Valeurs actuelles.

Le coup de couteau a été porté au niveau du coeur.

Présent également lors de l'agression, un autre jeune lycéen de 16 ans a été blessé à la cuisse et transporté à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil. Son pronostic vital n'est pas engagé, selon le parquet.

Le contexte d'une rixe entre bandes de jeunes rivales est privilégié, ont précisé plusieurs sources proches de l'enquête.

Le suspect a été interpellé vers 10H00 devant son établissement à Créteil, le lycée Léon-Blum, où il a été récemment scolarisé. Il a été placé en garde à vue.

Le jeune homme est originaire de Choisy-le-Roi, selon une source policière, qui évoque une rivalité entre quartiers de Thiais et Choisy-le-Roi, deux villes limitrophes.

Match retour ?

Selon une autre source policière, les rivalités entre Choisy et Thiais "sont historiques et d'actualité". Il y aurait eu "une rencontre" entre des groupes des deux villes le 20 décembre, puis, plus récemment, dans la nuit de vendredi à samedi.

Quinze personnes, mais pas le suspect de l'agression de lundi, ont été interpellées au cours du week-end par la Sûreté territoriale du Val-de-Marne, dont onze mineurs, au centre commercial de Thiais Village.

Ces jeunes ont été arrêtés lors d'un attroupement armé, qui n'a pas fait de blessés.

Contactés par l'AFP, la préfecture du Val-de-Marne et le rectorat de Créteil n'étaient pas joignables dans l'immédiat.

"C'est un évènement dramatique qui choque tout le monde", a réagi auprès de l'AFP le maire Les Républicains de Thiais Richard Dell'Agnola, ne souhaitant pas faire plus de commentaires.

Le département du Val-de-Marne a été le théâtre de rixes entre bandes rivales et d'agressions mortelles entre jeunes, notamment en 2021 à Champigny-sur-Marne ou à Ivry-sur-Seine.

Lors de ces rixes, deux "bandes" peuvent s'affronter sur fond de rivalités territoriales. Un groupe peut aussi cibler un jeune pour son appartenance à une commune, sa présence dans un bus ou sur fond de trafic de stupéfiants.

Des rixes à Paris et en Ile-de-France ont été à l'origine de plusieurs décès de jeunes ces dernières années, notamment dans le département voisin de l'Essonne ou dans la capitale.

Le gouvernement avait lancé en juin 2021 un plan interministériel pour lutter contre ce phénomène.

Fin novembre dans les Yvelines, Djibril un adolescent de 14 ans, a été tué lors d'une rixe entre bandes rivales, celle du quartier des Friches, de Maurepas, opposée à celle des Marchands, de Coignières.

L'affrontement avait éclaté devant un gymnase peu après un gala de MMA (arts martiaux mixtes) où s'étaient rendus en famille de nombreux jeunes.

Le 11 novembre, peu après 21H00, un jeune avait été mortellement poignardé à l'abdomen dans le XVIIe arrondissement, dans le nord-ouest de Paris.

Là encore, l'hypothèse d'un affrontement entre bandes, en l’occurrence celles de la Porte d'Asnières et de la Porte de Saint-Ouen avait été rapidement privilégiée par les enquêteurs.


Le Liban réforme le secret bancaire, une mesure clé pour ses bailleurs

Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
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  • Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays
  • Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans

BEYROUTH: Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays, plongé dans une grave crise économique, par les bailleurs internationaux, dont le FMI.

Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans, couvrant donc le début de la crise économique lorsque les banquiers ont été accusés d'aider des personnalités à transférer des fonds importants à l'étranger.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a salué une "étape indispensable vers la réforme financière" que son gouvernement a promis de réaliser et un "pilier essentiel d'un plan de reconstruction".

Cette mesure, a-t-il ajouté, est "fondamentale pour restaurer les droits des déposants et la confiance des citoyens et de la communauté internationale". Il a mis en avant que l'opacité financière, prévalant de longue date au Liban, n'était plus aussi attractive pour les investisseurs qu'elle avait pu l'être.

"Il ne faut pas croire qu'avec cette loi, n'importe qui va entrer dans une banque et demander des détails sur un compte", a tempéré le ministre des Finances, Yassine Jaber, en déplacement à Washington avec son collègue de l'Economie, Amer Bisat, et le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid.

Ces responsables doivent se rendre à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).

Le Liban a longtemps été une plaque-tournante financière régionale, dont la législation stricte sur le secret bancaire était perçue comme un atout, jusqu'à la profonde crise économique et financière qui a éclaté en 2019 et terni sa réputation.

Depuis, les autorités sont sous pression, interne et internationale, pour réformer une législation accusée d'avoir permis une fuite de capitaux au déclenchement de la crise, alors que les simples déposants étaient privés de leur épargne et que la valeur de la monnaie locale plongeait.

- Loi rétroactive sur dix ans -

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les changements votés jeudi autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations sans raison particulière".

Ces organismes pourront avoir accès à des informations comme le nom des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars et aider à la relance de l'économie libanaise, dont les maux sont imputés à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a besoin de fonds pour la reconstruction.

M. Salam a souligné que la réforme "ouvrait une page nouvelle" dans la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption et le blanchiment.

Le ministre des Finances a relevé que la Banque centrale aura "plus de marge de manoeuvre" pour accéder à certains comptes.

Selon Alain Aoun, membre de la commission des finances du Parlement, une première réforme en 2022 avait été jugée insuffisante par le FMI. Les organismes de contrôle pourront désormais demander "l'information qu'ils veulent", a-t-il dit à l'AFP.

En avril 2022, le Liban et le FMI avaient conclu un accord sous conditions pour un prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord, et le nouveau gouvernement libanais a promis d'autres réformes. Il doit prochainement soumettre au Parlement un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.

Mercredi, le gouvernement a aussi signé un accord de 250 millions de dollars avec la Banque mondiale pour relancer son secteur électrique en déshérence, qui prive régulièrement les Libanais de courant.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.