Le prince Harry accuse son frère William de l'avoir attaqué physiquement en 2019

Le prince Harry, en froid avec la famille royale britannique, accuse son frère William de l'avoir jeté au sol lors d'une dispute en 2019, selon un extrait de son livre à paraître obtenu mercredi par le quotidien The Guardian. (AFP)
Le prince Harry, en froid avec la famille royale britannique, accuse son frère William de l'avoir jeté au sol lors d'une dispute en 2019, selon un extrait de son livre à paraître obtenu mercredi par le quotidien The Guardian. (AFP)
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Publié le Jeudi 05 janvier 2023

Le prince Harry accuse son frère William de l'avoir attaqué physiquement en 2019

  • Dans son livre «Le Suppléant» à paraître le 10 janvier, Harry dit avoir été attaqué physiquement par son frère aîné William durant une dispute à Londres en 2019, selon le Guardian
  • Lors de cette altercation, le prince de 38 ans accuse William d'avoir traité Meghan de femme «difficile» et «impolie», avant que le ton ne monte, des insultes fusant, d'après le quotidien britannique

NEW YORK: Le prince Harry, en froid avec la famille royale britannique, accuse son frère William de l'avoir jeté au sol lors d'une dispute en 2019, selon un extrait de son livre à paraître obtenu mercredi par le quotidien The Guardian.

Harry et son épouse Meghan ont quitté la monarchie avec fracas en 2020, dans une rupture ultra-médiatisée des deux côtés de l'Atlantique.

Le couple, qui vit aux Etats-Unis, a depuis publiquement critiqué à plusieurs reprises la famille royale dans des interviews ou un récent documentaire Netflix.

Harry, prince en guerre

Volontairement exilé en Californie, le prince Harry est un homme en guerre, qui rêve pourtant de réconciliation. Mais la publication imminente de ses mémoires, dans la foulée d'un long documentaire à charge contre la famille royale britannique, risque de sonner le glas de ces espoirs.

A 38 ans, le duc de Sussex veut que le monde entier connaisse sa "vérité" et ses souffrances passées: son enfance, à jamais marquée par la mort de sa mère la princesse Diana; sa détestation des tabloïds britanniques; ses disputes avec son frère William qui l'aurait même une fois jeté au sol, selon un extrait de son autobiographie rapporté par The Guardian.

Dans les six heures de documentaire diffusés en décembre sur Netflix et dans deux interviews promotionnelles pour son livre "Le Suppléant" qui sort en 16 langues le 10 janvier, il accuse son père le roi Charles III de mensonges, et la "firme" royale de "trahison" pour ne pas les avoir protégés avec sa femme Meghan, Américaine métisse épousée en mai 2018.

ll dénonce aussi la guerre des services de communication royaux, qui selon lui n'hésitent pas à diffuser de fausses informations pour protéger le membre de la famille dont ils s’occupent.

Buckingham Palace n’a pas officiellement réagi à ce grand déballage narcissique qui piétine la devise royale "ne jamais se plaindre, ne jamais se justifier". Les tabloïds britanniques ont eux été impitoyables, et 59% des Britanniques ont désormais une opinion négative du fils cadet de Charles III.

Longtemps ils ont pourtant tout pardonné à ce prince rebelle aux cheveux de feu né le 15 septembre 1984, deux ans après son frère, futur roi. Henry Charles Albert David, est alors troisième dans l’ordre de succession au trône. Il est désormais cinquième, derrière les enfants de son frère.

En 1997, l’image de ce petit prince de 12 ans marchant tête baissée et visage fermé derrière le cercueil de sa mère fait le tour du monde.

Années difficiles 

S’ensuivent des années difficiles : à 17 ans il fume de la marijuana, boit, fait la fête. En 2004, il se bat avec un photographe au sortir d’une boîte de nuit. L’année suivante il fait scandale après s’être déguisé en nazi lors d’une soirée costumée.

Après avoir obtenu, apparemment avec un peu d'aide, ses A levels (équivalents du bac) au célèbre collège d'Eton, ce sportif de 1m86, passionné de rugby et de polo part en année sabbatique en Australie et en  Afrique, s'occupant notamment d’orphelins au Lesotho où il créera une ONG en souvenir de sa mère.

