Attentat de Grand-Bassam en Côte d'Ivoire: dix condamnations à perpétuité, dont 6 par contumace

Un tribunal de Côte d'Ivoire a prononcé mercredi des peines de prison à vie à l'encontre de quatre hommes reconnus coupables de complicité dans une attaque djihadiste contre une station balnéaire qui a fait 19 morts. Le tribunal d'Abidjan a déclaré les quatre hommes "coupables des faits qui leur sont reprochés et les condamne à la prison à vie", a annoncé le juge Charles Bini. (AFP).
Un tribunal de Côte d'Ivoire a prononcé mercredi des peines de prison à vie à l'encontre de quatre hommes reconnus coupables de complicité dans une attaque djihadiste contre une station balnéaire qui a fait 19 morts. Le tribunal d'Abidjan a déclaré les quatre hommes "coupables des faits qui leur sont reprochés et les condamne à la prison à vie", a annoncé le juge Charles Bini. (AFP).
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Publié le Jeudi 29 décembre 2022

Attentat de Grand-Bassam en Côte d'Ivoire: dix condamnations à perpétuité, dont 6 par contumace

  • Un mandat d'arrêt international a été lancé par la cour à l'encontre de Kounta Dallah, présenté lui comme «le cerveau opérationnel» de l'attaque en Côte d'Ivoire
  • Revendiquée par la branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), cette attaque djihadiste, la première survenue en Côte d'Ivoire, avait fait 19 morts

ABIDJAN: La cour d'assises d'Abidjan a condamné mercredi à la prison à perpétuité dix accusés, dont six par contumace, pour l'attentat djihadiste de la ville balnéaire de Grand-Bassam en Côte d'Ivoire, qui avait fait 19 morts en mars 2016, dont des Européens.

La cour a reconnu les accusés, tous Maliens, "coupables des faits qui leur sont reprochés et les condamne a l'emprisonnement à vie", a déclaré le juge Charles Bini. Le tribunal a suivi le réquisitoire du procureur de la République Richard Adou il y a une semaine.

Les quatre accusés présents, Hantao Ag Mohamed Cissé, Sidi Mohamed Kounta, Mohamed Cissé et Hassan Barry, étaient accusés d'avoir été complices de cette attaque en aidant ceux considérés comme ses cerveaux - absents du procès - notamment dans le repérage des lieux, ce qu'ils ont nié.

D'autres sont en fuite ou détenus au Mali, dont six ont également été condamnés à perpétuité par contumace.

Parmi eux, figure Mimi Ould Baba Ould El Moktar, arrêté en janvier 2017 par les soldats de la force française Barkhane: il est considéré par les autorités ivoiriennes comme un des cerveaux de l'attentat de Grand-Bassam, et par les autorités burkinabè comme le "chef des opérations" d'une autre attaque qui avait fait 30 morts à Ouagadougou en janvier 2016.

Un mandat d'arrêt international a été lancé par la cour à l'encontre de Kounta Dallah, présenté lui comme "le cerveau opérationnel" de l'attaque en Côte d'Ivoire.

Tous étaient accusés "d'actes terroristes, assassinat, tentative d’assassinat, recel de malfaiteurs, détention illégale d’armes à feu et de munitions de guerre et de complicité desdits faits".

"Mon sentiment est mitigé", a déclaré l'un des avocats de la défense, Eric Saki: "je suis heureux pour ceux qui ont été totalement blanchis, mais je suis triste pour les quatre personnes qui, pour moi, auraient dû bénéficier également de la décision d’acquittement".

«Horreur et barbarie»

"Il faut décourager les adeptes de ces actes terroristes", avait déclaré le procureur au cours de son réquisitoire, ajoutant: "Nous avons été confrontés à l'horreur et la barbarie".

A l'ouverture du procès le 30 novembre, l'un des accusés, Mohamed Cissé, avait reconnu "avoir travaillé avec Kounta Dallah comme chauffeur, mais je n'étais pas au courant de sa sale besogne".

Le 13 mars 2016, trois jeunes assaillants avaient remonté la plage de Grand-Bassam, très fréquentée par des étrangers, puis pris d'assaut plusieurs restaurants, tirant à la kalachnikov sur des clients en terrasse avant d'être abattus par les forces de sécurité ivoiriennes.

Revendiquée par la branche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), cette attaque djihadiste, la première survenue en Côte d'Ivoire, avait fait 19 morts, dont quatre Français.

Neuf Ivoiriens, un Libanais, une Allemande, une Macédonienne, une Malienne, une Nigériane et une personne non identifiée avaient également été tués lors de l'attentat et 33 personnes de diverses nationalités blessées.

Au cours du procès, de nombreux témoins de l'attaque, dont le patron d'un des hôtels ciblés et un membre des forces spéciales qui ont abattu les assaillants, sont venus raconter la journée du 13 mars 2016 à la barre.

