Etats-Unis: Républicains et démocrates s'empoignent face au risque de défaut sur la dette

Dans un courrier adressé au nouveau président républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy (en photo), la secrétaire au Trésor souligne que son ministère "se prépare à mettre en place dès ce mois" les premières mesures, qui concerneront plusieurs fonds de pensions de salariés de services publics (Photo, AFP).
Dans un courrier adressé au nouveau président républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy (en photo), la secrétaire au Trésor souligne que son ministère "se prépare à mettre en place dès ce mois" les premières mesures, qui concerneront plusieurs fonds de pensions de salariés de services publics (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 14 janvier 2023

Etats-Unis: Républicains et démocrates s'empoignent face au risque de défaut sur la dette

  • La Maison Blanche a appelé le Congrès à relever le plafond de la dette du pays
  • Parmi les dépenses que les démocrates accusent les républicains de vouloir rogner figurent l'assurance santé, notamment des retraités, ainsi que l'aide alimentaire aux plus pauvres

WASHINGTON: Washington pourrait devoir prendre des "mesures extraordinaires" dès la semaine prochaine pour éviter un défaut des Etats-Unis, a prévenu vendredi la ministre américaine des Finances Janet Yellen, faisant monter brusquement la tension sur ce sujet conflictuel entre républicains et démocrates

Dans un courrier adressé au nouveau président républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, la secrétaire au Trésor souligne que son ministère "se prépare à mettre en place dès ce mois" les premières mesures, qui concerneront plusieurs fonds de pensions de salariés de services publics.

Des mesures qui ne pourraient cependant qu'être temporaires, alerte Mme Yellen: en l'absence d'un nouveau plafond, les Etats-Unis pourraient se retrouver en situation de défaut, une première dans l'histoire du pays. Un défaut signifie que les Etats-Unis ne pourraient pas rembourser à la date prévue les échéances liées à sa dette, qu'il s'agisse d'un montant emprunté ou des intérêts qui y sont liés.

"L'impossibilité de répondre aux obligations de l'Etat causerait des dégâts irréparables à l'économie américaine et aux moyens d'existence de tous les Américains ainsi qu'à la finance mondiale", insiste Mme Yellen dans son courrier.

Mais la majorité républicaine à la Chambre des représentants pourrait jouer la montre sur le sujet, pour tenter de forcer les démocrates à revenir sur certaines dépenses votées avant son installation.

"Les dépenses sont hors de contrôle, il n'y a eu aucune supervision et on ne peut pas continuer ainsi", a déclaré à la presse jeudi M. McCarthy. "Nous devons changer la manière dont nous dépensons inconsidérément l'argent dans ce pays et nous allons nous assurer que c'est ce qui va se passer", a-t-il ajouté.

Côté démocrate, l'élu de Pennsylvanie Brendan Boyle, membre de la commission du budget de la Chambre, a jugé l'annonce de Mme Yellen "extrêmement préoccupante", accusant les républicains "d'estimer normal de prendre en otage notre économie pour imposer des réformes extrémistes et impopulaires".

La Maison Blanche a de son côté appelé le Congrès à relever le plafond de la dette du pays, prévenant d'ores et déjà qu'elle n'avait pas l'intention de négocier avec la majorité républicaine pour obtenir un vote sur le sujet.

«Obligations légales des deux partis»

La porte-parole de l'exécutif, Karine Jean-Pierre, a rappelé à la presse qu'habituellement élus républicains et démocrates coopèrent sur le sujet "et c'est ce qu'il faut", ajoutant que la question de la dette ne devait pas être politisée.

"Les républicains à la Chambre sont littéralement en train de dire au pays qu'ils sont prêts à causer l'effondrement auto-infligé le plus flagrant de l'histoire moderne s'ils ne peuvent pas couper dans les dépenses des programmes les plus populaires" auprès des électeurs, a estimé de son côté son adjoint, Andrew Bates.

Parmi les dépenses que les démocrates accusent les républicains de vouloir rogner figurent l'assurance santé, notamment des retraités, ainsi que l'aide alimentaire aux plus pauvres.

Si par le passé les législateurs ont relevé ou suspendu le plafond à 78 reprises depuis 1960, le plus souvent sans difficulté, la 79e fois, en décembre 2021, a déjà suscité de vives tensions entre les deux partis.

Les républicains, alors minoritaires, avaient jugé qu'un relèvement du plafond reviendrait à donner un chèque en blanc au président américain, l'accusant de contribuer à une inflation galopante. Pour les démocrates, relever la limite n'avait pour objectif que de rembourser les sommes empruntées, dont des milliers de milliards dépensés sous la présidence Trump.

Le Congrès s'était finalement entendu, à l'extrême limite, à minuit le jour même de l'atteinte du plafond précédent, pour remonter ce dernier à 31.381 milliards de dollars.

Dans son courrier vendredi, Janet Yellen souligne que remonter ou suspendre le plafond "ne signifie pas autoriser de nouvelles dépenses" mais simplement "autoriser le gouvernement à financer les obligations légales que les Congrès et présidents des deux partis ont faites par le passé".

Signe de la nervosité que l'idée d'un potentiel défaut américain suscite sur les marchés, les taux des emprunts d'Etat américains à court terme ont bondi après la publication du courrier.

Le rendement des bons du Trésor à un mois est monté à 4,43%, son plus haut niveau depuis plus de 15 ans (septembre 2007). Il avait déjà beaucoup grimpé ces derniers mois du fait du resserrement monétaire de la banque centrale américaine (Fed).


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.