Il intègre ensuite la prestigieuse académie royale militaire de Sandhurst en 2005.

Sa carrière militaire dure 10 ans, marquée par deux déploiements en Afghanistan, en 2007-2008 pendant 10 semaines, puis comme pilote d’hélicoptère de septembre 2012 à janvier 2013. Il démissionne en 2015.

Entretemps il a créé pour les soldats blessés une compétition internationale, les Invictus Games.

Mais la mort de sa mère l'a changé à jamais. Après, "j’ai bloqué toutes mes émotions pendant 20 ans" a-t-il confié en 2017 au Telegraph.

Thérapie 

Il finit par se faire aider. En 2021, il explique avoir fait 4 ans de thérapie, dans une série sur la santé mentale co-produite avec l'animatrice américaine Oprah Winfrey.

Une période qui coïncide avec ses fiançailles en 2017 avec Meghan Markle, leur mariage en 2018, la naissance de leur fils Archie en 2019 et de leur fille Lilibet en 2021 : une histoire d'amour à même de faire souffler un vent nouveau de diversité sur la monarchie.

Mais les tensions sont telles que le couple part s'installer en Californie en 2020. Depuis, la communication est largement rompue entre Harry, son père et son frère.

"Ils n’ont montré aucune volonté de réconciliation (...) J’aimerais renouer avec mon père. J’aimerais renouer avec mon frère", a pourtant confié Harry dans son interview promotionnelle à la chaine britannique ITV.

Aux Etats-Unis, il a créé avec Meghan "Archewell", à la fois société de production et fondation philantropique prônant la "compassion".

Ils ont été payés plusieurs millions de dollars pour leur série documentaire et auraient trois livres en préparation après "Le Suppléant".

Ils vivent dans une maison luxueuse à Montecito, où ils ont comme voisins Gwyneth Paltrow, Rob Lowe, George Lucas ou encore Oprah Winfrey.

Même si ses "réunions de famille bizarres" et son pays lui manquent, Harry a été catégorique dans son interview promotionnelle à la chaîne américaine CBS : "non" il ne compte pas retravailler pour la famille royale britannique.

Dans son livre "Le Suppléant" à paraître le 10 janvier, Harry dit avoir été attaqué physiquement par son frère aîné William durant une dispute à Londres en 2019, selon le Guardian.

Lors de cette altercation, le prince de 38 ans accuse William d'avoir traité Meghan de femme "difficile" et "impolie", avant que le ton ne monte, des insultes fusant, d'après le quotidien britannique.

Après un échange houleux, "(William) m'a attrapé par le col, déchirant mon collier, et m'a fait tomber par terre", relaterait Harry.

"J'ai atterri sur la gamelle du chien, qui s'est brisée sous mon dos, les morceaux m'entaillant", ajouterait le prince, disant être resté au sol "hébété", avant de demander à son frère de partir.

William se serait ensuite "excusé", précise-t-il.

Cette altercation aurait laissé à Harry des "éraflures et des bleus", détaille-t-il encore, selon le Guardian.

Le prince Harry a affirmé vouloir "renouer" avec son père le roi Charles III et son frère William, dont il semblait auparavant très proche, dans un extrait d'interview publié lundi.

Mais leurs relations semblent loin d'être apaisées. Dans un documentaire diffusé sur Netflix en décembre, le couple accusait la famille royale d'avoir menti, lui reprochant aussi de n'avoir pas su les protéger.

Harry ciblait son frère, déclarant qu'il lui avait "hurlé" dessus lors d'une réunion familiale en 2020 en présence d'Elizabeth II.

Les Sussex accusent aussi William et sa femme Kate d'être à l'origine de la couverture négative de la presse car ils "volaient la vedette".

En mars 2021, ils avaient accusé la famille royale d'insensibilité et de racisme lors d'une interview choc.

La royauté britannique se trouve elle dans une période de transition, après l'accession au trône de Charles III, suivant la mort d'Elizabeth II le 8 septembre.


