La Chine lève la quarantaine pour les voyageurs internationaux

Des résidents de Hong Kong au point de contrôle de Lok Ma Chau au poste frontière de Shenzhen avec la Chine (Photo, AFP).
Des résidents de Hong Kong au point de contrôle de Lok Ma Chau au poste frontière de Shenzhen avec la Chine (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 08 janvier 2023

La Chine lève la quarantaine pour les voyageurs internationaux

  • Initialement de trois semaines, la durée de cette quarantaine avait déjà été ramenée à une semaine l'été dernier, puis à cinq jours en novembre
  • Les principales destinations touristiques d'Asie s'attendent à un afflux de visiteurs chinois

PÉKIN: La Chine lève dimanche la quarantaine obligatoire pour les voyageurs en provenance de l'étranger, mettant fin à trois ans d'isolement auto-imposé au moment où le pays est confronté à une flambée des cas de Covid-19.

Les premiers arrivants ont exprimé leur soulagement de ne pas avoir à subir les quarantaines exténuantes devenues le quotidien des Chinois en raison de la stratégie "zéro Covid" décidée par les autorités.

A Hong Kong, où la frontière avec la Chine continentale a été rouverte après des années de fermeture, plus de 400.000 personnes prévoient de se rendre au nord au cours des huit prochaines semaines.

Après trois années de restrictions parmi les plus draconiennes au monde, qui ont durement affecté son économie et fini par déclencher des manifestations dans tout le pays, la Chine a brutalement levé le mois dernier la plupart de ses mesures de lutte contre la pandémie.

A l'aéroport international de Pudong, à Shanghai, une femme prénommée Pang a déclaré à l'AFP qu'elle était ravie de cet assouplissement du règlement.

"Je pense que c'est vraiment bien que la politique ait changé à présent", s'est-elle réjouie.

"C'est une étape nécessaire, je pense. Le Covid s'est normalisé maintenant et après cet obstacle, tout ira bien", a-t-elle ajouté.

L'annonce en décembre de la fin de la quarantaine a incité les Chinois à effectuer en nombre des projets de voyages à l'étranger, avec une augmentation spectaculaire du trafic sur les sites de réservations.

Mais la perspective d'un afflux massif de touristes chinois a incité plus d'une dizaine de pays à imposer des tests de dépistage aux voyageurs en provenance de Chine, où le nombre de contaminations a explosé.

Pékin a condamné les restrictions de voyage imposées à ses ressortissants comme étant "inacceptables", bien que la Chine soit elle-même restée largement fermée depuis 2020 aux touristes étrangers et aux étudiants internationaux.

L'épidémie devrait s'aggraver à l'approche des vacances du Nouvel An chinois, fin janvier, au cours desquelles des millions de personnes devraient quitter les mégapoles durement touchées pour se rendre à la campagne afin de rendre visite à leurs parents, souvent âgés et vulnérables.

Et la Chine a pris des mesures pour limiter les critiques à l'encontre de son chaotique parcours pour sortir de sa politique "zéro Covid". Weibo, le Twitter chinois, a déclaré avoir récemment interdit 1 120 comptes pour "infractions contre des experts et des universitaires".

«Sortis comme ça»

Dimanche, à l'aéroport de Pékin, les barrières qui séparaient les arrivées internationales des arrivées nationales ont disparu, de même que le personnel en combinaison de protection, dispositif incontournable de la politique "zéro Covid" chinoise.

Une femme, venue accueillir une amie arrivant de Hong Kong, indique que la première chose qu'elles feraient serait de prendre un repas ensemble.

"C'est tellement génial, nous ne nous sommes pas vus depuis si longtemps", jubile Wu, 20 ans, à l'AFP.

Et à l'aéroport de Shanghai, un homme prénommé Yang qui arrivait des Etats-Unis assure qu'il n'était pas au courant que les règles avaient changé.

"Je n'en avais aucune idée", s'étonne-t-il auprès de l'AFP.

"Je m'estimerais extrêmement chanceux si je n'avais à faire qu'une quarantaine de deux jours, mais il s'avère que je n'ai pas à faire de quarantaine du tout, et pas de paperasse, nous sommes sortis comme ça, exactement comme par le passé", ajoute-t-il.

"Je suis assez contente de ne pas avoir besoin d'être en quarantaine", dit à l'AFP une autre femme qui a refusé de donner son nom.

"Qui veut être en quarantaine? Personne."

Hong Kong s'ouvre

A Hong Kong, les restrictions strictes en matière de déplacements de et vers le reste de la Chine se sont également assouplies dimanche.

L'économie de Hong Kong, frappée par la récession, cherche désespérément à renouer avec la croissance, et les familles attendent avec impatience les retrouvailles pour le Nouvel An chinois.

Quelque 410.000 Hongkongais ont prévu de se rendre dans le nord au cours des deux prochains mois, tandis qu'environ 7.000 personnes sur le continent doivent aller dans le sud dimanche, selon les données officielles.

Dimanche, au poste de contrôle de Lok Ma Chau, près de la ville de Shenzhen, un étudiant originaire de Chine continentale, prénommé Zeng, a dit à l'AFP qu'il était heureux de pouvoir traverser sans avoir à subir de restrictions.

"Je suis heureux tant que je n'ai pas à être mis en quarantaine - c'était tellement insupportable", souligne Zeng auprès de l'AFP.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.