Covid-19: le pic de la 2e vague sans doute franchi en France, les commerces impatients de rouvrir

Une femme promène son chien devant un restaurant fermé à Collioure, dans le sud de la France (Raymond ROIG / AFP)
Une femme promène son chien devant un restaurant fermé à Collioure, dans le sud de la France (Raymond ROIG / AFP)
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Publié le Vendredi 20 novembre 2020

Covid-19: le pic de la 2e vague sans doute franchi en France, les commerces impatients de rouvrir

  • "Même si les indicateurs restent à des niveaux élevés, leur observation suggère que le pic épidémique de la seconde vague a été franchi", a souligné Santé publique France
  • Mais le ministre de la Santé Olivier Véran a appelé à la prudence jeudi face à ces chiffres encourageants, en soulignant que "la pression épidémique" n'était revenue qu'au niveau précédant les premiers couvre-feux

PARIS : Le pic épidémique de la 2e vague de Covid-19 a sans doute été franchi en France, mais si les commerces espèrent vendredi un feu vert pour rouvrir prochainement, la page du confinement n'est pas encore tournée.

"Même si les indicateurs restent à des niveaux élevés, leur observation suggère que le pic épidémique de la seconde vague a été franchi", a souligné Santé publique France (SpF) dans un communiqué accompagnant son point épidémiologique hebdomadaire.

Durant la semaine du 9 au 15 novembre, tous les indicateurs sont à la baisse : les cas de contamination confirmés (182.783 contre 305.135 la semaine précédente), le taux de résultats positifs (16,2% contre 19,7%), les hospitalisations (17.390 contre 19.940), les admissions en réanimation (2.761 contre 3.037), et, dans une moindre mesure, les décès (3.756 contre 3.817 la précédente).

Mais le ministre de la Santé Olivier Véran a appelé à la prudence jeudi face à ces chiffres encourageants, en soulignant que "la pression épidémique" n'était revenue qu'au niveau précédant les premiers couvre-feux.

"On a encore une circulation du virus importante", relève aussi, dans un entretien au Monde Jean-François Delfraissy, le président du Conseil scientifique, qui guide les choix du gouvernement. Selon lui, le niveau des 5.000 contaminations comptabilisées par jour, fixé par Emmanuel Macron quand il a décrété le reconfinement, sera atteint "plutôt après Noël, voire début janvier".

Mais avec l'arrivée des vaccins, "je vois la sortie du tunnel", confie l'immunologue, dans une rare touche d'optimisme, alors que le bilan des décès de patients atteints de Covid-19 grossit encore de 400 par jour à l'hôpital, et que celui des Ehpad a brusquement grimpé depuis début novembre, de 11.651 à 14.530. Au total, 47.127 malades du Covid-19 sont morts en France depuis le début de l'épidémie.

Isolement obligatoire ?

Si "le confinement n'est pas terminé", comme l'a réaffirmé Olivier Véran jeudi, le gouvernement continue de travailler à sa version allégée. Les restrictions sanitaires de la 2e vague ont mis à mal la reprise économique et la santé mentale de la population française se dégrade selon les indicateurs de Santé publique France, qui a fait état d'une hausse de 10% à 21% des états dépressifs entre septembre et novembre.

Parmi les principaux enjeux, avant Noël, la réouverture des commerces dits "non essentiels", pour lesquels le manque à gagner pourrait atteindre 4,4 milliards d'euros pour le seul mois de novembre, et 10,8 milliards si les boutiques restaient fermées tout au long du mois de décembre, selon une étude vendredi de l'assureur-crédit Euler Hermes.

"Nous sommes sur la bonne voie" pour envisager cette réouverture "autour du 1er décembre", a annoncé le Premier ministre Jean Castex, en visite à Croizon (Finistère). 

Une nouvelle réunion est prévue vendredi après-midi à Bercy pour décider d'un report du 27 novembre au 4 décembre du Black Friday, la gigantesque braderie promotionnelle venue des Etats-Unis, afin d'éviter une distorsion de concurrence entre boutiques physiques et sur internet.