Zelensky arrive à Rome, une rencontre avec Trump semble possible

Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
Cette combinaison d'images créées le 18 mars 2025 montre, de gauche à droite, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025, le président américain Donald Trump dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025 et le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 18 mars 2025. (Photo de SAUL LOEB et Maxim Shemetov / diverses sources / AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François,
  • Donald Trump a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, arrivé samedi à Rome pour assister aux funérailles du pape François, pourrait y rencontrer son homologue américain Donald Trump, a indiqué à l'AFP un haut responsable.

« Les deux présidents pourraient se rencontrer », a-t-il ajouté.

Donald Trump, qui était arrivé dans la capitale italienne vendredi soir, a affirmé peu après que Kiev et Moscou, qui a lancé une invasion de l'Ukraine il y a trois ans et occupe 20 % de son territoire, étaient « très proches d'un accord ».

Samedi soir, il a affirmé que la Russie et l'Ukraine étaient « très proches d'un accord », tandis que son homologue russe Vladimir Poutine évoquait la « possibilité » de « négociations directes » entre Moscou et Kiev.

Le président américain a également assuré que la Russie conserverait la Crimée, une péninsule ukrainienne qu'elle a annexée en 2014.

Mais en dépit de ses pressions, Volodymyr Zelensky a réaffirmé vendredi soir que la Crimée appartenait à Kiev.

« Les États russe et ukrainien sont très proches d'un accord et les deux parties devraient maintenant se rencontrer, au plus haut niveau, pour le finaliser », a écrit Donald Trump sur sa plateforme Truth Social peu après son arrivée à Rome, où il doit assister samedi aux funérailles du pape François.

Depuis plusieurs semaines, les États-Unis mènent des discussions séparées avec Russes et Ukrainiens dans le but de trouver un accord sur un cessez-le-feu. 

Jeudi soir, aux États-Unis, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a assuré sur la chaîne CBS que son pays était prêt à un accord pour que les combats cessent.

Des déclarations sont faites au lendemain de frappes russes de missiles sur Kiev qui ont fait au moins 12 morts et des dizaines de blessés. D'après le président ukrainien, l'un des missiles a été produit en Corée du Nord à partir de « au moins 116 composants provenant d'autres pays, dont la plupart, malheureusement, ont été fabriqués par des entreprises américaines ». 

Donald Trump a également assuré que Washington exerçait « une forte pression » sur Moscou pour mettre fin au conflit, estimant que la Russie ferait « une assez grosse concession » en ne cherchant pas à s'emparer de toute l'Ukraine.

Kiev et ses alliés européens accusent la Russie de prolonger intentionnellement les pourparlers en présentant publiquement des exigences maximalistes : le contrôle des cinq régions ukrainiennes dont elle revendique l'annexion, le fait que l'Ukraine ne rejoigne pas l'Alliance atlantique et sa démilitarisation.

L'Ukraine veut quant à elle des garanties de sécurité militaires solides de la part de ses alliés occidentaux pour dissuader Moscou d'attaquer à nouveau après la conclusion d'un éventuel cessez-le-feu.

Le président Zelensky est arrivé à Rome samedi matin en compagnie de son épouse, a indiqué son porte-parole Serguiï Nykyforov. « Volodymyr Zelensky, la Première dame Olena Zelenska et la délégation ukrainienne prendront part à la cérémonie des funérailles », a-t-il ajouté.

Vendredi soir pourtant, le président ukrainien avait déclaré qu'il n'était plus certain d'avoir le temps de se rendre à Rome. 


Le Canada vote lundi sur fond d'offensive de Trump

Le Premier ministre canadien et chef des libéraux, Mark Carney, s'exprime lors d'un meeting de campagne à London (Ontario), le 25 avril 2025. Les Canadiens se rendront aux urnes le 28 avril 2025,  (Photo par Geoff Robins / AFP)
Le Premier ministre canadien et chef des libéraux, Mark Carney, s'exprime lors d'un meeting de campagne à London (Ontario), le 25 avril 2025. Les Canadiens se rendront aux urnes le 28 avril 2025, (Photo par Geoff Robins / AFP)
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  • Un Canada inquiet et déstabilisé par les attaques de Donald Trump votera lundi pour des élections législatives.
  • Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, avec des droits de douane et des menaces d'annexion, ont changé la donne.

MONTREAL : Un Canada inquiet et déstabilisé par les attaques de Donald Trump votera lundi pour des élections législatives, où les libéraux sont favoris après une campagne dominée par l'économie et les relations avec les États-Unis.

