L'Azerbaïdjan reprend Aghdam, district voisin du Nagorny Karabakh

Des Arméniens chargent leur voiture, le 19 novembre, avant de quitter définitivement leur village en bordure d’Aghdam (Karen Minasyan/AFP)
Des Arméniens chargent leur voiture, le 19 novembre, avant de quitter définitivement leur village en bordure d’Aghdam (Karen Minasyan/AFP)
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Publié le Vendredi 20 novembre 2020

L'Azerbaïdjan reprend Aghdam, district voisin du Nagorny Karabakh

  • Aghdam est la première de trois rétrocessions à l'Azerbaïdjan de territoires contrôlées par les forces arméniennes depuis près de trente ans
  • L'accord de fin des hostilités consacre pour l'Arménie une humiliante défaite

BAKOU, Azerbaïdjan : L'Azerbaïdjan a repris vendredi le contrôle du district d'Aghdam, cédé par les séparatistes arméniens du Nagorny Karabakh, aux termes d'un accord de fin des hostilités sous patronage russe, qui a mis fin à six semaines de guerre.

Il s'agit de la première de trois rétrocessions à l'Azerbaïdjan de territoires contrôlées par les forces arméniennes depuis près de trente ans et une guerre dans les années 1990 qui avait fait des dizaines de milliers de morts ainsi que des centaines de milliers de déplacés, notamment la population azerbaïdjanaise d'Aghdam.

"En conformité avec la déclaration trilatérale (de fin des hostilités) signée par le président de l'Azerbaïdjan, le Premier ministre de l'Arménie et le président de la Russie, des unités de l'armée azerbaïdjanaise sont entrées dans la région d'Aghdam le 20 novembre", a annoncé le ministère azerbaïdjanais de la Défense dans un court communiqué.

Cet accord du 9 novembre, négocié par Vladimir Poutine, consacre la défaite arménienne après six semaines de combats cette automne qui ont fait probablement des milliers de morts. Si la république autoproclamée du Karabakh perd de nombreux territoires, elle voit sa survie assurée.

Outre des gains au Nagorny Karabakh même, notamment Choucha, la deuxième ville de la province, Bakou reprend les sept districts azerbaïdjanais qui constituaient le glacis de sécurité des séparatistes.

Quatre l'ont été par les armes, et trois doivent être rétrocédés : Aghdam vendredi, Kalbajar le 25 novembre et Latchin le 1er décembre.

Quelque 2 000 soldats de la paix russes sont par ailleurs en cours de déploiement pour s'assurer du respect par les belligérants du cessez-le-feu.

Sur place, les Arméniens locaux n'ont pas attendu l'arrivée des forces de Bakou pour fuir.

Dans le village de Nor Maragha du district d'Aghdam – Kyzyl Kengerli – on a vu ces deux derniers jours les habitants abattre leur bétail, récolter leurs fruits et déménager leurs domiciles, avec le sentiment amer de devoir laisser à l'ennemi honni fermes et vergers.

Dans le village de Nor Karmiravan (Papravend pour l'Azerbaïdjan), les résidents chargeaient des meubles sur leurs remorques. Certains ont mis le feu à leurs maisons pour n'en laisser que des ruines aux Azerbaïdjanais.

À Aghdam, ville fantôme depuis près de trente ans où les séparatistes disposaient d'une base arrière, les soldats arméniens ont détruit jeudi au bulldozer et brûlé leur quartier général local, avant de quitter la zone.

À la fin de la guerre des années 1990, c'était l'exode inverse qui s'était produit, la totalité de la population azerbaïdjanaise fuyant ces régions. L'Arménie avait ensuite encouragé leur repopulation par des Arméniens.

Quel rôle pour la Turquie?

L'accord de fin des hostilités consacre pour l'Arménie une humiliante défaite. Il est dénoncée par l'opposition qui accuse le Premier ministre Nikol Pachinian d'être un "traître" et réclame, jusqu'ici sans succès, sa démission. Le pouvoir a lui dénoncé un complot visant à faire assassiner le chef du gouvernement.

Les manifestations de rues sont restés limitées à quelques milliers de personnes cependant.

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev s'est lui affiché cette semaine, triomphateur, en treillis militaire et aux côtés de son épouse, la vice-présidente du pays, dans certains lieux emblématiques de territoires reconquis.

La fin des hostilités a été largement saluée par la communauté internationale. La France a néanmoins appelé Moscou à lever certaines "ambiguïtés" du texte, particulièrement sur le rôle de la Turquie, grand soutien de l'Azerbaïdjan et ennemi juré de l'Arménie.

Si la Turquie n'est mentionnée nulle part dans l'accord de fin des hostilités, Ankara a rapidement affirmé après sa signature que des militaires turcs prendraient part à l'observation du cessez-le-feu depuis un centre de coordination conjoint avec la Russie en Azerbaïdjan.

Le président russe a assuré cependant qu'aucun soldat turc ne sera déployé au Nagorny Karabakh.

Enfin, l'accord de fin des combats ne mentionne pas la reprise des négociations sur le statut de la région séparatiste, question qui empoisonne les relations dans le Caucase du Sud depuis des décennies.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.