La stratégie britannique pour lutter contre l'immigration ne réduira pas les traversées illégales de la Manche

Des migrants sont interceptés en mer alors qu'ils tentent de traverser la Manche. Ils sont escortés hors du navire des forces frontalières britanniques BF Defender vers la marina de Douvres, dans le sud-est de l'Angleterre, le 2 janvier 2023. (AFP/Archives)
Des migrants sont interceptés en mer alors qu'ils tentent de traverser la Manche. Ils sont escortés hors du navire des forces frontalières britanniques BF Defender vers la marina de Douvres, dans le sud-est de l'Angleterre, le 2 janvier 2023. (AFP/Archives)
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Publié le Mercredi 04 janvier 2023

La stratégie britannique pour lutter contre l'immigration ne réduira pas les traversées illégales de la Manche

  • La stratégie annoncée par M. Sunak le mois dernier cible en particulier les migrants albanais
  • «Même si nous parvenons à empêcher les Albanais de traverser la Manche, les bateaux continueront de circuler; ils transporteront des Somaliens, des Érythréens ou des Afghans»

LONDRES: Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a peu de chances de réduire l'immigration illégale en empêchant les migrants albanais de traverser la Manche dans de petites embarcations. En effet, une source au sein du ministère de l'Intérieur britannique estime que ces traversées périlleuses connaissent une demande «quasiment illimitée» de la part de personnes de différentes nationalités.

La stratégie annoncée par M. Sunak le mois dernier cible en particulier les migrants albanais. En effet, parmi les migrants qui sont arrivés au Royaume-Uni l'année dernière en traversant la Manche, plus du tiers étaient originaires de ce pays. Une source importante au sein du ministère de l'Intérieur a toutefois déclaré à Sky News que ces mesures ne réduiraient pas de manière significative le nombre de migrants qui entrent au Royaume-Uni.

«Même si nous parvenons à empêcher les Albanais de traverser la Manche, les bateaux continueront de circuler», explique la source.
«Ils transporteront des Somaliens, des Érythréens ou des Afghans, qui n'ont pas les moyens de payer les sommes que paient les Albanais.»
«Le nombre d’individus qui souhaitent se rendre au Royaume-Uni ne cesse de croître.»

Ce sont ainsi près de 33 000 Albanais qui ont débarqué dans le Kent, en Angleterre, au cours des trois premiers trimestres de l’année 2022. Ils représentent plus de 30% de tous les arrivants, contre seulement 3% en 2021.

Les fonctionnaires identifient un itinéraire emprunté par tous les migrants: au départ de la capitale albanaise, Tirana, un vol économique atterrit à Bruxelles et se poursuit par un voyage de deux heures en voiture jusqu'à Calais, où les migrants embarquent sur de petits bateaux pour traverser la Manche et rejoindre le littoral du Kent.

M. Sunak a lancé au mois de décembre une série de mesures qui visent à lutter contre l'immigration clandestine. Parmi ces dernières figurent un «nouvel accord et une nouvelle approche» conclus en collaboration avec les autorités albanaises qui comprennent le déploiement d'agents des forces frontalières britanniques à l'aéroport de Tirana. En outre, les agents chargés du traitement des dossiers ont reçu de nouvelles directives qui désignent l'Albanie comme un «pays sûr» pour le retour des migrants, et quatre cents spécialistes supplémentaires ont été engagés pour accélérer les demandes d'asile des Albanais.

Selon M. Sunak, ce programme permettrait de refuser la plupart des demandes d'asile et de renvoyer des milliers d'Albanais dans leur pays sur des vols hebdomadaires en attendant que soient résolus les problèmes inhérents au système d'immigration.

En réponse au reportage de Sky News, une source officielle du ministère de l'Intérieur affirme que «personne ne prétend que les migrants illégaux qui proviennent d'Albanie constituent le seul enjeu auquel nous sommes confrontés».

«Cette situation a conduit le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur à mettre en place un dispositif qui vise à lutter contre la migration illégale par petits bateaux à travers la Manche, sans tenir compte de la nationalité des personnes qu'ils transportent. Le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur proposeront dès que possible une nouvelle loi qui a pour objectif de résoudre ce problème.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

 Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.