Il y a quelques mois encore, la voie semblait toute tracée pour permettre aux conservateurs canadiens menés par Pierre Poilievre de revenir aux affaires après dix ans de pouvoir de Justin Trudeau.

Mais le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et son offensive inédite contre le Canada, avec des droits de douane et des menaces d'annexion, ont changé la donne.

À deux jours du scrutin, même si les écarts semblent se resserrer ces derniers jours, le candidat libéral et nouveau Premier ministre Mark Carney est toujours en tête dans les sondages, les électeurs le jugeant plus crédible pour faire face au président américain.

Âgé de 60 ans, ce banquier central n'a jamais été élu, mais il ne cesse de rappeler que la menace américaine est bien réelle pour le Canada. « Ils veulent nos ressources, notre eau. Les Américains veulent notre pays », a-t-il prévenu.

Promettant de s'opposer fermement à son voisin et de maintenir des droits de douane sur les produits américains tant que les mesures de Washington seront en place, il a attaqué vendredi son rival conservateur, l'accusant de « ne pas avoir de plan pour tenir tête à Donald Trump ». 

De son côté, le chef du parti conservateur veut convaincre les électeurs de ce pays du G7, 9^e puissance mondiale, de tourner le dos aux libéraux qui promettent d'incarner un changement en réduisant les impôts et les dépenses.

« La trajectoire sur laquelle nous nous trouvons après cette décennie libérale perdue conduira à davantage de désespoir, d'inflation et de coûts plus élevés si elle se poursuit », a-t-il déclaré jeudi.

Mais la campagne ne lui aura pas permis de tordre le cou à l'idée qu'il est proche, par son style et certaines de ses idées, du président américain, ce qui lui a aliéné une partie de l'électorat, notamment les femmes, selon les analystes. 

Dans ce contexte anxiogène, beaucoup de Canadiens voient ce scrutin comme historique : ils sont en effet plus de 7 millions à avoir déjà voté par anticipation pendant le week-end de Pâques sur les 28,9 millions d'électeurs appelés aux urnes.

Selon les derniers sondages, les libéraux recueillent environ 42 % des voix, contre 38 % pour les conservateurs. Viennent ensuite le Nouveau parti démocratique (NPD, gauche) avec 9 %, suivi par le Bloc québécois (parti indépendantiste) avec 6 %, et le parti vert avec 2 %. 

Daniel Béland, professeur de sciences politiques à l'université McGill de Montréal, note que les libéraux ont « réussi à imposer Mark Carney comme étant la bonne personne pour ce moment », où il faut faire face aux États-Unis.

Même s'il y a eu des efforts de la part des partis d'opposition « pour changer le sujet de la campagne », ils ont échoué « et la donne n'a pas vraiment changé », ajoute-t-il.

« Les conservateurs espéraient qu'il y aurait davantage de débats sur le coût de la vie et les autres enjeux sur lesquels ils ont marqué des points », renchérit Tim Powers, analyste politique.

Il leur reste un week-end pendant lequel ils vont se « démultiplier » sur le terrain, selon lui, car parfois « des surprises peuvent se produire encore la veille de l'élection ».


Iran et Etats-unis se retrouvent à Oman pour de nouveaux pourparlers sur le nucléaire

L'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, s'adresse aux journalistes à l'extérieur de l'aile ouest de la Maison Blanche à Washington, DC, le 6 mars 2025. (AFP)
L'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, s'adresse aux journalistes à l'extérieur de l'aile ouest de la Maison Blanche à Washington, DC, le 6 mars 2025. (AFP)
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  • Les Etats-Unis et l'Iran se retrouvent samedi à Oman pour un troisième cycle de négociations cruciales sur le dossier du nucléaire iranien
  • Ce nouveau round de pourparlers, sous médiation omanaise, fait suite aux discussions indirectes qui se sont déjà tenues les 12 et 19 avril à Mascate puis à Rome

MASCATE: Les Etats-Unis et l'Iran se retrouvent samedi à Oman pour un troisième cycle de négociations cruciales sur le dossier du nucléaire iranien, les deux parties ayant fait état de progrès lors des deux premières sessions.

