Retour de soldats graciés au Mali: La Côte d'Ivoire pour «des relations normales» avec Bamako

Le président ivoirien Alassane Ouattara s'entretient avec certains des 46 soldats ivoiriens arrêtés en juillet et condamnés par la justice malienne, et graciés par le président de la transition Assimi Goïta, après avoir pris une photo à l'aéroport d'Abidjan le 07 janvier 2023 (Photo, AFP).
Le président ivoirien Alassane Ouattara s'entretient avec certains des 46 soldats ivoiriens arrêtés en juillet et condamnés par la justice malienne, et graciés par le président de la transition Assimi Goïta, après avoir pris une photo à l'aéroport d'Abidjan le 07 janvier 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 08 janvier 2023

Retour de soldats graciés au Mali: La Côte d'Ivoire pour «des relations normales» avec Bamako

  • L'avion de l'armée de l'air ivoirienne les ramenant dans leur pays a atterri peu avant minuit (locales et GMT) à l'aéroport d'Abidjan
  • Les soldats, en tenue militaire, en sont sortis un à un en brandissant un petit drapeau ivoirien, et ont été accueillis à leur descente de l'appareil par le président

ABIDJAN: La Côte d'Ivoire veut "reprendre des relations normales" avec le Mali après le retour samedi à Abidjan de 46 de ses soldats qui étaient détenus à Bamako depuis près de six mois.

Ces soldats, arrêtés le 10 juillet 2022, accusés d'être des "mercenaires" par le Mali et condamnés à 20 ans de prison, sont rentrés à Abidjan au lendemain de la grâce qui leur a été accordée par le chef de la junte malienne Assimi Goïta.

L'avion de l'armée de l'air ivoirienne les ramenant dans leur pays a atterri peu avant minuit (locales et GMT) à l'aéroport d'Abidjan, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Les soldats, en tenue militaire, en sont sortis un à un en brandissant un petit drapeau ivoirien, et ont été accueillis à leur descente de l'appareil par le président Alassane Ouattara.

Une cérémonie en présence des soldats, de leurs familles et des plus hautes autorités de l'Etat et de l'armée a immédiatement suivi, au cours de laquelle Alassane Ouattara a dit vouloir "reprendre des relations normales" avec le Mali.

"Bien évidemment, maintenant que cette crise est derrière nous, nous pourrons reprendre des relations normales avec le pays frère qu'est le Mali, qui a besoin de nous et dont nous avons besoin également", a-t-il dit.

Un porte-parole des soldats a remercié le chef de l'Etat et "le peuple ivoirien pour son soutien et sa solidarité agissante". "Nous sommes heureux et soulagés de retrouver la mère patrie", a-t-il dit.

La libération des soldats était exigée depuis le début par la Côte d'Ivoire qui, avec l'ONU, a affirmé qu'ils devaient participer à la sécurité du contingent allemand des Casques bleus dans ce pays sahélien secoué par les violences.

Cette affaire a provoqué de vives tensions entre deux "pays frères" et voisins aux relations déjà compliquées: le Mali avait accusé la Côte d'Ivoire d'avoir incité ses partenaires ouest-africains à durcir les sanctions contre les militaires auteurs de deux coups d'Etat, en août 2020 puis en mai 2021, sanctions finalement levées début juillet.

Étape à Lomé

Le pouvoir malien, dominé par les colonels putschistes, a érigé cette affaire en manifestation de la souveraineté qu'il a posé en principe cardinal vis-à-vis de la France, poussée vers la sortie neuf ans après le lancement de son intervention contre les groupes jihadistes, de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (Cédéao) et même de la Mission de stabilisation de l'ONU (Minusma).

Après avoir quitté Bamako vers 17h00 (locales et GMT), les soldats ivoiriens ont transité par Lomé où ils ont été reçus par le président togolais Faure Gnassingbé qui les a remis officiellement au ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara.

Le président Gnassingbé, qui s'est "réjoui" de la grâce accordée aux soldats, a joué un rôle décisif en vue de leur libération et tant les autorités maliennes qu'ivoiriennes ont tenu à rendre hommage à sa médiation.

Ces soldats avaient été condamnés le 30 décembre à 20 ans de réclusion criminelle par un tribunal de Bamako, trois femmes soldats, libérées en septembre ayant quant à elles été condamnées à la peine de mort par contumace.

Tous avaient été déclarés coupables d'"attentat et complot contre le gouvernement", "atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat", "détention, port et transport d'armes et de munitions de guerre (...) ayant pour but de troubler l'ordre public par l'intimidation ou la terreur".

Vendredi soir, le gouvernement malien a annoncé que le président de transition, le colonel Assimi Goïta, avait "accordé sa grâce avec remise totale de peines aux 49 ivoiriens condamnés par la justice malienne".

Otages

Cette annonce a suivi une rencontre le 22 décembre à Bamako entre de hauts responsables maliens et ivoiriens, conclue par la signature d'un memorandum laissant notamment ouverte la possibilité d'une grâce présidentielle après une condamnation.

Depuis leur arrestation, la Côte d'Ivoire a catégoriquement nié que ses soldats aient été des "mercenaires", assurant qu'ils étaient en mission pour l'ONU, dans le cadre d'opérations de soutien logistique à la Minusma.

Elle les avait qualifiés "d'otages" en dénonçant le "chantage" exercé par Bamako qui exigeait entre autres demandes l'extradition de personnalités maliennes opposées à la junte, en exil à Abidjan, en échange de leur libération.

La Cédeao avait donné au Mali jusqu'au 1er janvier pour libérer les soldats sous peine de nouvelles sanctions, un ultimatum non respecté par Bamako. Toutefois, "il n'y aura pas de sanctions contre le Mali dans l'immédiat", avait déclaré  le chef de l'Etat bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de l'organisation.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.