Les grands distributeurs et le géant du commerce en ligne Amazon ont donné leur feu vert, mais seulement si les commerces physiques rouvrent d'ici-là. Reste à savoir si toutes les plateformes internet joueront le jeu et dans quelles conditions les boutiques pourront accueillir leurs clients.

D'autres questions doivent encore être tranchées, avant les annonces d'Emmanuel Macron la semaine prochaine sur un allègement du confinement. Signe de la prudence du gouvernement, le ministre délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari, a prévenu qu'il était trop tôt pour dire si l'on pourra circuler en train à Noël, tout en promettant que les billets pris dès aujourd'hui seront "échangeables et annulables sans frais jusqu'au dernier jour".

Le gouvernement doit aussi s'atteler à prévoir une campagne de vaccination, alors que les essais en cours font espérer son arrivée à partir de mi-décembre.

Il veut aussi améliorer la stratégie de dépistage et d'isolement des personnes contaminées, après l'échec du triptyque "tester, tracer, isoler" à la sortie du premier confinement et lors du redémarrage de l'épidémie à la fin de l'été.

Selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, un isolement obligatoire des malades du Covid-19 est "une piste" qui doit faire l'objet d'un "débat démocratique". Mais "vous avez des gens, si vous leur dites: "vous avez une obligation de vous isoler", ils ne se feront pas tester", a prévenu d'emblée le Premier ministre Jean Castex, qui réunit vendredi soir les chefs de partis et de groupes parlementaires.

 


Le Liban réforme le secret bancaire, une mesure clé pour ses bailleurs

Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
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  • Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays
  • Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans

BEYROUTH: Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays, plongé dans une grave crise économique, par les bailleurs internationaux, dont le FMI.

Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans, couvrant donc le début de la crise économique lorsque les banquiers ont été accusés d'aider des personnalités à transférer des fonds importants à l'étranger.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a salué une "étape indispensable vers la réforme financière" que son gouvernement a promis de réaliser et un "pilier essentiel d'un plan de reconstruction".

Cette mesure, a-t-il ajouté, est "fondamentale pour restaurer les droits des déposants et la confiance des citoyens et de la communauté internationale". Il a mis en avant que l'opacité financière, prévalant de longue date au Liban, n'était plus aussi attractive pour les investisseurs qu'elle avait pu l'être.

"Il ne faut pas croire qu'avec cette loi, n'importe qui va entrer dans une banque et demander des détails sur un compte", a tempéré le ministre des Finances, Yassine Jaber, en déplacement à Washington avec son collègue de l'Economie, Amer Bisat, et le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid.

Ces responsables doivent se rendre à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).

Le Liban a longtemps été une plaque-tournante financière régionale, dont la législation stricte sur le secret bancaire était perçue comme un atout, jusqu'à la profonde crise économique et financière qui a éclaté en 2019 et terni sa réputation.

Depuis, les autorités sont sous pression, interne et internationale, pour réformer une législation accusée d'avoir permis une fuite de capitaux au déclenchement de la crise, alors que les simples déposants étaient privés de leur épargne et que la valeur de la monnaie locale plongeait.

- Loi rétroactive sur dix ans -

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les changements votés jeudi autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations sans raison particulière".

Ces organismes pourront avoir accès à des informations comme le nom des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars et aider à la relance de l'économie libanaise, dont les maux sont imputés à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a besoin de fonds pour la reconstruction.

M. Salam a souligné que la réforme "ouvrait une page nouvelle" dans la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption et le blanchiment.

Le ministre des Finances a relevé que la Banque centrale aura "plus de marge de manoeuvre" pour accéder à certains comptes.

Selon Alain Aoun, membre de la commission des finances du Parlement, une première réforme en 2022 avait été jugée insuffisante par le FMI. Les organismes de contrôle pourront désormais demander "l'information qu'ils veulent", a-t-il dit à l'AFP.

En avril 2022, le Liban et le FMI avaient conclu un accord sous conditions pour un prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord, et le nouveau gouvernement libanais a promis d'autres réformes. Il doit prochainement soumettre au Parlement un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.

Mercredi, le gouvernement a aussi signé un accord de 250 millions de dollars avec la Banque mondiale pour relancer son secteur électrique en déshérence, qui prive régulièrement les Libanais de courant.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.