PARIS: Rebaptisée Virgin Radio en 2008, la station musicale Europe 2 va retrouver son nom d'origine à partir de dimanche, dans l'espoir de (re)conquérir les 25-49 ans amateurs de pop-rock et de relancer des audiences au plus bas.
La marque inaugurée dans les années 1980 reprendra ainsi ses droits la nuit de la Saint-Sylvestre, "dans la continuité" des changements entamés en septembre, a expliqué à l'AFP Stéphane Bosc, directeur général des radios musicales de Lagardère, également propriétaire d'Europe 1 et RFM.
Ce retour aux sources avait été annoncé dès cet été par le groupe privé, dont le principal actionnaire est Vivendi, et a depuis été validé par l'Arcom.
Le matinalier de la station et chroniqueur de "Touche pas à mon poste" (C8), Guillaume Genton, conservera les manettes du "Morning sans filtre", qui a succédé à la rentrée au "Virgin Tonic" de Manu Payet.
Il fêtera la nouvelle année dimanche en présence de Louise Attaque, Adé ou encore Pierre de Maere, fidèle au repositionnement pop-rock et "nouvelle scène" française de la programmation, moins portée sur l'electro, selon Stéphane Bosc.
L'animateur Mikl sera quant à lui toujours aux commandes des soirées de la station, découpées en deux nouvelles émissions, "Europe 2 Lab", avec interview d'artistes, concerts... de 20 à 22H, suivie d'"Happy Rock Hours" jusqu'à minuit.
"On voulait revenir à une marque forte qui nous appartienne" et une "plateforme commune" avec Europe 1, explique Stéphane Bosc.
Il s'agissait aussi de cesser de verser de l'argent à l'empire mondial de Richard Branson pour l'exploitation du nom Virgin, avec lequel Lagardère avait espéré investir le numérique et élargir son audience.
Selon Médiamétrie, sur la période septembre-octobre, Virgin Radio a enregistré un plus bas historique, avec une audience cumulée (AC) de 2,6% et une part d'audience (PDA, scrutée par les publicitaires) d'1,6%, loin derrière l'autre station pop-rock, RTL 2 (3,9% et 3,2%).
"Si on pouvait revenir à 4,5 % d'audience cumulée et 3,5 % de PDA, j'en serais ravi", fait savoir Stéphane Bosc. "Mais cela prendra du temps", prévient-il, donnant un horizon de trois ans.
A l'heure où le média radio, fragilisé par la pandémie et concurrencé par le streaming, perd des auditeurs, Europe 2 entend selon lui se recentrer sur les 25-49 ans, plutôt que de "pêcher dans un lac vide de poissons" en visant les 13-24.