Ce nouveau round de pourparlers, sous médiation omanaise, fait suite aux discussions indirectes qui se sont déjà tenues les 12 et 19 avril à Mascate puis à Rome.

Les discussions entre les deux pays ennemis sont les premières à ce niveau depuis le retrait en 2018 des Etats-Unis, sous la première présidence de Donald Trump, d'un accord international conclu trois ans plus tôt qui encadrait le programme nucléaire de Téhéran en échange d'une levée des sanctions.

Le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, et l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, seront à la manoeuvre samedi à Oman, et le ministre des Affaires étrangères omanais, Badr al-Boussaïdi, servira de médiateur, selon le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï.

Une session de pourparlers techniques entre experts est prévue avant les négociations à haut niveau.

La réunion du 19 avril avait été qualifiée de "bonne" par les deux pays, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980.

"Pour que les négociations progressent, il faut une démonstration de bonne volonté, de sérieux et de réalisme de la part de l'autre partie", a déclaré vendredi M. Baghaï.

- L'AIEA veut des explications -

Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. Téhéran rejette ces allégations, défendant un droit au nucléaire à des fins civiles.

En 2018, M. Trump avait retiré son pays de l'accord sur le nucléaire conclu à Vienne en 2015 et rétabli des sanctions. En représailles, l'Iran a progressivement pris ses distances avec le texte, en enrichissant notamment de l'uranium à un niveau élevé.

M. Araghchi a fait part cette semaine de l'"optimisme prudent" de son pays sur le processus en cours, en disant que "si la seule demande des Etats-Unis est que l'Iran ne possède pas d'armes nucléaires, cette demande est réalisable".

Il a cependant prévu des "problèmes" si l'autre partie avait "d'autres exigences".

M. Baghaï a indiqué vendredi sur X que la priorité de son pays était d'obtenir "la levée rapide des sanctions illégales et inhumaines".

Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a relancé sa politique dite de "pression maximale" sur l'Iran, et l'a appelé en mars à négocier un nouvel accord tout en menaçant de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Dans des déclarations publiées vendredi par Time Magazine, il a assuré être prêt à rencontrer le guide suprême ou le président iraniens, tout en prévenant que, faute d'accord sur le nucléaire, il serait "le premier" à avoir recours à la force.

Washington a annoncé mardi de nouvelles sanctions visant le secteur pétrolier iranien. Téhéran a dénoncé une "approche hostile".

Mercredi, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), chargée de surveiller le programme nucléaire iranien en vertu de l'accord de Vienne et du Traité de non-prolifération des armes nucléaires, dont l'Iran est partie, a demandé à Téhéran d'expliquer la présence de tunnels autour du site de Natanz (centre) qui abrite des centrifugeuses utilisées pour enrichir l'uranium.

L'organisme Institute for Science and International Security, basé à Washington, a publié des images satellites de ce site, montrant un nouveau tunnel situé près d'un tunnel plus ancien, ainsi qu'un nouveau périmètre de sécurité.

Téhéran n'a pas commenté ce rapport dans l'immédiat.

- Droit "non négociable" -

Dans une interview publiée mercredi par le podcast Honestly, le secrétaire d'Etat américain, Marco Rubio, a réitéré la position de son pays contre l'enrichissement de l'uranium par l'Iran, réclamant que la République islamique "importe du matériel enrichi".

L'Iran enrichit actuellement l'uranium à un niveau élevé (60%), inférieur aux 90% nécessaires à la fabrication de l'arme atomique, mais très loin du plafond de 3,67% fixé par l'accord de Vienne.

Selon M. Araghchi, le droit de l'Iran à enrichir de l'uranium est "non négociable".

Le ministre iranien s'est dit jeudi disposé à se rendre en Allemagne, en France et au Royaume-Uni, autres pays parties à l'accord de Vienne, pour des discussions sur ce dossier.

La semaine dernière, Marco Rubio avait appelé les Européens à se décider rapidement concernant le rétablissement des sanctions de l'ONU sur l'Iran.

L'accord de 2015 prévoit la possibilité de les rétablir automatiquement en cas de non conformité au texte, mais cette option expire en octobre.

L'Iran a prévenu qu'il pourrait se retirer du Traité de non-prolifération nucléaire si ce mécanisme était déclenché.