Burkina: 28 morts dans le nord-ouest, des supplétifs de l'armée accusés

Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 aux attaques de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique qui se multiplient (Photo d'illustration, AFP)
Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 aux attaques de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique qui se multiplient (Photo d'illustration, AFP)
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Publié le Mardi 03 janvier 2023

Burkina: 28 morts dans le nord-ouest, des supplétifs de l'armée accusés

  • Le gouvernement a indiqué qu'une enquête avait été ouverte «pour élucider les circonstances du drame et situer toutes les responsabilités»
  • Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 aux attaques de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique qui se multiplient

OUAGADOUGOU : Des supplétifs de l'armée au Burkina Faso ont été accusés d'avoir tué 28 personnes dans le nord-ouest la veille du Nouvel An, un massacre qui fait craindre un cycle de représailles entre communautés dans ce pays meurtri par la violence djihadiste depuis 2015.

Le gouvernement a annoncé lundi soir avoir "été informé d’un drame survenu à Nouna, cheflieu de la province de la Kossi, dans la nuit du 30 au 31 décembre", précisant que les premières informations "font état de 28 personnes tuées".

Le Collectif contre l’Impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), organisation de défense des droits humains, a dénoncé "des exactions" commises par des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), supplétifs de l'armée.

Le gouvernement a indiqué qu'une enquête avait été ouverte "pour élucider les circonstances du drame et situer toutes les responsabilités" et a appelé "l’ensemble de la population au calme" en attendant que "toute la lumière" soit faite "sur ces violences inacceptables".

Un communiqué du procureur de Nouna, Armel Sama, a précisé "que la plupart des victimes, toutes de sexe masculin, ont été tuées par balles".

"Ce drame se produit à un moment où le Burkina Faso a engagé une opération de mobilisation de l’ensemble du peuple pour une unité d’actions dans la lutte contre le terrorisme", a noté le porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo.

Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 aux attaques de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à l'Etat islamique qui se multiplient. Elles ont fait des milliers de morts et au moins deux millions de déplacés et sont en partie à l'origine de deux coups d'Etat militaires en 2022.

Le pouvoir issu du dernier putsch du 30 septembre mené par le capitaine Ibrahim Traoré a lancé fin 2022 une campagne de recrutement de nouveaux supplétifs pour aider l'armée dans sa lutte contre les djihadistes. Sur des besoins estimés à 50.000, 90 000 personnes se sont inscrites.

Le gouvernement a rappelé être "fondamentalement opposé à toutes formes d'exactions ou de violations de droits humains pour quelques motifs que ce soit".

- "Délit de faciès" -

Selon le CISC, "des civils armés se revendiquant être" des VDP se livrent "librement à des pillages organisés et à des exactions ciblées sur des populations civiles sur un fond de délit de faciès et de stigmatisation".

Samedi, "suite à une attaque terroriste qu’aurait subie le quartier général des VDP de Nouna (...) des Dozos (chasseurs traditionnels) armés, identifiés par les victimes comme étant des VDP, ont conduit en guise de représailles des actions meurtrières".

Selon le secrétaire général du CISC, Daouda Diallo, cette situation "mérite une attention particulière", car "les groupes armés terroristes surfent sur ces types de dérives au sein des populations pour pouvoir assurer leur recrutement".

Des cas d’exécutions extrajudiciaires sont de plus en plus signalés par les populations de plusieurs régions du Burkina, affirme le CISC.

Le 22 décembre, des VDP ont enlevé et exécuté des hommes à Marmisga (nord) tandis que le 18 décembre, d'autres VDP présumés ont enlevé et exécuté un père de famille et son fils à Kongoussi, dans la région du Centre-nord.

Le 15 décembre, ce sont cinq personnes qui avaient été enlevées et tuées par des personnes identifiées comme étant des Dozos à Lorépeni, région du Sud-ouest, selon le CISC.

Ces exactions rappellent celles commises il y a quatre ans, le 1er janvier 2019 à Yirgou, dans la région du Centre-nord: l’assassinat d’un chef de l'ethnie mossi et de ses proches avait conduit à des représailles de membres d’un groupe d’autodéfense contre la communauté peule, faisant 49 morts selon un bilan officiel, plus de 200, selon des ONG.

En aout dernier, le précédent pouvoir militaire avait vivement condamné et mis en garde contre des appels "à l'épuration ethnique" visant la minorité peule du pays: certains de ses membres ayant rejoint des groupes djihadistes, l'amalgame entre eux et les "terroristes" est régulièrement établi, ce qui attise les tensions entre communautés.

Les VDP reçoivent pour l'instant une formation civique et militaire de 14 jours avant d'être armés et dotés de moyens de communication. Ils paient un lourd tribut dans les attaques des djihadistes qui contrôlent 40% du territoire burkinabè.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.