Les incursions aériennes chinoises près de Taïwan ont presque doublé en 2022

Un avion de chasse chinois survole l'île de Pingtan, l'un des points les plus proches de Taïwan en Chine continentale, dans la province du Fujian, le 5 août 2022 (Photo, AFP).
Un avion de chasse chinois survole l'île de Pingtan, l'un des points les plus proches de Taïwan en Chine continentale, dans la province du Fujian, le 5 août 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 03 janvier 2023

Les incursions aériennes chinoises près de Taïwan ont presque doublé en 2022

  • L'an dernier, la Chine a envoyé 1727 avions militaires dans la zone d'identification et de défense aérienne (Adiz) de Taïwan, contre 960 en 2021
  • Ces vols chinois sont considérés comme un moyen d'épuiser la flotte vieillissante taïwanaise d'avions de chasse et d'étudier ses réponses défensives

TAIPEI: Les incursions d'avions de guerre chinois dans la zone de défense aérienne de Taïwan ont presque doublé en 2022, année où Pékin a considérablement accentué la pression militaire sur l'île, selon des données compilées par l'AFP.

Taïwan vit sous la menace constante d'une invasion par la Chine communiste, qui considère l'île comme faisant partie de son territoire et s'est jurée de la reprendre un jour, si nécessaire par la force.

Les relations entre Pékin et Taipei, au plus bas depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping il y a plus de dix ans, se sont dégradées de façon encore plus brutale en 2022.

La Chine a multiplié les incursions autour de Taïwan et y a lancé ses plus importantes manoeuvres militaires depuis des années, en représailles à une visite début août de l'Américaine Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants.

L'an dernier, la Chine a envoyé 1 727 avions militaires dans la zone d'identification et de défense aérienne (Adiz) de Taïwan, contre 960 en 2021 et 380 en 2020, selon une base de données confectionnée par l'AFP à l'aide des chiffres quotidiens fournis par le ministère taïwanais de la Défense.

L'Adiz, à ne pas confondre avec l'espace aérien d'un pays, englobe une zone beaucoup plus large dans laquelle tout appareil étranger est censé s'annoncer aux autorités aériennes locales. L'Adiz de Taïwan chevauche une partie de celle de la Chine et inclut même une portion du continent.

Entre 2021 et 2022, les incursions d'avions de chasse chinois ont plus que doublé, passant de 538 à 1 241, celles de bombardiers, y compris le H6 à capacité nucléaire, ont bondi de 60 à 101.

C'est aussi en 2022 que des drones chinois ont pénétré dans l'Adiz de Taïwan pour la première fois. Les militaires taïwanais ont recensé 71 de ces incursions, toutes après la visite de Mme Pelosi.

Épuiser Taïwan

Ces vols chinois sont considérés comme un moyen d'épuiser la flotte vieillissante taïwanaise d'avions de chasse et d'étudier ses réponses défensives.

Mais aussi d'envoyer un signal à Washington.

"Ils veulent montrer leur détermination (...) et contraindre les Etats-Unis: ne vous approchez pas trop de leurs lignes rouges, ne les franchissez pas", explique Lee Hsi-min, ancien chef d'état-major de Taïwan.

Washington reconnaît diplomatiquement la Chine mais reste le principal allié de Taipei, lui fournissant des armes et maintenant une politique d'"ambiguïté stratégique" sur son éventuelle intervention militaire en cas d'attaque chinoise.

Cette politique vise autant à dissuader la Chine d'envahir Taïwan qu'à empêcher les dirigeants de l'île de provoquer Pékin en déclarant officiellement son indépendance.

A Washington, le soutien à Taïwan est un rare sujet de consensus entre républicains et démocrates. Mais le président Joe Biden a commencé à s'éloigner de la position d'"ambiguïté stratégique", affirmant dans de multiples interviews que les Etats-Unis viendraient en aide à Taïwan en cas d'attaque.

Pour Pékin, les incursions aériennes sont souvent un moyen d'exprimer un mécontentement.

Le 25 décembre, elle a ainsi envoyé 71 avions pour un "exercice de frappes" en réponse, selon elle, à une "escalade de la collusion et des provocations" de Washington et Taipei, quelques jours après l'octroi d'une aide militaire américaine de 10 milliards de dollars à Taïwan.

Un nombre record de 440 sorties aériennes de l'Armée populaire de libération (APL) a été enregistré en août, le mois de la visite de Mme Pelosi, la plus haute responsable américaine à se rendre à Taïwan en 25 ans.

"Les sorties plus fréquentes sont inquiétantes, et obligent Taïwan à être en état d'alerte perpétuel pour s'assurer que l'APL ne les utilise pas comme couverture pour une attaque", déclare J. Michael Cole, analyste basé à Taipei.

Pour autant, cela "ne signifie pas que le Parti communiste chinois est prêt à utiliser la force à une date rapprochée", précise-t-il, "du moins pas selon un scénario d'invasion, qui nécessiterait des mois de mobilisation".

Avec ses incursions, Pékin mène une "guerre d'usure contre l'armée taïwanaise", observe Richard Hu, directeur adjoint du Centre d'études sur la sécurité de Taïwan de l'Université nationale Chengchi.

Pékin entend aussi collecter des renseignements sur le degré de préparation de l'armée taïwanaise.

Mais conquérir cette île montagneuse constituerait un formidable défi pour Pékin, poursuit ce général à la retraite.

"Pour prendre Taïwan par la force, la République populaire de Chine reste confrontée à un certain nombre de difficultés vitales", estime-t-il. "Comme de faire traverser le détroit de Taïwan à des centaines de milliers de soldats".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.