Débat télévisé du PS: La Nupes et LFI au coeur des échanges

«Je ne suis pas le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon», «c'est pas le congrès de LFI ici», a recadré à plusieurs reprises le Premier secrétaire sortant, Olivier Faure (Photo, AFP).
«Je ne suis pas le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon», «c'est pas le congrès de LFI ici», a recadré à plusieurs reprises le Premier secrétaire sortant, Olivier Faure (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 07 janvier 2023

Débat télévisé du PS: La Nupes et LFI au coeur des échanges

  • Les premier et deuxième tours du vote des militants socialistes pour désigner leur nouveau chef auront lieu les 12 et 19 janvier
  • Hélène Geoffroy a répété qu'elle suspendrait la participation du PS à la Nupes si elle gagnait le Congrès

PARIS: "Est-ce qu'on peut sortir de cette névrose obsessionnelle sur Jean-Luc Mélenchon?": les trois candidats au poste de premier secrétaire du PS, Olivier Faure, Hélène Geoffroy et Nicolas Mayer-Rossignol, ont affiché leurs divergences sur la Nupes et l'alliance avec LFI, lors d'un débat sur franceinfo vendredi.

Les premier et deuxième tours du vote des militants socialistes pour désigner leur nouveau chef auront lieu les 12 et 19 janvier, avant un Congrès fin janvier à Marseille.

"Je ne suis pas le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon", "c'est pas le congrès de LFI ici", a recadré à plusieurs reprises le Premier secrétaire sortant, Olivier Faure, fervent défenseur de l'alliance Nupes, énervé d'être considéré par ses concurrents comme soumis aux Insoumis.

Il a notamment pris la mouche quand sa rivale Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin, a assuré que Jean-Luc Mélenchon avait "théorisé l'apport des voix de l'extrême droite pour renverser le gouvernement" à l'Assemblée, sous-entendant que les députés socialistes avaient un temps laissé faire.

"Tu ne peux pas dire ce que tu dis là. Laisser penser que les socialistes aient pu se compromettre avec l’extrême droite", a répondu vertement Olivier Faure, se disant "agressé" et "en colère".

Le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol a jugé ce spectacle "affligeant", estimant que "si on veut rassembler la gauche, on devrait déjà penser à se rassembler entre socialistes".

"On a le droit de se confronter", a réagi Olivier Faure, qui lui a demandé de ne pas "donner de leçon" au prétexte qu'il serait "dans le 'en même temps'".

Hélène Geoffroy a répété qu'elle suspendrait la participation du PS à la Nupes si elle gagnait le Congrès.

"Nous sommes par essence un parti démocratique. Ce n'est pas le cas de LFI", a-t-elle dit, estimant qu'il fallait "reposer la question de l'union de la gauche" et "retravailler la question du rassemblement".

Pour Nicolas Mayer-Rossignol, la Nupes "est un cadre utile à l'Assemblée nationale pour que les groupes se parlent. Mais est-ce que ça suffit pour gagner, non", a-t-il dit, plaidant pour "des Etats généraux de la transformation sociale et écologique".

"J'ai rien compris", a rétorqué Olivier Faure. "Je ne sais pas s'il est pour ou s'il est contre la Nupes. (...) Comment peut-on annoncer des Etats généraux de la gauche et refuser d'être dans le cadre dans lequel elle se parle ?", s'est-il interrogé, affirmant souhaiter une candidature commune en 2027.

Interrogé sur le retour à l'Assemblée du député LFI Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales,Nicolas Mayer-Rossignol a indiqué que s'il devenait Premier secrétaire et que l'Insoumis se rasseyait sur les bancs de la Nupes, il demanderait aux députés socialistes de voter sur "notre appartenance à la Nupes à l'Assemblée nationale".

Sans citer de noms, Olivier Faure a alors sous-entendu que des signataires de la motion de son concurrent avaient été sanctionnés au sein du parti pour des violences sexuelles et sexistes.

Pour Hélène Geoffroy, Adrien Quatennens "ne doit pas siéger", et Olivier Faure a rappelé que s'il avait été socialiste, "il aurait été exclu".


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".