MAUREPAS: En silence, fleurs blanches à la main, environ 300 personnes ont marché dimanche, de Coignières à Maurepas, dans les Yvelines, en hommage à Djibril, un adolescent de 14 ans tué fin novembre lors d'une rixe entre bandes rivales.
Derrière une banderole "Repose en paix", vêtus de T-shirts blancs marqués "A notre ange" passés sur leurs manteaux d'hiver, des habitants des deux villes ont défilé du gymnase de Coignières devant lequel l'adolescent avait trouvé la mort, jusqu'à Maurepas, d'où il était originaire.
Djibril a été tué dans la nuit du 26 au 27 novembre lors d'un affrontement entre deux bandes de jeunes rivales, celle du quartier des Friches, de Maurepas, contre celle des Marchands, de Coignières.
"On lui a ôté la vie lâchement, monstrueusement. Au nom de rivalités de quartiers, alors que vous avez tous grandi ensemble. Il faut que cela cesse", a déclaré d'une voix tremblante la mère de l'adolescent, à la fin de la marche.
L'affrontement avait éclaté devant un gymnase peu après un gala de MMA (arts martiaux mixtes) où s'étaient rendus en famille de nombreux jeunes.
Un adolescent originaire de Coignières, qui s'était présenté le lendemain à la police, a depuis été mis en examen pour meurtre et écroué.
De nombreux camarades de classe et amis de Djibril étaient présents dimanche, tenant à la main des pancartes "Mon pote pour toujours" et "On t'aime, Bison", surnom de l'adolescent.
"J'aurais voulu que tu sois malade ou puni. Pour pas que tu sois sorti", s'est ému au micro Saïd, un ami de la victime.
Les maires de Coignières et Maurepas ont tous deux participé à la marche, apportant par la suite leur "soutien" et leur "solidarité" aux proches de Djibril. "Après la stupeur et l'effroi, il faut ouvrir le chemin de la réconciliation", a déclaré l'édile de Coignières, Didier Fischer.
L'association "Les jeunes des Friches" a appelé les deux maires à "travailler ensemble contre la violence". Pour Tino Locko, 28 ans, habitant du quartier des Friches et membre de l'association, cette marche doit créer "une prise de conscience" pour les élus et les riverains.
Les deux villes, à la réputation plutôt paisible malgré quelques quartiers sensibles, sont situées en lisière de forêt, à une quinzaine de kilomètres de Versailles.