Perpétrée en représailles aux opérations antidjihadistes Serval et Barkhane menées par la France et ses alliés dans la région du Sahel, l'attaque de Grand-Bassam visait aussi la Côte d'Ivoire qui avait livré des membres d'Aqmi aux autorités maliennes.

En 2020 et 2021, les forces de défense et de sécurité ont été ciblées par des attaques meurtrières attribuées à des groupes djihadistes dans le nord de la Côte d’Ivoire, qui n’a cependant plus connu d’attentats contre des civils depuis celui de Grand-Bassam.

L'attaque a durement éprouvé le secteur du tourisme dans ce pays, déjà fragilisé par la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait quelque 3 000 morts.

Elle a aussi illustré la crainte déjà présente en 2016 d'une extension de la violence djihadiste dans le Sahel aux pays du golfe de Guinée.


Trump annonce des discussions «directes» avec l'Iran sur le nucléaire

Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
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  • "Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain
  • Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau"

WASHINGTON: Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir.

"Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain.

Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau".

Il s'agit d'une annonce spectaculaire de la part du président américain, notoirement peu friand de tractations diplomatiques complexes impliquant plus de deux parties, alors que l'Iran avait rejeté dimanche tout dialogue direct avec Washington.

Téhéran a confirmé sa position après cette annonce.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, doit avoir samedi à Oman des "entretiens indirects" avec l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé mardi l'agence iranienne Tasnim.

"Il s'agit autant d'une opportunité que d'un test. La balle est dans le camp de l'Amérique", avait écrit plus tôt M. Araghchi sur le résau social X, en annonçant la tenue de discussions "de haut niveau indirectes".

Proches alliés durant la monarchie Pahlavi, les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 et la prise d'otages de diplomates américains dans leur ambassade à Téhéran, dans la foulée de la Révolution islamique.

Mais ils échangent indirectement par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran. Le sultanat d'Oman a plusieurs fois joué un rôle de médiateur, et le Qatar dans une moindre mesure.

"Grand danger" 

"Nous traitons directement avec eux. Et peut-être que nous aurons un accord", a dit lundi le président américain, qui avait retiré avec fracas les Etats-Unis d'un accord international avec l'Iran lors de son premier mandat, en 2018.

Cet accord, conclu en 2015, prévoyait la levée de certaines sanctions en échange d'un encadrement des activités nucléaires iraniennes.

Donald Trump a dit lundi que si un nouvel accord était trouvé, il serait "différent et peut-être beaucoup plus robuste". Mais il a ajouté que l'Iran serait "en grand danger" si les discussions n'aboutissaient pas.

En attendant, l'Iran doit mener mardi à Moscou des consultations sur ce même dossier avec ses proches partenaires, la Russie et la Chine.

Benjamin Netanyahu, tenant d'une ligne dure face à Téhéran, a appelé à ce que l'Iran ne produise "jamais" d'arme nucléaire. Il a plaidé pour que les tractations diplomatiques débouchent sur un démantèlement "complet", évoquant l'exemple de la Libye.

Concernant les droits de douane, autre enjeu de sa visite, le Premier ministre israélien a promis d'"éliminer le déficit commercial des Etats-Unis" vis-à-vis d'Israël.

Il est le premier dirigeant étranger reçu par le président américain depuis l'annonce la semaine dernière des nouveaux droits de douane, qui ont provoqué un coup de tabac sur les places financières mondiales.

"Un autre cessez-le-feu" 

Le dirigeant israélien est reparti sans promesse d'exemption ou de réduction des droits de douane de 17%, qui seront imposés sur les importations en provenance de son pays à compter de mercredi.

Un journaliste a demandé à Donald Trump s'il comptait revenir sur cette taxe, et il a répondu: "Peut-être pas. N'oubliez pas que nous aidons beaucoup Israël".

Israël avait tenté en vain d'échapper aux nouvelles taxes en levant mardi la totalité des droits de douane restants sur les 1% de marchandises américaines encore concernées.

Benjamin Netanyahu a par ailleurs déclaré que Israël oeuvrait à un nouvel "accord" sur la libération des otages retenus par le Hamas à Gaza.

"Nous faisons tout notre possible pour faire sortir les otages. Nous envisageons un autre cessez-le-feu, nous verrons bien ce qui se passera", a renchéri Donald Trump.

Après deux mois d'une trêve fragile, l'armée israélienne a repris le 18 mars son offensive militaire dans la bande de Gaza, d'où le mouvement palestinien avait lancé une attaque sans précédent le 7 octobre 2023 en Israël.

La récente trêve a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit sont décédés, en échange de la libération de quelque 1.800 Palestiniens détenus par Israël.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas, 58 sont toujours retenus dans le territoire palestinien, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.