Les saccages à Brasilia, d'énormes dégâts pour le patrimoine

 Un tableau vandalisé représentant une personnalité politique se trouve sur une salle du Congrès national à Brasilia le 9 janvier 2023, un jour après que les partisans de l'ex-président d'extrême droite brésilien Jair Bolsonaro ont envahi le Congrès, le palais présidentiel et la Cour suprême. (AFP).
Un tableau vandalisé représentant une personnalité politique se trouve sur une salle du Congrès national à Brasilia le 9 janvier 2023, un jour après que les partisans de l'ex-président d'extrême droite brésilien Jair Bolsonaro ont envahi le Congrès, le palais présidentiel et la Cour suprême. (AFP).
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Publié le Mardi 10 janvier 2023

Les saccages à Brasilia, d'énormes dégâts pour le patrimoine

  • Les trois bâtiments vandalisés, le Palais présidentiel de Planalto, le Cour suprême et le siège du Congrès, constituent des trésors de l'architecture moderne signés Oscar Niemeyer
  • Les constructions futuristes aux courbes emblématiques de cet architecte génial sont pour beaucoup dans le classement par l'Unesco du tissu urbain de la capitale brésilienne au Patrimoine mondial de l'humanité, en 1987

BRASILIA: Toiles de maître endommagées, statues taguées, pendule Louis XIV défoncée: la horde de bolsonaristes qui a envahi les lieux de pouvoir à Brasilia a tout saccagé sur son passage, y compris des oeuvres d'art à la valeur inestimable.

Les trois bâtiments vandalisés, le Palais présidentiel de Planalto, le Cour suprême et le siège du Congrès, constituent des trésors de l'architecture moderne signés Oscar Niemeyer.

Les constructions futuristes aux courbes emblématiques de cet architecte génial sont pour beaucoup dans le classement par l'Unesco du tissu urbain de la capitale brésilienne au Patrimoine mondial de l'humanité, en 1987.

Chacun des trois bâtiments, dont une quantité impressionnante de vitres ont été brisées, regorgeait en outre de mobilier rare, d'oeuvres de grands artistes modernistes brésiliens, ou d'autres offertes au Brésil par des pays étrangers.

Dans un communiqué, l'Institut du Patrimoine historique artistique national du Brésil(Iphan) a "profondément déploré les dégâts occasionnés" et assuré qu'une expertise serait menée prochainement pour "évaluer les besoins de restauration".

Voici une liste des pièces les plus emblématiques endommagées:

« La Justice » taguée 

La statue de granite "La Justice", sculptée en 1961 par le Brésilien Alfredo Ceschiatti, trône devant la Cour suprême, sur la Place des Trois pouvoirs, en face du palais présidentiel.

Cette oeuvre monumentale de plus de trois mètres de haut représente une femme assise, les yeux bandés, une épée à la main.

Dimanche, elle a été taguée, avec l'inscription "Perdeu, mané" (tu as perdu, pauvre con), sur la poitrine.

Cette expression avait été utilisée par un juge de la Cour suprême, Luis Roberto Barroso, pour s'adresser à un bolsonariste qui l'interpellait sur la fiabilité des urnes électroniques en novembre, peu après la défaite de Jair Bolsonaro face à Luiz Inacio Lula da Silva au second tour de la présidentielle.

Pendule Louis XIV 

Une pendule fabriquée par Balthazar Martinot, horloger du Roi de France Louis XIV, de marqueterie Boulle, a été retrouvée sur le sol, au troisième étage du Palais présidentiel, le coffre marron et doré très abîmé, un trou béant à la place du cadran.

Selon la Présidence, il s'agissait d'un cadeau de la Cour du Roi Soleil à la couronne portugaise, apporté par le Roi Joao VI au Brésil en 1808, quand il avait fui Lisbonne à l'approche des troupes napoléoniennes.

Seules deux pendules de ce type ont été fabriquées par cet horloger: l'autre, qui fait la moitié de la taille de celle qui a été endommagée au Brésil, est exposée au Château de Versailles.

La restauration de l'exemplaire de Brasilia est considérée comme "très difficile" par Rogerio Carvalho, responsable du patrimoine des Palais présidentiels, cité dans un communiqué.

Chef-d'oeuvre moderniste 

Le tableau "Les mulâtres", du peintre Di Cavalcanti, un des maîtres du modernisme brésilien, exposé au Salon noble du troisième étage du Palais présidentiel, a été gravement endommagé.

La toile datant de 1962, qui représente quatre femmes dans un décor végétal exubérant, a été "trouée à sept reprises" à coups de couteau par les émeutiers, selon la Présidence.

"Sa valeur est estimée à 8 millions de réais (environ 1,4 million d'euros), mais ce genre d'oeuvre est habituellement vendu cinq fois plus cher aux enchères".

Une table historique comme barricade

La "table de travail de Juscelino Kubitschek", ex-président brésilien visionnaire à l'origine de la construction de Brasilia, capitale bâtie ex nihilo au milieu de la savane et inaugurée en 1960, a également été endommagée.

Cette table marron foncé, conçue par Oscar Niemeyer et sa fille unique Anna Maria, a été renversée et utilisée comme barricade par les émeutiers pour bloquer l'accès des forces de l'ordre, selon la Présidence.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.