Foot: Le Graët, un président de la FFF sous haute pression

Les propos à l'emporte-pièce de Noël Le Graët sur Zinédine Zidane ont suscité une avalanche de réactions indignées et fragilisent le président de la FFF, déjà sous pression depuis les révélations sur les dysfonctionnements de l'instance (Photo, AFP)
Les propos à l'emporte-pièce de Noël Le Graët sur Zinédine Zidane ont suscité une avalanche de réactions indignées et fragilisent le président de la FFF, déjà sous pression depuis les révélations sur les dysfonctionnements de l'instance (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 09 janvier 2023

Foot: Le Graët, un président de la FFF sous haute pression

  • Noël Le Graët n'a pas ménagé dimanche la légende des Bleus Zinédine Zidane, s'attirant les foudres de Kylian Mbappé et de la ministre de Sports
  • Techniquement, le pouvoir politique n'a pas la possibilité de destituer le président de la FFF

PARIS: Est-ce la sortie de trop? Les propos à l'emporte-pièce de Noël Le Graët sur Zinédine Zidane ont suscité une avalanche de réactions indignées et fragilisent le président de la FFF, déjà sous pression depuis les révélations sur les dysfonctionnements de l'instance.

Les déclarations polémiques du dirigeant breton, âgé de 81 ans, ne pouvaient pas tomber plus mal à l'approche de son audition mardi par la mission d'audit et de contrôle diligentée par le ministère des Sports pour éclaircir notamment les pratiques managériales de la Fédération française de football en matière de violences sexistes et sexuelles.

Déjà secoué par des accusations de "harcèlement" et de comportements "inappropriés" de la part d'ex-salariées, anonymes et qu'il a toujours contestées, Le Graët a aggravé son cas en s'attaquant dimanche soir sur RMC à l'icône Zidane, longtemps considéré comme l'option N.1 à la tête de l'équipe de France en cas de non renouvellement de Didier Deschamps, finalement prolongé samedi jusqu'en 2026.

"Je ne l'aurais même pas pris au téléphone, a-t-il ainsi lâché. Pour lui dire quoi ? +Bonjour monsieur, ne vous inquiétez pas, cherchez un autre club, je viens de me mettre d'accord avec Didier+ ?"

A une question sur un intérêt supposé du Brésil pour l'ex-N.10 de l'équipe de France championne du monde en 1998 et d'Europe deux ans plus tard, il a ajouté: "J'en ai rien à secouer, il peut aller où il veut, dans un club, il en aurait autant qu'il veut en Europe, un grand club."

"Sentiment de ras-le-bol" 

L'ancien maire de Guingamp, d'habitude peu enclin à l'autocritique, a pris la mesure du tsunami provoqué par son intervention en présentant ses "excuses" personnelles à l'ancien meneur de jeu de l'équipe de France, comme le lui avait réclamé dès dimanche soir la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra.

"Je tiens à présenter mes excuses pour ces propos qui ne reflètent absolument pas ma pensée, ni ma considération pour le joueur qu'il était et l'entraîneur qu'il est devenu. Zinédine Zidane sait l'estime immense que je lui porte, comme tous les Français", a-t-il affirmé lundi dans une déclaration à l'AFP.

De Kylian Mbappé, qui a expliqué sur Twitter que l'"on ne manque pas de respect à la légende comme ça", à Youri Djorkaeff, ex-coéquipier de Zidane en bleu, évoquant des phrases "mal placées et malvenues", en passant par le Real Madrid, outré de propos "indignes", Le Graët a fait l'unanimité contre lui.

Quelles conséquences ces déclarations peuvent-elles avoir sur l'avenir du dirigeant, dont l'actuel mandat se terminera fin 2024?

Techniquement, le pouvoir politique n'a pas la possibilité de destituer le président de la FFF, ce qui provoquerait par ailleurs l'ire de la Fédération internationale de football (Fifa) qui prohibe toute intervention de l'Etat.

Mais il y a un "sentiment de ras-le-bol" au sommet de l'Etat, explique-t-on dans l'entourage du président de la République, où on déplore "une sensation d'accumulation" de "mots inacceptables". "Il a pété les plombs", estime une source gouvernementale qui relève "un niveau de consternation assez élevé".

La fracture entre la ministre des Sports et Le Graët s'est encore accentuée durant la Coupe du monde au Qatar où le patron de la "3F" n'avait pas hésité à s'épancher auprès d'un représentant de l'Etat en critiquant "AOC" et même le président de la République, posant notamment la question de la présence d'Emmanuel Macron à Doha, selon une source gouvernementale.

Situation intenable? 

La balle est donc du côté de la FFF et de son comité exécutif, seul habilité à pousser Le Graët vers la sortie.

Un membre du Comex, qui a requis l'anonymat, estime que la situation du dirigeant va être intenable.

"Il va y avoir une vague de fond terrible, il va devoir s'en aller. La ministre a raison, il est complétement hors-sol. C'est une communication non maîtrisée, mais quand on est président d'une fédération sportive, la plus grande de France, on se maîtrise", a expliqué cette source.

"Je ne peux que me réjouir que le président se soit ressaisi et ait adressé ses excuses à Zinédine", a réagi de son côté Eric Borghini, lui aussi membre du comité exécutif de la FFF, qui a témoigné lundi auprès de l'AFP de "l'incompréhension totale" dans laquelle l'ont plongé les déclarations dominicales de Le Graët.

Le Comex a par ailleurs été secoué de ne pas avoir été averti, au cours de sa réunion de vendredi, de la prolongation de Deschamps au poste de sélectionneur des Bleus, annoncée le lendemain lors de l'Assemblée générale de la fédération.

Dans ces conditions, la fronde n'est pas loin et les présidents de Ligue réfléchissent à l'élaboration d'un communiqué commun pour prendre leur distance avec le président, selon une source fédérale.


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté. 


« La France doit produire plus pour manger mieux », affirme la ministre de l'Agriculture

Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard  L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
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  • la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».
  • « La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté.

PARIS : « La France doit produire plus pour manger mieux », a affirmé dimanche, lors de l'inauguration du stand du ministère au Salon de l'agriculture, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, livrant sa vision de la souveraineté alimentaire.

« Dans ce moment de grand bouleversement de l'ordre international (...), la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».

« La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté, suscitant des applaudissements dans le public, largement composé de représentants du monde agricole (producteurs, interprofessions, syndicats, chambres d'agriculture, etc.).

« Produire plus pour pouvoir investir et ainsi produire mieux. Produire plus pour rester une puissance exportatrice et jouer dans la cour des grands alors que de nouveaux équilibres de la géopolitique agricole se dessinent », a-t-elle poursuivi, au côté de son homologue marocain, Ahmed El Bouari, dont le pays est l'invité d'honneur du Salon.

« Produire plus et tourner le dos aux partisans de la décroissance et du repli sur soi », a ajouté Mme Genevard.

Tout en estimant qu'il est « un non-sens » d'opposer agriculture et environnement alors que les agriculteurs travaillent « avec la nature », elle a déclaré se battre « chaque jour pour qu'on ne bride pas l'alimentation au nom de la planète, alors qu'il n’y a aucun bénéfice objectif à ces entraves administratives ou réglementaires ».

La ministre s'en est ensuite vigoureusement pris aux « idéologues », « les procureurs qui mangent du paysan à tous les repas sans en avoir jamais vu, pour entretenir le fantasme d'une France agricole productiviste ».

« On invoque souvent la dette environnementale que nous pourrions laisser à nos enfants. Mais je ne veux pas non plus leur laisser une dette alimentaire », a-t-elle encore affirmé.